Chapitre 23 : Rapide comme Usain Bolt

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Quand je la tire par le bras, je bascule mes jambes par dessus le rebord. À en voir le vide, en bas, on est au moins à deux mètres du sol.

—Qu'est ce que tu fiches, Myla ? On va se tuer !

—T'inquiète ! Suis moi !

—Livye ! Descends ! Tu vas tomber ! hurle sa mère Natasha.

J'ignore les bruits autour de moi et visualise un réceptacle mou dans le petit jardin... Des coussins !

Je fais le vide dans mon esprit. Différentes formes, de très très gros coussins. Des oreillers épais et moelleux !

Une fois que j'ai terminée, je hurle à l'intention de mon amie :

—Saute après moi !

À ces mots, je lui lâche le bras et me jette dans le vide. La chute est vertigineuse. Elle me rappelle cette fameuse nuit où...

Sans avoir eu le temps de crier, j'atterrie lourdement sur une surfaceblisse, froide et toute molle. Les oreillers ! J'ai réussi !

Je me mets subitement debout et lève la tête vers la fenêtre pour voir Livye debout, sur le rebord, les mains appuyées contre le mur derrière elle. Une expression terrorisé sur le visage, elle fixe le vide.

—Saute ! C'est sans danger ! Tu ne risques rien !

—Je peux pas !

—Allez Liv' ! Je dis la vérité ! Regarde-moi !

De là où je me trouve, impossible de dire si elle à hoché la tête.

Heureusement, elle se décide à sauter au moment où deux bras allaient la saisir.

Elle pousse un cri strident et atterri comme une pierre sur les coussins.

Sans lui laisser le temps de reprendre ses esprits, je l'aide à se lever et la tire pour nous échapper.

Je. laisse tout en plan, tant pis pour les oreillers.

En me retournant, j'aperçois une foule de badauds, tous agglutinés dans le parc à nous regarder et nous filmer.

—Allez ! Viens ! Ils ont dû appeler la sécurité, faut partir !

On fends la foule et on se met à courir à tout allure, jusqu'au croisement du prochain boulevard.

—Oh ! Je cours et je ne suis même pas essoufflée ! s'exclame la brune à mes cotés.

—Effectivement ! C'est un avantage de notre condition ! Allez, on va chez Aliwer !

En temps normal, pour un humain, de l'hôpital jusqu'à chez Aliwer, il lui faudrait une bonne heure. Dans notre condition, à nous deux, Livye et moi, il ne nous a fallu que quelques minutes !

—Je veux faire ça, tous les jours, My' ! Tu imagines en cours de sport ? lance t-elle une fois en face de chez Aliwer.

—Pas sûre que ça passe... Si Monsieur Yorre te vois courir aussi vite du jour au lendemain, il se posera des questions, dis-je en montant le perron de chez Aliwer.

—Et Usain Bolt, alors ? On est aussi rapide que lui !s'enthousiasme-t-elle.

—Ou...il est comme nous...

Je m'interromps subitement, quand une odeur de brûlé me parvient.

—Ah ! C'est quoi, ça ?

Je me retourne vers mon amie qui pointe de son doigt, une carcasse de voiture complètement carbonisée.

Je frappe vivement à la porte :

—Aliwer ! Aliwer !

— Il est où, putain ! Tu... Tu crois qu'il...

Nos Âmes ÉternellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant