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15 : Lui et Moi

Cette fois, il ne restait plus que lui.

Lui et moi.

Ils étaient tous partis comme des lâches.

Et ils diront qu'ils ont eu peur n'est-ce pas ?

Danarès avait le visage penché au-dessus du mien, le front plissé, comme s'il examinait l'intérieur du capot d'une voiture.

Je détournai la tête sur le côté et il sursauta violemment.

"- Danarès ... soupirai-je, Je vais pas te manger, c'est bon ...
  - Je sais.
  - Non. Tu as peur de moi. Je le vois.
  - Je n'ai pas peur de toi. J'en suis incapable. chuchota-t-il."

Je ne répondis pas et restai allongée au sol, à contempler son beau visage à ses moindres recoins.

Son visage se rapprocha du mien et je sentis ses lèvres effleurer les miennes.

Mes yeux se fermèrent instantanément et malgré la situation dramatique dans laquelle Danarès et moi nous trouvions, KR baiser était agréable.

Lorsque nos lèvres se décollèrent enfin, il me sourit faiblement, je lui rendis son sourire et il me caressa la joue.

- Je devais le faire. Au moins une fois.

Je le regardai fixement, un sourire au coin des lèvres et l'embrassai à mon tour, brièvement.

Je tentai de me relever du sol inconfortable mais dès que ma jambe se posa par terre, un craquement sourd se fit entendre.

Mes yeux s'exorbitèrent et j'ouvrai grand la bouche, sans pour autant produire un son.

Danarès ne comprit pas tout de suite puis, horrifié, il souleva précipitamment le tissu qui cachait ma jambe.

Une larme perla au coin de son œil.

Je compris que je n'avais même pas besoin de vérifier l'état de la blessure.

Je compris que mon corps entier finirait par être rongé par ce cratère noir.

Je ne sentais plus ma jambe du tout.

J'allais mourir, c'était sûr.

Au moins j'avais la consolation d'avoir Danarès un petit laps de temps.

Il me porta jusqu'à la chambre de Marine, à tâtons dans le noir, car les plombs des pièces secondaires avaient sautés, et me déposa doucement sur le lit.

Je poussai des petits gémissements de douleur et il me berçait dans ses bras comme un enfant.

Je pensais trouver le sommeil, comme dans les films où le garçon berce la fille qui s'endort instantanément mais non.

Des grincements me troublaient chaque seconde et je sentais mon corps m'échapper.

Des larmes mouillèrent le pantalon de Danarès.

Ses yeux se posèrent sur la tache d'eau et il s'allongea à mes côtés.

Il rabbatit la couverture sur nous et l'enferma dans ses bras.

- Ça va aller, c'est bientôt terminé je te le promets. dit-il, tentant vainement de cacher ses sanglots.

Menteur.

Rien n'était fini.

Mais ça il n'en savait rien.

Du moins, je le pensais.