26ème CHAPITRE DE L'AUTRE CÔTÉ DU VOILE

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La nuit était tombée, Cassandra n'avait pas touché à son assiette. Elle ne parvenait pas à avaler quoique ce soit.
Lily s'était occupée de tout, secondée par Molly Weasley. Celle ci avait accouru dès qu'elle avait su.
Meredith était remontée dans sa chambre, et n'en était plus sortie. Elle non plus, n'avait rien avalé de la journée. Elle s'était  tournée et retournée dans son lit, jusqu'à  ce que l'épuisement la gagne. Elle dormait, à présent d'un sommeil agité.

Cassandra avait lutté contre le sommeil sans trop savoir pourquoi..
Quelque chose, la tenait éveillée. Mais  en dépit de sa volonté, tendue dans une attente utopique,  elle avait sombré dans un sommeil profond.

Velia ne dormait pas, elle ne dormait jamais 
Elle quitta l'esprit de Cassandra, et se rendit dans la salle de l'arche au département  des mystères.
Quelque chose l'intriguait, et elle avait besoin de comprendre comment le drame, avait pu arriver.
La pièce était de nouveau intact  et l'arche de pierre s'y trouvait toujours.
Velia s'en approcha  et entendit les voix derrière le voile.
Le monde des morts  c'était là que les âmes torturée  des sorciers erraient, sans fin, incapables de trouver le repos éternel, hantées par leur remords, leurs regrets, leurs mauvaises actions.
Velia écoutait leurs plaintes monotones en soupirant. Celle qu'elle espérait entendre n'était pas la.
Elle s'aprêtait à partir lorsqu'un murmure attira son attention..
Une voix, au milieu des complaintes incessantes.

Le silence.
Aucun son, aucune odeur, il n'y a plus rien.
Le corps, lourd, rivé au sol, les yeux clos, il sait qu'il est mort 
Mais alors ? Pourquoi parvient il à penser ?
Sirius fronce les sourcils.
Ce n'est pas l'idée qu'il se faisait de la mort. Il voyait ça comme la fin de tout. Mais sa mémoire  ses facultés mentales sont intactes. C'est très étrange. Il essaie d' ouvrir les yeux,
Mais, ses paupières sont lourdes. Tellement lourdes. Ses doigts, bougent légèrement, dans un effort surhumain, ils grattent le sol
Un sol dur et froid.
Il renonce à comprendre.
Les yeux résolument fermés, sa conscience s'endort peu à peu, tandis que le peu d'énergie qu'il garde précieusement en lui, s'échappe peu à peu, comme aspirée par ce décors  uniforme.

Une larme silencieuse roule sur sa joue, tandis que sa mémoire le torture et fait apparaître sa femme, sa Méredith, si belle, si aimante.
Assise sur ses genoux, ses bras autour de son cou, sa tête contre la sienne, ses longs cheveux noirs flottant librement sur ses épaules, et sa voix, douce et mélodieuse, qui lui murmure
Je t'aime Sirius, pour toujours et à jamais.
- Mèry..
Malgré lui, un murmure s'échappe de ses lèvres closes.

Il essaie de chasser ces souvenirs, cruels, entêtant.
Il ne veut plus penser.
Il veux rester là, immobile, et dormir  pour toujours.
Son corps pèse une tonne, il est épuisé, par tant de batailles, de souffrances.
Il ne veut plus rien ressentir.
Il sombre, peu à peu dans une douce inconscience.
Céder, lâcher prise, fermer son esprit aux souvenirs,  en finir avec cette lente agonie. Ne plus penser, se laisser partir, en finir, avec les regrets, les remords, les non dit et les trop dit, les si et les pourquoi, et oublier tout oublier.

- Sirius !
Une voix venue d'ailleurs.
- Sirius lève toi !
Ça ne peut pas être elle ! Ce serait trop cruel. Il n'a pas merité ça.
- Je sais que tu m'entends mon garçon allez, debout, si tu ne veux pas mourir.
La  voix est froide, dénuée de chaleur humaine, identique à son souvenir. Il est sûrement en enfer.
-
Pourquoi elle lui fiche pas la paix ?
- Je suis déjà mort.
Ou à t'il trouvé  la force de lui répondre?
- Non, répond la voix, mais, tu le seras bientôt si tu ne te lève pas très vite.
- Fichez moi la paix mère ! Laissez moi reposer en paix. Vous me devez bien ça
- Je ne te dois rien ! Mais quelle mère serais je si je laissais mourir mon fils, sous mes yeux. Allez, debout !
- Je ne peux pas.
- Bien sur que si. Il suffit de vouloir.
- Bein alors, peut être que je veux pas.
- Je ne t'ai jamais vu renoncer. Et je ne  pensais pas voir le jour où cela arriverait
- sauf le respect que je vous dois, mère, allez vois faire voir !
- Hum  quel respect ? Tu n'en as jamais eu.
- Soupire. Vous n'avez pas d'autre morts à harceler ? Votre époux, pour ne citer que lui.
- Justement ! Il ne tardera pas à savoir que tu es ici. Allez, lève-toi ! Ou tu  finiras comme ces misérables.

CASSANDRA BLACK Tome 7   ARIA Où les histoires vivent. Découvrez maintenant