Vieille connaissance

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Elle sentit soudainement une présence près d'elle et lorsqu'elle prit conscience qu'il n'était plus dans le fauteuil, elle ne se gênait pas pour l'engueuler.

- Mais qu'est-ce que tu fou là toi ? Retourne près de la cheminée !

Il semblait plus têtu qu'elle ne l'aurait pensé au vu de son état pitoyable. L'attrapant d'une main, elle le ramenait de force devant la cheminée avec sa couverture. On aurait dit un petit papy en maison de retraite. Il l'observa, peut-être surpris de sa force. Elle maudissait le fait d'être vampire mais cela lui avait donné quelques avantages non négligeable. Du temps de son vivant, il y avait des codes, des convenances, une hiérarchie. La place de la femme n'était pas si impressionnante qu'aujourd'hui, elle avait vu tout ça ce construire et changer. En vérité, il faudrait que le monde devienne vampire pour réellement voir le changement de la société... les choses prennent du temps mais elles se font.

Revenant à son invité, elle le vit s'emmitouflé davantage dans la couverture. La chaleur de la cheminée combinée à cette superbe couette datant de plusieurs siècles ne semblait pas faire l'effet escompté mais elle n'avait rien d'autre sous la main. Il fallait que son corps reproduise suffisamment d'hémoglobine pour que sa chaleur redevienne normal.

Elle s'assit en tailleur, devant lui, l'observant, les flammes devaient certainement dansées dans ses yeux comme elles faisaient dans les siens. Il l'observait et son expression la plongea subitement dans un vieux souvenir.

Souvenir

- Et bien alors ? On s'endort au soleil ma fille ?

- Oh père ! Que faites-vous là ? Et oui, je prend un bain de soleil ! dis-je en souriant.

- Tu ne devrais pas, tu sais que la blancheur de peau rappelle notre noblesse. Tu ne peux pas te permettre de coloré ta peau. Les gens te prendraient pour une fille des champs. Tu ferais fonte à la famille et jetterais sur notre réputation des on-dit désastreux ! Cache-moi donc ce corps de ce fichu soleil !

Je me relevais, furieuse que mon père me traite ainsi. Qu'il y avait donc de mal à profité de ce que Dieu nous as offert ? S'il brille, s'il chauffe, c'est pour les hommes, pour qu'ils puissent remplir leur cœur de bonheur. Bien sur c'est ce que je lui ai dis... et son regard fut si inquisiteur que je lui fis mes excuses dans la seconde. Après cela, il m'interdisait de sortir en journée, surtout par beau temps.

Fin du souvenir

Pourquoi est-ce qu'elle se rappelait de ça ? Si son père la voyait ainsi, il serait heureux. D'ailleurs, elle avait été sur sa tombe afin de lui dire « Tu vois papa, je suis blanche, blanche à vie. Et je ne peux pas me réchauffer au soleil sois sans crainte. » Inconsciemment, il l'avait habitué à sa future vie. Vie ? C'est un peu ironique. Elle fut tiré de ses pensées par les ronflements de son invité.

Elle se relevait et le portait pour l'emmener dans sa chambre. Le glissant sous la couette, il ne semblait pas vouloir lâcher l'autre, tant pis, il aurait doublement plus chaud. Afin de réchauffer le lit froid, elle fit glisser sous l'épaisse couette, à ses pieds, une bassinoire dans lequel elle y avait mis des braises. Le temps que celui chauffe assez, elle l'observait dormir. Les humains étaient stupéfiant et édifiant à la fois. Elle s'allongeait à ses côtés, observant ses traits détendus. Il était beau. Quoi ? Elle n'allait pas le nié mais elle n'allait pas lui dire pour autant. Sa peau était chaude, même si là, il était loin de l'être suffisamment, il le restait tout de même plus qu'elle. Son cœur pulsait ne lui, il ressentait la peur, le froid, l'angoisse, l'amour, le désir, la faim, la soif. Quelque part, elle était pareil mais si différente. Un instant, elle voulu mourir. Elle en avait assez de cette vie de vampire morose, vivre à travers les âges était effrayant.

La Reine des damnésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant