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16 : Volatilisé

Mes yeux s'ouvrirent et je froncai les sourcils : je n'arrivais pas à me souvenir à quel moment je m'étais endormie.

Je levai un bras pour m'étirer mais celui-ci heurta quelque chose de dur.

Danarès.

J'avais réussi à oublier sa présence.

J'appuyai ma tête sur mon coude, observant avec tendresse son beau visage pâle.

Ses yeux s'ouvrirent si brusquement que je sursautai.

Il me jeta un regard interrogateur et je secouai la tête.

Il me fit un bisou sur la joue et se leva pour examiner ma jambe.

"- Est-ce que tu as mal Sam ?
- Je ... C'est difficile à expliquer ... Je n'arrive pas à la sentir ..."

Et c'était vrai.

Je ne sentais plus rien. Comme si je n'avais pas de jambe, comme si elle n'avait jamais existée.

Je soulevai délicatement la couverture et observai, bouche bée, ma jambe.

Elle était noire.

Plus de la moitié de ma peau était partie et on pouvait voir l'os recouvert d'un tissu de peau noirâtre tout fin.

Danarès frissona.

Quant à moi, je fermai les yeux et respirai bruyamment afin de me calmer.

Je décidai d'essayer de marcher.

Quant tout d'un coup, je me figeai : je n'avais pas remarqué, mais ma douleur à la cheville s'était évaporée d'un coup, il y a quelques jours.

Et mon bras ... Il s'était bel-et-bien cassé lorsque j'avais tenté d'escalader la porte des toilettes ...

Où étaient passées ces blessures ?

Pire, comment avais-je pu oublier meur existence ?

Quelque chose était derrière tout ça.

Probablement le quelque chose qui me faisait subir la Marque.

Je fis part à Danarès de mes inquiétudes et celui-ci me regarda étrangement

"- Sam ... En sortant de l'hôpital, je veux dire ... Quand je t'ai vue pour la première fois, ton bras était en parfait état ...
- Mais enfin ... C'est impossible ... J'avais même un plâtre !
- Je peux d'assurer que tu n'en avais pas quand je t'ai rencontré. affirma-t-il.
- Oh mon dieu ... Alors explique moi où est passé ce plâtre, par pitié dis moi qu'il y a une explication rationnelle à tout ça ... suppliai-je, me mettant à genoux, sanglotante.
- Samantha, je crois que tu es victime de malédiction. chuchota-t-il à mon oreille, tout en me prenant dans ses bras.
- Heureusement que j'avais dit rationnelle ! sanglotai-je dans son cou.
- Écoute, je t'ai vu tuer quelqu'un. Pire, je t'ai vu manger quelqu'un. Et ça n'était pas toi. Cette fille cannibale qui tue par plaisir sadique ça n'est pas toi tu entends ?
Je sais ce que je dis. Sinon je t'en voudrais pour ma sœur."

Je me mordis la lèvre, honteuse.

Ça n'était pas de la même façon que j'avais tué Ana ... Ana, je l'avais tué par accident, certes, mais je me contrôlai. J'aurai pu arrêter mais je ne voulais pas.

Je voulais lui faire du mal.

Devais-je lui dire ? Je n'en savais rien. Je n'en aurai pas eu le courage je pense.

Mais pourtant, j'aurai mieux fait ...

Je repris mon objectif premier : me lever.

J'executai la tâche sans trop de difficultés et commençai à marcher. Étonnamment, je pouvais marcher tout à fait normalement.

La seule différence, c'est que j'avais une jambe affreusement maigre par rapport à l'autre.

J'avais l'impression de moisir.

C'est ça.

C'est le mot.

Moisir.

Danarès m'attrapa doucement par la taille et me guida jusqu'à la sortie de l'appartement.

Lorsque je posai un pied dans la rue, je sentis les mains de Danarès se détacher de ma taille.

Je fermai les yeux et respirai l'air frais.

Je me retournai pour sourire à Danarès mais je réalisai avec effroi la situation :

Danarès n'était plus derrière moi.