Déjà une heure que Danarès tournait en rond, les yeux rivés au sol.
Je le regardai, abbatue en tambourinant de mes doigts l'accoudoir du fauteuil.
Brusquement, il s'arrêta et me regarda, un air d'incompréhension dans les yeux et me fixa.
"- Maintenant va falloir que tu m'expliques Sam.
- Je ... Je sais pas ...Quelque chose m'empêchait de dire la vérité, et malgré tous mes efforts, mes mots se ravalaient et sombraient au fin fond de ma gorge.
- Sam ! Tu as tué une enfant ! Et mangé sa chair et bu son sang aussi !!
- Tu vas me mettre sa mort sur le dos ?! Je n'ai pas fait exprès ! Mon fauteuil a buté contre une pierre et par conséquent c'est la pierre la fautive !!
- Oh mais quelle magnifique excuse ! Sam t'es plus en maternelle ! Et tu vas me dire que ta main s'est dirigé toute seule dans son entaille et que ta bouche à mâcher toute seule ?
- Exactement."Danarès me scruta, sidéré.
Plus je le regardai, plus j'avais envie de rire. Il avait une de ces têtes tout de même, un air de bébé qui voit le ciel pour la première fois.
Alors mon rire retentit. Cette fois-ci, c'était un rire clair et cristallin.
Pas comme celui sur la route.
Alors il me regarda et réprima son rire. Au bout de quelques minutes de fou rire, Danarès et moi reprîmes notre sérieux.
"- Non c'est pas drôle. On aurait dit une ... Une folle ! Tu m'as fait peur Sam ! Donc, on a parlé de la petite fille mais il y a autre chose.
Tu dois m'expliquer pourquoi tu t'en es pris à moi.
- Je te l'ai dit Danarès ... Il y a des moments où ... Des moments où je suis comme possédée, je ne contrôle pas ce que je fais et j'assiste à mes actes ...
- C'est de la folie ... marmonna Danarès en se grattant la tête.
- J'ai besoin de ton aide. S'il te plaît. Ne t'enfuie pas.
- Je ne m'enfuierai pas. Je ne peux pas. Enfin ... Je ... Je compte pas le faire ... bégaya-t-il en rougissant.Je ne pus m'empêcher de pouffer. Ça y est, il craque déjà pour moi. Voilà ce qu'il y avait d'ennuyeux chez les garçons.
- Merci alors. Merci beaucoup même. dis-je tout de même.
- Je t'en prie ... Sam tu dois savoir que ..."Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase que la sonnerie retentit.
Il me regarda, ne sachant s'il devait ouvrir. Je lui fis un signe de la tête pour lui faire comprendre que oui.
Je le regardai marcher sur la pointe des pieds puis regarder dans l'oculaire.Il se tourna et je compris immédiatement lorsque je vis ses deux grands yeux jaunes apeurés.
Je me précipitai aussi vite que le permettait le fauteuil à côté d'un placard.
- Police, on m'a signalé la mort d'une petite fille sur la route la plus proche de chez vousVite, je détachai mes lanières et basculai en avant, la tête la première contre le placard. Par chance, j'épargnai le choc à ma tête en me tournant, si bien que mon épaule heurta le placard.
Je gémis de douleur avant de tourner mon épaule d'avant en arrière.
Ça allait, rien de cassé.Alors je me saisis de la poignée du placard et la tirai de toutes mes forces.
Le placard s'ouvrit violemment et un balai me tomba dessus.Je me glissai dans le placard et m'apprêtai à y rentrer lorsque je me rendis compte que j'avais sûrement laissé mes empreintes sur la petite et elles étaient également présentes sur le fauteuil.
Je tentai de tirer le fauteuil avec moi dans le placard et me retrouvai complètement écrasée contre une vieille robe poussiéreuse. Et d'ailleurs, se faisait une robe dans la planque de Danarès ? Avait-il une fille dans sa vie ?
Je claquai la porte du placard au moment où les pas se rapprochaient de la pièce.Ouf ! Je respirai et tentai de me concentrer sur les paroles du policier.
"- La jeune fille qui vous accompagnait aurait été aperçue, comtemplant le cadavre et dégustant des morceaux de... Bref. dit-il d'un air répugné
- Je vous assure monsieur que ... commença Danarès.- Les empreintes relevées sur le cadavre confirme les témoignages et les mêmes ont été retrouvées sur le corps d'une jeune fille du collège-lycée St Dran, assassinée dans une cabine des toilettes des filles."
Je sentis Danarès se raidir.
Non. Désormais il savait que j'étais la responsable du meurtre de sa sœur.
Je retins mes larmes et tentai de me concentrer encore un peu. Peut être le policier parlerait-il de la femme de l'hôpital qui sait ? J'espérais que non car ainsi, je pourrai me vanter d'avoir commis le crime parfait.Une minute, deux minute, trois minutes et toujours aucunes paroles.
Au bout de la dixième minute silencieuse, j'entendis des pas se rapprocher de mon placard et je vis la poignée pivoter.
Je sus que c'en était fini de moi alors je fermai les yeux, attendant de me faire attraper, ce moment qui m'avais tellement hanté ...Et la porte s'ouvrit.
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HorrorSamantha Fartin est une fille autoritaire, belle et qui a tout pour elle. Le genre de fille que tout le monde respecte. Mais quand elle tue accidentellement une jeune 6e, le cauchemar commence. Sam va se retrouver coincée dans une situation digne...