Chapitre 14

9 1 0
                                    

Les saloons de Saint-Denis étaient réputés pour être un lieu de vie, à la fois en pleine journée et en pleine nuit. La journée on pouvait manger, boire quelques verres, rencontrer des gens, prendre un bain, louer une chambre. La nuit, les gens étaient plus adeptes des alcools forts, des prostituées et des parties de poker. On dansait sur les notes de piano sans se soucier de tout le reste. Les gens s'amusaient et ne penser alors à rien d'autre qu'à eux. Ces fêtes nocturnes étaient comme une drogue, on y dépendait rapidement. Cela faisait quelques nuits que John rentrait pratiquement ivre dans la chambre d'hôtel. Il ne pensait pas que Nathan le remarquerait mais faisait bien trop de bruit.
Lorsque la lune était à la moitié de sa route dans le ciel, John descendait faire quelques parties de poker avec des personnes qu'il ne connaissait même pas. Dans le saloon se dégageait une épaisse fumée blanchâtre due aux nombreux fumeurs présents dans la salle. Personne ne lui demandait qui il était, ce qu'il faisait et comment arrivait-il à miser autant d'argent chaque nuit. Mais ce qu'il aimait, c'était de ramasser un petit paquet d'argent à chaque fin de partie. Ensuite, une jolie jeune femme venait lui proposer ses services et il acceptait. C'était comme une routine, pratiquement chaque nuit depuis leur seconde arrivée. Nathan regardait parfois à travers l'ouverture de sa porte lorsqu'il entrait dans une autre chambre avec une inconnue. Il ressentait comme un vide et se détestait de ne pas réussir à aimer ce qu'il était censé aimé, en tant qu'homme. Mais pour lui, les plaisirs de la nuit n'étaient pas quelque chose qu'il aimait, sauf peut être le poker. Après deux semaines à devoir attendre chaque nuit le retour de John en silence, il décida enfin de sortir de sa cachette afin de jouer au poker. John n'était pas présent puisque trop occupé avec une jeune femme. Cela ne lui ressemblait pas, du moins depuis le point de vue de Nathan, mais après tout l'alcool pouvait parfois nous faire sentir autrement.
Nathan s'installa sur la table centrale où une partie allait bientôt commencer.
-T'en veux une, petit ? Lui demanda un homme en lui montrant son paquet de cigarettes.
-Volontiers.
La partie commença, mais il pouvait entendre rire John depuis la chaise où il était assis. Ce bruit l'agaçait, sifflait dans ses oreilles. Il en avait assez. Il avait l'impression qu'il ne faisait que de s'amuser alors qu'il n'avait toujours aucune trace de ses amis après 2 semaines à Saint-Denis.
Cela faisait 2 mois qu'il y avait eu ce braquage à Valentine. Le temps commençait à se faire long, mais John n'avait plus vraiment l'air de s'en inquiéter.
Nathan venait de gagner quelques billets, de quoi s'acheter un chapeau ou des gants. Pas grand-chose en soit, mais pour lui chaque petites victoires l'amenait à une grande. Il continua de jouer encore et encore puis commença à boire quelques verres. Mais Nathan avait un peu de mal à se contrôler et ne connaissait pas vraiment ses limites. John sortit de la chambre où il était et redescendit vers le bar. En se retournant, il vit alors Nathan complètement affalé sur la table de jeu. Il s'approcha de lui plus vite que la lumière.
-Nathan, qu'est ce que tu fiches ici ?
-J-john ?
-Pourquoi t'es ici ?!
-Moi aussi, je veux m'amuser !
John le releva, mis son bras autour de son cou afin de le raccompagner jusqu'à leur chambre.
-Jj-john. Je crois que je vais vomir.
-Non, tu vas te retenir.
-Non, je ne veux pas me retenir.
-Oh si crois moi.
Il le déposa jusque dans son lit et lui enleva les vêtements qu'il avait sur lui.
-John, j'aime quand tu me touches.
-Arrête tes conneries. T'es complètement bourré. Qu'est-ce que tu as bu ?
-Juste un verre, ou deux, ou quatre. J'ai arrêté de compter, ou je ne m'en souviens plus.
-Mais des verres de quoi ?
-Je ne sais plus trop, mais le monsieur en bas, il était très gentil ! Tellement gentil qu'il a mis de la poudre magique dans mon verre !
-Quoi ? Qui a fait ça ?
-Le monsieur en bas.
-Mais la salle en ai rempli Nathan !
Lorsqu'il lui enleva sa veste, il se rendit compte que Nathan n'avait plus sa montre à gousset dans la poche comme à son habitude.
-Je crois bien qu'il a volé ta montre, dans ta poche.
-Oh non, ce n'est pas bien, lui répondit-il tout en partant dans un des plus gros fous rires de sa vie.

OutlawsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant