Chapitre 28 : Je t'aime enfin

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Un des éternels nous pousse dehors après le gros portail du bâtiment. Je manque de perdre l'équilibre mais Aliwer me rattrape de justesse. Sa main chaude me rassure instantanément.

— Et ramenez-nous ce que le Kohen a demandé ! menace un homme blond.

L'un des deux hommes, un noir baraqué à l'allure militaire, ferme la grille en la claquant fortement et disparaît derrière les cyprès en un battement de cil.

— Et qu'est-ce qu'on fait maintenant ? demande Yun-Caï en croisant les bras. On ne va pas aller chez la mère de Myla à presque quatre heures du matin, pour demander à sa tante de nous suivre dans ce trou à rat pour...

— Tu ne vas pas nous refaire le scénario ! je m'emporte. Moi, je refuse de laisser ma meilleure amie dans les mains de ces...

— Mais Yun-Caï n'a pas tort, renchérit Aliwer en me coupant la parole à mon tour. En premier lieu, il faut partir d'ici. Le mieux, c'est d'utiliser mon don de téléportation. On va chez ta mère et on trouve un prétexte pour partir. On ne va pas ramener Rose à Aaron. Ça pourrait être dangereux. On ne peut pas exposer notre nature à un humain. Par contre, ça serait intéressant de savoir ce qu'il y a de spécial dans ces boules à neige...

Je fronce les sourcils :

— Rien de spécial. Il me les ramenait à chaque voyage pour son soi-disant travail.

— On pourrait expliquer quelques détails, non sans tout raconter à sa tante et aller à son labo pour les examiner, et voir ce qu'est ce fameux liquide dont il a parlé.

Je secoue la tête et me tient les cheveux.

— Pourtant il y a tellement d'humain ici ! Ils sont tous au courant et la plupart voudraient être comme nous ! Je suis sûr que si on lui raconte elle ne dira rien, je la connais elle voudra certainement nous aider.

— Oui, mais ils sont cachés aux yeux de l'organisation, Myla. Avec la vidéo qui a été publiée sur internet où l'on te vois utiliser tes pouvoirs, l'organisation va te traquer te trouver et te juger pour t'exécuter. Tu n'es même pas connu d'eux et ils ne savent même pas que c'est moi qui t'ai sauvé. S'ils apprennent que ta tante est au courant pour nous, ils la tueront aussi. Et transformer quelqu'un qui est au courant pour les éternels, c'est pas dans la loi, ça.

— Ils n'auront qu'à t'écouter ! Tu pourra leur dire que c'était pour me sauver parce Medhan à...

Yun-Caï ricane, je me tourne vers elle et la fusille du regard.

— Ils ne voudront rien savoir. Ils ne viennent pas pour faire une réunion, tu sais. Ils viennent de très très loin pour faire régner leur loi.

Je m'approche d'Aliwer et me colle à lui, non sans retenir un frisson.
Il passe une main dans mon dos pour me calmer et enfouie son nez dans mes cheveux.

— Je ne les laisserai pas te toucher. Ne t'inquiète pas, me rassure t-il. Il faut y aller, on a pas beaucoup de temps, les filles.

Il me prend la main et attrape celle de Yun-Caï qui me fixe de ses yeux noirs. Qu'est ce qu'elle a à me regarder comme ça ?

— Vous fermez les yeux. Il ne se passera rien d'extraordinaire. Mais quand vous les ouvrirez à nouveau, on sera devant chez Myla.

— Compris, balbutie Yun-Caï qui a fermé les yeux.

Je l'imite bien vite et ne bouge plus.

À ma droite, j'entends Aliwer respirer plus fort que d'habitude. J'imagine qu'il doit se concentrer.

Une chaleur irradie ma main, puis j'ai comme la sensation de tourner rapidement, comme si j'étais sur un tourniquet lancé à grande vitesse.

— C'est bon, lance Aliwer en lâchant ma main.

J'ouvre les yeux et reste immobile, un moment. Pas de vertiges, de nausée. Quelle chance de pouvoir faire ça !

Je lève les yeux et tombe nez à nez avec la façade si rassurante de ma maison. Je m'aperçois vite que la lumière du salon est allumée. Les lumières du jardin tamisées, attirent les lucioles que j'aperçois de là où je suis, avec mes nouveaux yeux d'éternelle.

— J'ai une idée pour entrer. Il faudrait vraiment que Rose nous suive. On pourrait très bien lui expliquer la situation sans qu'elle n'en parle à la mère de Myla. Mais il faut qu'on puisse sauver sa meilleure amie. On ne peut pas la mettre en danger sous prétexte que Medhan voudrait la garder parce que c'est sa sœur. Qui plus est, son père s'en fout. Il peut mettre sa menace à exécution quand il le souhaite. Crois moi, en quarante-ans, je l'ai vu tuer plus d'humains et d'immortels réunit, que tu n'as vu de gens en dix-sept ans, dit Yun-Caï en se tournant vers moi.

— Ok. J'ai compris, je lance en expirant avec angoisse. J'ai besoin de voir ma mère. Elle doit être très inquiète pour moi et...

— Je comprends, m'arrête le blond en attrapant ma main. Mais on n'est pas là pour des retrouvailles.

— Bon écoutez-moi, commence Yun-Caï, gênée de voir Aliwer si proche de moi. Myla va rentrer. Nous serons tous les deux, Aliwer et moi, juste derrière. Elle va faire semblant d'être remontée contre nous. Après avoir été à l'hôpital et s'être enfuie, elle va expliquer que Lyvie et elle sont partis chez Aliwer pour se cacher de la police qui les poursuivaient. Mais qu'une fois là bas, tu m'as trouvé et tu as tout de suite cru qu'Aliwer est moi étions en couple. Tu expliqueras que Livye est rentrée chez elle et qu'on t'a suivi pour tenter de t'expliquer notre version. Complètement bouleversée, tu vas demander à Rose de te suivre jusqu'à son laboratoire. Tu t'y tiens à ce scénario, d'accord ? Et tu ne laisse pas parler ta mère.
Une fois que Rose est avec toi, tu cours et tu nous rejoint chez Aliwer. On expliquera tout à ta tante, mais il ne faut surtout pas que ta mère te suive. Pendant ce temps, nous irons dans ta chambre pour prendre les boules à neige dont a parlé Aaron et on ira directement au laboratoire où ta tante travaille.

— Quoi ? Mais qu'est ce que tu veux faire avec mes boules à neige ?

— Je pense que j'ai compris. Nous n'avons pas le temps de t'expliquer. Je te promets qu'on se retrouve très vite, Myla.

Il s'approche et m'embrasse sur le front avec douceur. Je lève mes yeux vers lui et pose mes lèvres sur les siennes, presque d'extase. Je me recule vivement, gênée par la présence de Yun-Caï qui regarde au sol. Mon cœur tambourine dans ma poitrine et mon ventre me chatouille. Si la situation n'était pas aussi critique, je sauterai de bonheur, partout. Mais le stresse me fait balbutier gauchement :

— Je...je

— Je t'aime, souffle Aliwer tendrement.

— Moi aussi, je t'aime, Aliwer, je dis les larmes aux yeux.

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 02, 2021 ⏰

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