Chapitre 18 : Le réveil de Livye

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— Medhan a retrouvé sa sœur.

Aliwer passe la seconde et fait vrombir le moteur de sa voiture rutilante pour s'engager sur la route.

— Mais comment ça ? je lance en me penchant vers l'avant pour m'appuyer sur l'appuie tête devant moi (ce qui oblige Tiana à avancer malgré elle).

— Chaque âme humaine se réincarne lorsqu'elle quitte son réceptacle, c'est à dire, son corps, m'explique Aliwer concentré sur la route. Ça fait cinq fois que, Livye, Tiana et toi vous revenez. Vous êtes d'autres personnes à d'autres époques, bien sûr, mais vous occupez toujours les mêmes rôles.

Estomaquée, je regarde le blond, la bouche en un O parfait.

— On occupe... Les mêmes rôles ? balbutie Tiana.

Aliwer continue de parler alors que j'aperçois la façade de l'hôpital :

— Myla est toujours la fille d'un père aisé financièrement, Livye finit toujours par être plus ou moins longtemps amie avec elle...

— Et moi ?

— Tu es toujours amoureuse de Medhan et tu es jalouse de Myla.

Tiana rougit comme tout. Comme si elle connaissait ce processus.

Alors qu'il se gare, je sors en trombe et tire la rousse qui manque de tomber à la renverse.

Il ferme les portes de sa voiture et se tourne vers nous.

— Enlevons lui ça, indique Aliwer en pointant les menottes toujours accrochées à nos poignets. Les humains du XXIème siècles n'ont pas pour habitude de voir deux jeunes filles menottées sans aucun homme en uniforme à côté.

Je fronce les sourcils.

— Tu veux dire... Les policiers ?

— Oui... Voilà, les policiers.

En quelques secondes, les bracelets de métal tombent en miettes à nos pieds. Je reste stupéfaite, mais je n'ai pas le temps de m'attarder. Tiana est livide.

— Allons-y, nous lance Aliwer. Tiana, tu passes devant pour que je te surveille. C'est toi qui va demander à voir Livye.

On grimpe les marches et j'observe le hall d'entrée qui grouille de monde. La dernière fois que j'étais venue, (il y a quelques heures, en somme) les gens étaient immobiles, figés dans le temps.

Une dame se tient derrière un banc d'accueil, celui là même où un homme était au téléphone plus tôt. Elle porte des lunettes fines et a les cheveux grisonnants, attachés par un chignon strictes.

— Bonjour. Vous souhaitez un renseignement ?

Aliwer donne un coup dans le bras de Tiana qui se racle la gorge.

— Bon... Bonjour. O-oui... On cherche la chambre de Mademoiselle... Lyvie Atkins, s'il vous plaît.

Elle pianote sur son ordinateur et nous regarde par dessus ses lunettes.

— Vous êtes de la famille ? Je suis désolée mais... Seule la famille peut y aller.

Je m'avance et prends la parole :

— Nous étions là, lors de son accident. Nous sommes attendus par...

— Par son frère, tranche Aliwer en me fixant, les yeux écarquillés.

Il regarde longuement la femme, presque avec ardeur. Elle se remet à pianoter en tremblant.

— Chambre 307.

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