XVI. Les relations sont les reflets de l'âme

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Damao resta un moment debout, interdit. Puis en silence, il vint s'installer non loin de la fille, et regarda au loin. Le ciel s'éclaircissait.

Elle finit par briser le silence.

- Onamae wa nandesuka ?

Il tourna la tête vers elle, mais le regard de la nouvelle venue restait inlassablement rivé à l'horizon.

- Watashi wa Damao desu, sortit-il après un long moment d'hésitation.

Enfin, elle le regarda.

- C'est étrange, comme prénom.

Les yeux de son interlocutrice restèrent rivés aux siens. L'inconnue avait un visage et des traits fins. Ses cheveux châtains étaient maintenus grâce à deux pics à chignon qui laissaient libres les mèches rebelles. Celles-ci encadraient joliment le visage et certaines poussaient le vice jusqu'à voiler les yeux. Deux yeux pétillants de malice et d'un vert profond, vert comme les prairies d'été, verts comme la menthe et les feux follets, qui inspiraient la fraicheur et la joie de vivre. Damao sembla se réveiller d'un songe. Il ne savait absolument pas pourquoi cette fille était là. Que devait-il dire ?

- Et toi ?

La question eut l'effet d'un grand sourire sur elle.

- Maiko desu !

Maiko ? D'accord. C'était joli. Et maintenant ?

Le soleil était maintenant bien réveillé et plus rien désormais ne le reliait à la Terre. Il flottait avec ardeur dans le ciel limpide. Alors Damao se leva et inclina la tête.

Hajimemashite.

La jeune fille se leva et s'inclina à son tour. Puis elle pouffa.

- Tes émotions sont vraiment étranges, Damao.

- Mes émotions ?

- Je suis incapable de mettre des mots dessus. Ce n'est pas la première fois que ça m'arrive, mais les tiennes sont vraiment uniques. Je les ressens depuis toute la ville, et elles expriment tellement de choses... contradictoires ! Et d'une rare intensité...

- Tu peux ressentir mes émotions ?

- Je suis empathe. J'ai le don de ressentir les émotions d'autrui.

Était-ce Shizume qui lui déteignait dessus ? Cette Maiko l'intriguait, mais l'avait un tout petit peu perdu, avec son discours. Il prit de l'assurance.

- Et tu fais l'analyse psychologique de chaque personne que tu croises ?

La fille eut un sourire d'excuse.

- Gomen', je ne peux pas m'empêcher d'en parler... Mais toi, tu as un don ? Tu pourras me montrer ?

Une série d'images tourbillonnantes apparurent à Damao. Son visage se ferma imperceptiblement.

- Non... Je n'en ai pas.

- Pas grave, Damao. Mais du coup, t'es pas d'ici, si ?

Elle ne s'arrêtait donc jamais ??

- Non. Je suis là que depuis quelques mois.

- Et tu ne connais pas grand monde, je me trompe ? Un de ces jours si tu veux, je te ferais visiter !

Damao décida que Maiko était définitivement collante. Il n'avait qu'une envie : partir.

- Heu... Je verrai. Gomen', je dois partir. Dozo yoroshiku.

Il inclina la tête puis s'éloigna.

- D'accord...

La citadine semblait presque déçue. Mais quand Damao s'apprêta à descendre du toit, elle s'approcha de nouveau de lui et dit avec un clin d'oeil :

La Destinée du DragonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant