Départ à 0

El Projeto 🇨🇴

Le taxi démarre en trompe..

Je me sens enfin en sécurité. Mais étrangement, j'ai aussi cette impression de commencer une longue et dangereuse virée vers l'inconnu.
Si tout ce que j'ai vécu récemment est vrai, cela signifie que je devrais définitivement découdre avec les membres et les amis de ma famille...

Je cesse d'y penser et m' assoupis.
Quelques minutes plus tard, je suis brusquement réveillé :
"--Chef, nous sommes arrivés, Payez moi !
--ah, Biensûr".

Mais là je me rappelle que je ne possède pas d'espèce en monnaie locale, comme je suis naze ( comme je vous l'expliquais dans le deuxième chapitre, les taxis camerounais sont des personnes qui ne reculent devant rien pour extorquer les gens...).

-- Mon frère, excuses moi.. Mais il faut que je retire de l'argent afin de te payer....
-- Tu m'as dit Hôtel de l'air norr ? On est pas à Hôtel de l'air ? Payes moi alors.
-- Il te doit combien ? (Karel apparaît devant nous, il semble avoir observé la scène, tout moqueur de la situation).
-- C'est un dépôt : 2500 f
-- Okaaay (Karel sort une liace de cent mille en billets de 1000f et une autre de cinquante mille en billets de 500f, il compte longuement la totalité, retire deux billets de 1000 et un billet de 500, et paye enfin.. Il a toujours trouvé ça drôle, de se payer la tronche des taxis).
-- Tsuiiiips ( Mr taxi furieux, après 10 minutes d'attente, arrache l'argent et s'en va).

Ah ! Ce bon vieux Karel, il n'a pas changé. Toujours aussi téméraire...

"-- Petit, tu es l'expatrié le plus pauvre que j'ai rencontré hein..
-- Hum hum, quand je vais te raconter l'histoire, tu vas commencer à m'appeler papa.. Haha
-- Allons à la maison, c'est très long..
-- D'accord, boss".

Quelques minutes plus tard, nous nous installons devant la piscine et
Je prends la peine de narrer à Karel toute la situation.. Je capte de l'incrédulité dans l'expression de son visage :
"-- Incroyable !
-- Aussi incroyable que cela puisse paraître, c'est entièrement vrai.
-- M****, qu'est ce qu'on peut donc faire maintenant Bro ?
-- Maintenant, j'ai beaucoup d'argent, plus qu'assez pour nous deux. Si tu es prêt, on quitte le pays et on va créer une super grosse société anonyme quelques part sur la planète !
-- Frère, c'est réel hein !
-- Ouaye, tu en dis quoi ?
-- j'en dis que qu'est ce qu'on va bien pouvoir faire comme activité ?
-- Hum, je sais pas hein..

Pour bien développer les idées, Karel apporte une bouteille de Jack et sort de la w*** de sa poche .
Nous passons une trentaine de minutes à planer comme au bon vieux temps. C'est au bout de ce moment que Karel, se redresse d'un brusque bon et dit :
"--Devenir patrons du cartel comme Pablo et Gustavo !

Bizarrement, cette idée apparaît comme une révélation à mes oreilles. Cela doit être du à l'euphorie de la prise de drogue, mais aussi à mon attrait pour l'histoire de cartel, notamment celui de Medellín des années 80..

"-- C'est une intéressante proposition que viens-tu de faire là, fils.
En effet, l'Afrique étant très en retard en matière de sécurité et de surveillance, on créerait le plus gros cartel de l'histoire, sur tout le continent... On peut faire ça..
--Bien même ! "

Ainsi germait en nous pour la première fois, l'idée d'un cartel de drogue africain inspiré de celui de Pablo Emilio Escobar Gaviria et de son cousin cousin Gustavo Gaviria. En 1989, les barrons de la drogue étaient à la cinquième place des plus hautes fortunes de la planète.. Moins d'une décennie après le début de leur investissement dans la drogue. Et avec tout les fonds dont je dispose, je n'aurai en plus aucune difficulté à tout surmonter..
Je dois juste trouver un moyen de retirer tout cette argent de la banque discrètement, et on pourra disparaître...
Que feriez-vous à ma place ?
Ça me semble être une éventualité envisageable, comme l'on dit "On ne vit qu'une fois !"