Chapitre 11 : Première émission, barbe, (à) Papa

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- « Nessy ! Réveille toi ! Viiiiiiite, pellomer dans trente minutes ! »

J'émerge difficilement. Pellomer ?

- « Mais... C'est pas demain ? »

Soudain, les connexions se font dans ma tête... J'ai dormi plus de vingt-quatre heures ?! Fiiiichtre ! Non seulement, je n'ai pas pris le temps de me doucher hier, donc je m'auto-asphyxie, mais en plus, j'ai la dalle ! J'essaie de me lever, sans succès. Mes muscles ont décidé de faire grève, suite à une trop forte sollicitation hier. Et il faut les comprendre, les pauvres, ils sont habitués à six jours de congés payés par semaine. Et encore, le septième, je fais vaguement quelques abdos pour me donner l'illusion de m'entretenir, alors bon...

Je me traîne comme je peux jusqu'à la salle de bain, en proférant un chapelet de jurons. J'imagine déjà Dola, si elle m'entendait : "Hennessy ! Si tu en prononces un de plus, je te lave la bouche avec du savon !" Tous mes mouvements me semblent terriblement lents et douloureux.

Au bout de dix minutes, je m'extirpe de la salle de bain en ayant l'impression d'avoir couru un marathon.

-« Dépêche toi mon trésor, on va être en retard ! »

- « J'arrive, Papa, mais c'est pas évident de marcher avec des bouts de bois à la place des jambes ! »

- « Qu'est-ce qui t'es arrivé ? » Il a l'air inquiet.

- « Dola... » Dis-je. Cette réponse suffit à elle seule.

- « Apparemment, p'tite Violette a décidé de se mettre au sport... T'as peur de grossir ou t'as enfin décidé de suivre le conseil d'Excellia et Havana ? C'est vrai que Paul-Émile a l'air d'être un assez bon parti. » Intervient Izarra. Oh non, pas elle dès le matin... 

- « Arrête de m'appeler par ce surnom ridicule ! »

- « J'y peux rien si tu as de si beaux yeux, mon poussin. »

- « Je vais te tuer... »

- « Essaye de te déplacer, d'abord. »

- « Les filles, ça suffit ! » Nous coupe Papa. « Nessy, va manger quelque chose avant de tomber dans les pommes, et Izarra, occupe toi de ramener les filles et Frangelico. On part dans sept minutes. »

Aussitôt dit, aussitôt fait. Il faut dire que quand il s'y met, Papa peut être très charismatique. Cela a sans doute un lien avec son rôle de Glaurung...

Et c'est ainsi que nous nous retrouvons tous ensemble sur la place du village à l'heure prévue. Je repère Paul et le rejoins comme je peux.

- « T'as pas l'air dans un très bon état... » 

- « Si tu me dis que tu n'as aucune courbature, je ne te croirai pas. » Je veux bien croire qu'il soit en meilleure forme physique que moi, et de loin, mais tout de même !

- « Si, mais je peux encore me déplacer sans avoir l'air d'une grenouille droguée avec un balai dans le... » 

- « C'est bon, j'ai compris ! » Le coupé-je. « Très flatteur comme image, tu l'as entendu où ? »

- « Je viens tout juste de l'inventer ! Tu es un peu ma muse, quelque part. »

Mais qu'il aille se faire cuire un œuf ! Au moment où je m'apprête à lui rétorquer vertement... Quelque chose, le pellomer s'allume, m'évitant de me ridiculiser un peu plus. Il faut vraiment que je prenne les conseils de Dola au sérieux et que je m'entraîne.

- « Bonjour à vous, peuple de Kornegenn ! Ici Juslien Komzer et je serais votre présentateur pour cette septième sélection. » Il porte un élégant costume bleu céruléen, dont le prix pourrait rivaliser avec celui d'une bonne partie du village.

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