En image de début de chapitre, voici la carte du royaume de Kornegenn avec ses différentes régions.
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Je fixe avec angoisse le promontoire sur lequel est perché le représentant royal. Le village entier est pendu à ses lèvres. Dans quelques instants, la sentence va tomber.
Le surlendemain de ma discussion avec Dola, dès 6 h 53, Eunice était dans ma chambre, me sermonnant sur l'importance de la ponctualité. C'était en effet le jour de rendre le formulaire, mais je ne me souvenais pas que le messager avait précisé une heure limite. D'ailleurs, il n'en avait pas fixé, songé-je, amusée, non seulement parce qu'Eunice parlant de retard, c'était l'hôpital qui se fout de la charité, mais aussi en raison de la suite des événements.
Nous étions donc arrivées à la taverne à 7 h 30 tapantes, sous l'œil effaré de Régis, le tavernier, qui ne nous avait jamais vu levées aussi tôt. D'ailleurs ça ne serait jamais arrivé si cette... Vilaine fille ne m'avait pas forcée. Encore... Enfin bref.
Le messager n'était, bien sûr, pas levé, et Eunice, qui n'avait aucunement l'intention d'attendre sagement qu'il se réveille, a demandé avec son plus beau sourire son numéro de chambre. Je peux vous assurer que quand elle fait cette tête-là, mieux vaut éviter de se mettre en travers de son chemin. Je l'ai donc regardée, effarée, prendre une carafe d'eau et se diriger tranquillement vers le pauvre homme avant de lui renverser le contenu de ladite cruche sur la tête. Après quoi, elle lui a tendu nos formulaires avec un grand sourire et s'est taillée de la pièce vite fait, m'entraînant à sa suite, au cas où il finisse par percuter.
Elle a des tendances suicidaires, je crois. Et il faut qu'elle m'entraîne dans ses délires, mais qu'ai-je fait pour mériter ça... Heureusement que j'avais fini par me lever, sinon nul doute qu'elle me réservait le même sort !
Je dois être un peu maso sur les bords, après tout, elle reste ma meilleure amie depuis toutes ces années et je me laisse embarquer, peu importe ce qu'elle fait.
Mais malgré son caractère, elle est d'une loyauté à toute épreuve, et elle est une vraie source d'air frais dans notre petit bled paumé.
Le problème, c'est qu'on s'est rendu compte, après coup, que le messager n'avait pas pu nous prendre en photo. Et après, on essaye de nous faire croire qu'ils ne jugent pas sur le physique... On a donc dû y retourner l'aprèm. Autant dire que je n'étais pas sereine. Mais bizarrement, une fois de retour à la taverne, il nous attendait avec un grand sourire, quoique un peu forcé quand j'y repense, Dola derrière lui. Qu'est-ce qu'elle a bien pu lui dire ? Elle n'a pas voulu nous répondre et a juste expliqué que Mr Prochy, Marc pour les intimes, alias le messager, était quelqu'un de très compréhensif. Mouaif...
Au moins il nous a pris en photo. Eunice lui a sorti son plus beau sourire, les yeux brillants. Un peu plus et elle se mettrait à chier des papillons. Moi par contre, c'est une autre histoire... Je n'ai jamais été très à l'aise avec les photos, et je suis si stressée que j'ai l'air d'une biche prise dans les phares d'une voiture.
- « Ta photo est mille fois mieux que la mienne ! » S'exclame Eunice. « Regarde-moi cette p'tite bouille, qui ne tomberait pas sous le charme ?! » Ben moi, clairement...
- « Tes yeux sont magnifiques, ils sont améthystes ! » Super... C'est la couleur qu'ils prennent quand j'ai peur.
Je la regarde sceptique, mais elle a l'air sincère. Il n'y a bien qu'elle pour trouver belle une asperge naine blanche comme un cachet d'aspirine !
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La sélection - Hennessy
ParanormalNous sommes en l'an 2246. Il y a maintenant un peu plus de deux siècles, une nouvelle guerre a éclaté entre les grandes puissances de ce monde. La troisième Guerre Mondiale, aussi chimique que nucléaire. Elle a réduit notre belle planète à un champ...