La Reine des damnés

Hésitation et coup de grâce

Non mais quelle paire de crétins ces deux là. Faire comme s'ils s'étaient vus la veille alors que ça faisait plusieurs jours. Ils n'avaient même pas donné de nouvelles. Bon, il n'était pas le mieux placé pour râler à ce sujet mais il fallait dire qu'il n'avait pas vraiment eu la tête à ça en ce moment. Il en avait même presque oublié l'existence de son téléphone. Quelle était leur excuse à eux ? Ils créchaient chez lui et pourtant ils semblaient à peine avoir remarqué son absence. Pourquoi il s'énervait au juste ? Il aurait bien mit ça sur le compte de la pleine lune mais ça n'avait jamais eu ce genre d'impact sur lui. Il eut un mini sourire, pensant au fait qu'au moins il était sûr qu'il n'était pas un loup garou.

Poussant un long soupir, il se tournait vers Temari, s'excusant de son manque soudain de conversation. Elle lui sourit simplement, encore un faux sourire bien évidemment. Il les repéraient de plus en plus facilement tiens. Soit elle ne savait pas jouer la comédie, ce qui l'étonnerait, soit il devenait très observateur quand il s'agissait d'elle.

Elle se penchait légèrement en arrière, s'appuyant sur ses mains tout en continuant de regarder Shikamaru. Il n'avait pas l'air d'avoir apprécier revoir ses deux amis, est-ce qu'ils s'étaient disputés ? Soudain, cela la frappa. Depuis quand n'avait-il pas donné de nouvelles ? Elle se mordit les lèvres honteuse d'en être la responsable. Ce garçon n'était pas comme elle, il avait une vie sociale, des amis, une famille, surement même un boulot. Il était humain et même si elle le savait, elle n'avait pas vraiment prit la peine de le prendre en compte.

Elle poussait un long soupir résigné. Encore une fois, l'évidence la frappa de plein fouet, il fallait qu'il parte. Pour son bien et celui de son entourage. Se relevant, elle lui fit face, un sourire triste qu'elle tentait de gardé pour elle.

- Shikamaru écoute... tu as de la famille, des amis qui t'attendent peut-être. Tu as une vie que je n'ai pas, que je n'ai plus depuis longtemps. Cette fois-ci... rentre chez toi. Retrouve tes habitudes, ta vie d'avant. Je n'irait pas te traquer ou je ne t'en voudrais pas. Rentre.

Elle lui tournait le dos. Même si le choix qu'elle venait de prendre ne lui plaisait pas, elle devait garder cette part d'humanité qui ne l'avait pas complètement quitté.

- Non Temari, c'est... s'énerva t-il.

- Ce n'était pas une question Shikamaru, fit-elle brutalement en se retournant, rentre chez toi, dit-elle froidement. Elle n'aimait pas du tout ce qu'elle faisait et faire semblant d'être en colère n'était pas non plus facile.

- C'est vraiment ce que tu veux ? Dit-il en fronçant les sourcils.

Un instant, sa question la perturba. Elle aurai pu juré que son regard pouvait lire en elle plus qu'elle ne le pensait. Décidément, son contact prolonger avec elle n'était pas du tout une bonne idée.

- Plus que jamais.

Elle avait répondu froidement et de manière certaine. Mais elle mentait. De toute évidence, quand bien même elle l'éloignait d'elle, leurs routes étaient forcement liés. Sans attendre plus, elle s'en allait d'un pas franc. Il tenta de la rattraper mais elle disparut aussitôt. Le laissant seul. Cela pouvait sembler brutal, certainement qu'il la haïssait maintenant... mais elle le faisait uniquement pour sa sécurité et ceux qu'il aimait.

Il restait planté comme un idiot pendant quelques minutes avant de se rasseoir sur le banc en soupirant. Les mots de Temari tournaient en boucle dans sa tête alors qu'il tentait d'y trouver un sens. Sans succès. Ils venaient de parler du fait qu'il était mêler à cette histoire et que ça ne servait à rien de vouloir le faire fuir pour le protéger. Alors à part ça, il ne voyait pas ce qui aurait pu la faire réagir comme ça. Il en avait marre de réfléchir à des trucs sans aucun sens. Si ça se trouve, il s'était juste fait des films stupides et elle n'avait fait que se servir de lui. Ce qui en soi n'avait aucun sens non plus, puisque sinon elle l'aurait mordu plus d'une fois. Secouant la tête pour chasser ses pensées, il se levait et commençait à marcher. Il n'avait rien de mieux à faire que de rentrer chez lui alors c'est ce qu'il fit. Il retrouvait ses colocataires sur la route et fit le reste du trajet avec eux, ne décrochant pas le moindre mot. Oui, il était encore énervé, pour rien il ne devait l'avouer et la crise de la blonde n'arrangeait pas son humeur. Étrangement, ils n'essayèrent pas de faire des blagues stupides pour le faire réagir, marchant eux aussi en silence. Bon, ils étaient peut-être pas si cons que ça.