Une dernière pour la route

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C'est une sensation vraiment étrange que d'être sous l'emprise de la cocaïne. Tout a tout à coup l'air si simple et si évident. Je scrute un tableau à l'autre bout de la pièce, à plusieurs dizaines de mètres de ma position actuelle, tout souriant : il me semble que je l'ai déjà vu quelque part. Les trafiquants se sont un peu détournés de moi, à la faveur de débats ardues sur la meilleure façon de blanchir leur magot douteux.
Je profite donc de cette occasion pour quitter mon siège, feignant de me diriger vers les toilettes, ainsi je me rapproche du tableau : C'est une toile de maître de carure imposante, sur laquelle sont représentées deux femmes vêtues de blanc. Il paraît parfait, mais tout aussi deconcertant...
On aperçoit des cieux bleus sur la toile, à travers lesquelles des étoiles de couleur rouge sang son représentées.
La vue de cette œuvre me laisse grandement intrigué.
Alors que je m'apprête à regagner la salle à manger, j'entrevois une inscription sur l'extrémité droite dudit chef d'œuvre : c'est du français.
On peut lire avec difficulté  "Remerciements au baron, de la part de la FRATERIE". "LA FRATERIE"...

Je dégringole littéralement de mon état de suffisance et de contentement. Il semblerait donc que la secte dirigées par mes parents soit en collaboration avec le cartel. Ce cartel que je croyais dénué de tout lien avec ma société, cartel où je pensai trouver un nouveau commencement...
Une chose est sûre, la fortune colossale de ces sectaires est loin d'être due à de simples affaires de banques. Jusqu'où exercent-ils donc leur emprise malveillante ?

Quoiqu'il en soit, il est trop tard pour revirer, autant mieux y aller à fond !

Je marche vers le groupe, je les retrouve tout amusés, souriants, suspects. Balón Jímenez prend la parole :
"--Amigo, nous t'avons réservés un petit cadeau. Histoire pour toi de te détendre un peu...
-- Ah oui ? Quel est-il donc ?
-- mija en tu cama, hijo de puta !".

Je me sers une coupe de ce vin exquis disposé au centre de la table, puis m'engage gaillardement vers ma chambre à coucher.. Parvenu à l'endroit indiqué, j'ouvre la porte et à ce moment ma surprise est très grande : la splendide hôtesse qui m'a subjuguée hier dans le jet est là, nue, bien installée sur mon lit. Elle jette un vertigineux et tentateur regard vers moi.
Si bien raffiné que je ne pu l'être par un récent passé, j'avale le contenu de la coupe d'un coup sec et retire ardemment mes magnifiques vêtements. J'eus à peine terminé que je bondis sur le lit. Nous prenons un moment d'évasion, avant mon départ prochain...

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