5 : Flashback

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Je me réveillai en sursaut, le front brûlant et poussai un long soupir, sans vouloir ouvrir les yeux : encore ces cauchemars, j'étais poursuivie par la police, je me faisais attraper j'allais en prison ...

Je n'avais pas la force de regarder encore une fois ces murs blancs autour de moi. Cette sensation d'enfermement ...

Et pourtant, je dû bien les ouvrir. Je poussai une exclamation de surprise lorsque je vis l'endroit où je me trouvais.

Un long couloir sombre sans une seule fenêtre, des tableaux morbides accrochés aux murs et pour compléter ce spectacle, un garçon aux yeux jaunes appuyé dans l'encadrement de la porte.

C'est ainsi que tout me revint :

Nous nous regardions déjà depuis une bonne minute, le sourire aux lèvres, immobiles.
Je crus un instant qu'il allait m'embrasser mais il se contenta de détourner le regard et de m'indiquer du doigt une route en terre.
Je fixai la route, étonnée de ne l'avoir encore jamais remarquée.
Danarès sortit de sa poche une lampe de poche et la lança avant de la rattraper. Je le regardai en pouffant, amusée de le voir frimer de cette manière. Pour toute réponse il m'adressa un clin d'œil.
"- C'est quoi cette route ? Je l'avais jamais vu ... dis-je pour cacher ma gêne.
- C'est une route que personne ne remarque jamais ! dit-il en souriant.
- Ça se comprend ...
- Bah ouais sinon ma planque serait plus vraiment une planque ! rit-t-il. Bon si on veut arriver avant minuit va falloir se mettre en route !
- D'accord, je te suis !"
Nous marchâmes en silence sur la longue route, guidés par le faisceau de lumière émit par la lampe de poche. Ma cheville me brûlait bien entendu mais je n'osais pas me plaindre.

Danarès s'arrêta brusquement et me cria de faire de même. Mais mes réflexes n'étaient pas si bons que je le pensais. Je tombais la tête la première dans un trou de plusieurs dizaines de mètres.
Je fermai les yeux, redoutant la mort lorsqu'une main agrippa fermement ma cheville, qui émit un ignoble craquement.
Je hurlai comme une folle, me griffant les joues et m'arrachant les cheveux pour lutter contre la douleur.
- Calme-toi Sam ! Ça va aller je vais devoir tirer pour te remonter. À trois ! Un, deux, trois !
Mon hurlement se fit de plus en plus aigü et mes yeux se retournèrent.
Je sentis mon dos se coller à la terre fraîche, qui me procura un plaisir immense, trempée de sueur comme je l'étais.
Je lâchai échapper un petit gémissement lorsque je vis l'expression horrifié de Danarès, qui regardait ma cheville, les yeux exorbités.
Il me regarda avec affolement, tâchant de reprendre ses esprits pour ne pas m'effrayer.
Il respira un grand coup :
"- Okay, tout va bien. Sam regarde-moi, je vais te porter jusqu'à la planque.
- Non ... Non je veux mourir ! pleurai-je.
- Écoute tu vas pas mourir je vais te soulever delicatement du sol. Ça risque de faire un peu mal mais ça ira tout seul après promis !
- Non je ..."
Je n'eus pas le temps de finir ma phrase qu'il m'avait déjà soulevé du sol. Je poussai un petit gémissement et tâchai de reprendre mon souffle. Je me rendis compte que je respirai difficilement et m'agrippai au T-Shirt de Danarès, comme pour empêcher la mort de m'arracher de ses bras.
"- Ça va tu tiens le coup ? demanda-t-il d'une voix inquiète.
- Oui je crois ...
- Super parce qu'on arrive."
Je tentai de redresser mon buste pour apercevoir l'endroit mais n'y parvint pas.
Je me laissai donc tomber contre l'épaule de Danarès et attendit la fin de mon supplice.

Nous entrâmes dans un bâtiment sombre, ou peut être la mauvaise luminosité était-elle dûe à ma vision troublée par la douleur.
Il m'allongea à même le sol et examina ma cheville. Une large grimace s'afficha sur son visage et je mettais mes dernières forces à observer les dégâts.
Je faillis défaillir lorsque je vis l'état de ma cheville : elle n'était même plus bleue, elle était blanche et l'on voyait un os ressorir de la peau. Du sang noir s'écoulait lentement de la plaie et venait goutter sur le parquet.
Danarès me regarda avec douceur :
- Ça va bien se passer d'accord ? Je vais te remettre l'os en place ... Je vais pas te mentir : ça va faire très mal mais y'a pas le choix. Ensuite on va recoudre, et puis on va désinfecter. Après j'appellerai un pote médecin. Il fera les finitions ... Donc en résumé ça va faire mal mais tu vas remarcher, pas tout de suite mais bon ... Okay ?
Je pâlis à l'entente de ce programme quelque peu répugnant et faillis vomir.
Il me regarda avec compassion et apporta une seringue. Sûrement pour m'endormir ... Du moins je l'espérait...
Je n'eus pas le temps de méditer une seconde de plus que la seringue était plantée dans mon cou et que ma vision se troubla encore plus qu'elle ne l'était déjà avant de virer au néant.

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