11 : L'ascenseur

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J'étais incapable de bouger. Pétrifiée sur place.

J'étais découverte. C'était fini. Et je comptais sur un miracle pour me sortir de là.

La femme hurlait et je ne savais pas quoi faire.

J'eus une illumination en voyant la caméra de surveillance tournée dans le sens opposé à moi : j'allais mimer une caméra cachée.

Je levai les bras comme un zombie et marchai dans la direction de la femme.

Elle partit en courant, sanglotante et s'affala sur le sol.

Je changeai d'expression et me penchai vers la femme.

- Madame ? Ce n'était qu'une caméra cachée veuillez m'excuser si je vous ai fait peur...

Elle ne répondit pas, se releva à la hâte et s'en alla, me jetant des coups d'œil furtifs chaque pas.

Je poussai un soupire de soulagement et m'approchai de l'immeuble de Marine.

La connaissant, elle ne se souciait pas de savoir qui sonnait à l'interphone, elle oivrai toujours.

Je sonnai donc.

Comme je m'y attendais, la porte s'ouvris et je passai.

J'appelai l'ascenseur, qui s'ouvrit au bout de quelques secondes.

J'entrai et m'adossai contre le mur.

Les portes se refermèrent et je pressai le bouton "2".

Je fermai les yeux.

Je sentai parfaitement le petit cahotement que la cage effectuait en montant.

Je me sentais bien et je voulais que cet ascenceur ne s'arrête jamais.

Je voulais qu'il monte à l'infini, jusque dans les cieux et bien plus loin encore.

C'est à ce moment là que le petir cahotement régulier s'arrêta net.

J'ouvrai les yeux aussitôt et rappuyait sur le bouton "2".

Pour toute réponse, les lumières s'éteignirent.

Agacée, j'appuyai sur le bouton d'alarme et m'assis contre le mur recouvert d'un miroir, comme dans la plupart des ascenceurs.

Je m'y adossait donc mais fut prise d'un affreux doute.

En me tournant pour m'asseoir, j'avais cru apercevoir, dans l'obscurité, quelque chose dans le miroir.

Je me recroquevillai sur moi même, assaillie par une peur soudaine et intense.

Des larmes d'angoisse perlaient au coin de mes yeux et une boule se formait dans ma gorge.

Je devais arrêter. J'étais dans une petite cage d'ascenseur de 10 mètre carré. S'il y avait quelqu'un avec moi, je l'aurai remarqué !

Je me tournai face au miroir et je ne vis rien.

Rassurée, je plongeai ma tête dans mes bras et fermai les yeux.

Un grincement me fit sursauter.

Je me tournai de tous les côtés et j'entendis un autre bruit.

Cette fous c'était un cri.

Un cri de femme.

Une voix aiguë.

Je fus prise de panique : je connaissais trop bien cette voix.

C'était celle de Marine.

Je me mis à frapper les portes de l'ascenseur.

Le cri se mua en sanglots.

"- Aidez-moi ... Par pitié s'il y a quelqu'un aidez moi ...
  - MARIINNE !!!
  - Aidez-moi ...
  - MARINE JE SUIS LÀÀ ! hurlai-je, des sanglots dans la voix, frappant de plus bel contre les portes.
  - Sam ... Aide ..."

Je m'écroulai au sol, hurlant ma douleur trop contenue.

Puis je me tus.

- Marine ? dis-je d'une voix tremblante.

Je n'obtins pas de réponse. Marine ?
Marine ?! MARINE !!!

Je me remis à paniquer, frappant de mes poings ensenglantés tout ce qui se trouvait à ma portée.

- Marine s'il te plaît répond.

Je sentis l'ascenceur bouger.

Dans un dernier soubresaut, l'ascenceur se remit en marche.

Il monta jusqu'au deuxième étage, comme demandé deux heures auparavant.

Lorsque les portes s'ouvrirent, je fus horrifiée par le spectacle qui s'offrait à ma vue.

Un corps sans aucunes séquelles, blanc comme la neige gisait au sol.

C'était Marine.

Ses cheveux avaient été arrachés et ses yeux avaient une expression de terreur extrême.

Il lui manquait un pied et un bras.

Malgré les crimes que j'avais commis, jamais je n'avais vu une telle horreur.

Je me sentis défaillir.

Je tombai sur le corps de Marine, évanouie.

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