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▪ RUNNING UP THAT HILL by PLACEBO▪

❝ Nous ne sommes pas mieux qu'eux, peut-être même pire

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Nous ne sommes pas mieux qu'eux, peut-être même pire. — Lizzie Cain
•—•

AUDACE

Douleur.

Partout et nul part.

Souffrance.

Ici et là-bas.

J'halète en peinant à ouvrir les paupières. Je me sens lourde comme si quelque chose m'enfonçait au plus profond de la terre. Mon ventre me fait mal et mes jambes semblent être bloquées par des blocs de béton.

Je n'y vois rien mais je sais que j'ai le visage couvert de poussière qui me pique le nez. Une forte odeur de sang me donne envie de vomir. Je me sens prise au piège, mes pulsions de claustrophobe me paralysant de tout mouvement. Ou c'est parce que je ne peux réellement pas bouger, ensevelie sous terre.

Mon cœur s'emballe et je commence à essayer de crier, cependant, ma gorge est sèche et rugueuse. Seuls des plaintes vocales arrivent à franchir mes lèvres ouvertes.

Il faut que je retrouve mon calme et que je sorte d'ici. Mais je suis à bout de souffle. Mes larmes silencieuses tracent un sillon parfait sur mes joues sales.

Inspire. Expire. Répète.

Je récite en boucle mon mantra pour ne pas flancher. La fatigue me guette et je sais que si je me laisse aller, je vais m'évanouir. Mais malgré mes efforts, la panique me tend ses grands bras.

Le fait d'être dans un espace réduit, d'être dans l'incapacité de voir mes membres et de faire tout mouvement me fait frôler une attaque cardiaque. J'ai l'impression que mon cœur va sortir de ma poitrine tant il bat vite, tant il bat fort.

Il faut que je pense à autre chose, que je fasse le vide.

Je cherche un sujet au hasard dans mon esprit quand mes cours de neurologie me reviennent.

En médecine, on expliquait que l'adrénaline permettait parfois d'inhiber la douleur. En réalité, ce sont des petits neurones situés dans la région intérieur du cerveau : dans l'hypothalamus. Ils libèrent de l'ocytocine dans le sang ce qui permet à la personne de ne peux pas se rendre compte de la douleur. On pourrait tout simplement se faire tirer dessus et continuer à agir comme s'il n'avait rien eu, même si une fois le corps épuisé, on mourrait d'hémorragie.

Focaliser mes pensées sur un sujet que je maîtrise me permet de calmer ma respiration.

Inspire. Expire. Répète.

Tout doucement, je sens mes battements cardiaques reprendre leur rythme habituel et j'arrive finalement à ouvrir les yeux.

Un rayon de soleil arrive à s'infiltrer dans l'énorme fossé qui me recouvre. La lumière est fine mais elle me permet tout de même d'évaluer à quelle profondeur je suis.

PrisonersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant