Chapitre 1

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« -Les chevaux sont prêts ? demanda Henry.
-Oui, depuis déjà hier soir. répondit Matthew.
-Je pense que nous pouvons partir, la banque va bientôt fermer. Tu sais bien que ces bouseux ont peur d'être cambriolés et ferment à dis-sept heure, s'exclama Jack, la cigarette posée sur ses lèvres.
-Mais Jack, écarte toi de là ! J'ai déposé toute la dynamite dans ce chariot et toi, tu restes à côté, en train de fumer ! On va tous crever à cause de toi ! s'inquiéta Matthew, en haussant la voix.
-On est recherché, mort ou vif, dans presque tous les États-Unis alors crois moi. Si il y a bien une façon de mourir c'est bien mieux dans les flammes pour nous préparer à l'enfer plutôt que d'être pendu à une corde comme un poulet qu'on viendrait de tuer ! .
Ce dialogue ne paraissait pas normal à entendre lorsque l'on était qu'un simple citoyen, et pourtant chez eux, c'était le cas. John et sa bande avaient beaucoup voyagé, et pourquoi ? Ils étaient sûrement les hors-la-loi les plus recherchés des États-Unis pour meurtres, voles, agressions, enfin la liste était longue. Ils s'étaient rencontrés tous les quatre en dix huit cent soixante-dix dans une prison où ils avaient réussi à s'échapper. Aujourd'hui, cela faisait alors près de dix ans qu'ils se connaissaient. À l'époque, Henry « le plus sage » avait vingt-six ans, Matthew, « l'inquiet » venait à peine d'avoir ses dix-sept ans et Jack « le comique » en n'avait que dix-neuf. John, qui avait essayé de mettre en place un plan d'évasion, n'avait alors que vingt-deux ans. Mais ils étaient tous incarcérés pour vols. C'était alors leur premier délit, mais ils avaient pris goût à la fuite et surtout aux braquages. S'enfuir sans arrêt n'était pas une vie de rêve, mais elle les faisait rêver quand même. Dix ans plus tard, ils continuaient encore et encore. Aujourd'hui allait sûrement être le coup du siècle pour eux. Ils devaient alors dévaliser une banque dans la petite ville de Valentine. Elle ne contenait pas beaucoup d'argent, mais assez pour survivre quelques mois dans un certain confort. Mais c'était surtout un enjeu, un moyen de montrer aux États-Unis qu'ils sont là. Ils voulaient marquer l'histoire et s'étaient dit que cambrioler des magasins et des maisons n'était pas assez bien pour eux. Aujourd'hui, ils s'attaquaient alors à une banque. Elle était alors en plein « centre ville », non loin du bureau du shérif et juste à côté du saloon. Ils galopaient à toute allure à travers les chemins de terre qui servaient de route. L'adrénaline parcourait leurs corps, la dopamine se propageait également lorsqu'ils commençaient leurs braquages. C'est ce qu'il faisait qu'ils continuaient encore et encore. Personne n'avait réussi à les attraper et heureusement puisqu'ils seraient déjà morts et enterrés. Même les chasseurs de primes n'étaient pas à la hauteur. Soit ils se faisaient tuer, soit ils arrivaient trop tard et la bande de John avait déjà levé le camp. Jamais ils n'auraient pensé avoir une vie de ce genre, ou du moins une vie en cavale. La première fois qu'ils avaient volé, c'était dans un but bien précis. Henry avait volé quelques boites de conserves pour sa femme et son fils, qu'il a dû abandonner juste après. Il ne les a jamais revus. Jack avait volé des paquets de cigarettes puisqu'il ne pouvait pas en acheter à cause de son manque d'argent. Matthew avait volé des galettes d'avoines et des poires pour son cheval, qu'il considérait comme son ami. Le seul. John lui était plus romantique. Il avait connu une jeune femme, qu'il aimait passionnément. Il était jeune, vingt-deux ans, mais savait qu'il voulait vivre avec elle. Il avait alors volé une bague de fiançailles. Mais quand il est rentré chez lui, la seule chose qu'il avait trouvé était son cadavre. Elle était morte, quelques minutes avant qu'il ne revienne. Son corps était encore chaud, il pouvait encore sentir les larmes qui avaient ruisseler le long de ses joues. On l'avait tué pour récupérer quelques billets qui étaient cachés dans le salon. Il n'y avait pas grand-chose, juste de quoi vivre pendant une semaine. Matthew et Jack étaient plutôt discret niveau famille. On ne savait même pas s'ils connaissaient leurs parents. Mais ces événements avaient rendu John plus fort. Il avait complètement changé. Il avait légèrement laissé pousser ses cheveux, ainsi qu'une petite barbe. Il ne portait plus que des bottes ainsi qu'un long manteau noir. Tout était noir chez lui ; ses cheveux, sa chemise, son gilet, et même ses yeux. Auparavant noisettes, ils étaient devenus obscurs. Il ne voulait plus penser à cet « accident » et n'avait même pas glissé une photo de sa bien-aimé à l'intérieur de sa montre à gousset. Il ne voulait plus y penser, éprouver des sentiments, c'était pour lui quelque part, finir par être détruit et détruire l'autre.

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