Le passé

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*Photo de Quentin *

Je remet ma gavroche sur ma tête et ferme mon manteau. Il commence à faire frais par ici. Je salue Quentin dehors, à moitié en baillant de fatigue, et il fait de même. Je lui souris et lui tourne le dos.

« Attends, s'écrie-t-il, je peux te ramener si tu veux, ma moto est garée au bout de la rue et j'ai finis mon service dans cinq minutes.
- Quentin t'es au courant que t'es pas sensé savoir où j'habite.
- Oui je sais, mais tu sais aussi que je sais déjà où t'habite, me répond il d'un sourire malicieux.

Je m'apprête à lui répondre non, mais je suis vraiment fatiguée et j'ai la flemme de me taper 30 minutes de transports.

- Okay, soupirais-je.

Cinq minutes plus tard, je suis à califourchon sur sa moto en le serrant dans mes bras pour ne pas tomber. Le trajet dure quelques minutes et heureusement car j'ai cru m'endormir sur son dos. Il me dépose devant mon immeuble et fais ce que je redoutais le plus. Il descend de sa moto et enlève son casque. Je me presse de le saluer et je commence à gravir le perron d'entrée. Au moment où je me retourne pour voir s'il a rebroussé chemin je tombe face à lui. Sa tête est presque collée à la mienne. Je recule et me colle contre la porte. Je sens son souffle chaud sur mes joues. Mes grands yeux verts le scrute de toute part. Il est plus grand que moi d'une tête malgré mes talons, sa mâchoire est dessinée et ses yeux vert se fondent dans l'ombre de ses cheveux en bataille. Il est beau, mais il sait qu'il ne peut pas me connaître sous un autre nom qu'Arthémis. Il ne connaît d'ailleurs par d'autre nom que celui ci.

-Thimy, soupire-t-il.

C'est le surnom qu'il me donne parce qu'il juge qu'Arthémis c'est trop long. Je n'ai pas le temps d'ouvrir ma bouche pour contester, qu'il plaque ses lèvres sur les miennes.
Il prend mes hanches dans ses mains et les ramène vers son bassin. Son baiser est long est intense. Mais je n'en connaît que trop bien les conséquences. Je suis fatiguée. Je prends les dernières forces qu'il me reste et le repousse brutalement. Sans lui prêter la moindre attention je rentre dans le haul de mon immeuble et claque la porte derrière moi. Je finis par m'écraser sur mon lit en prenant malgré tout la peine d'enfiler un tee-shirt après m'être déshabillée.

Le réveil sonne. Mes rideaux laissent passer la lumière du soleil qui est déjà éblouissante. J'éteins mon réveil. 13h. Avec mon rythme de vie décalé, je ne prends plus de petit-déjeuner. Je me lève et traverse mon salon en direction de ma cuisine. Mon appartement est un quatre pièces confortable et bien équipé. On ne va pas se mentir, je ne peux me l'offrir que grâce à mon second job. J'habite entre la Place Pigalle et le boulevard Haussmann. Le quartier pourrait effrayer certaines mais pas moi. Je suis habituée aux mecs lourds et aux propositions farfelues. Je sors de mes pensées, me fait couler un café et sors deux tranches de bacon que je pose sur ma poêle. Après m'être lavée et habillée d'un jean noir slim et d'un débardeur noir classique je m'attache les cheveux en un chignon mal fait. Je remarque malgré moi un boucan pas possible de l'autre côté de ma porte d'entrée. Je vais aller jeter un coup d'oeil. J'ouvre ma porte et observe un spectacle tout à fait surprenant. Mon immeuble est calme la majorité de temps. Mais la c'est l'ébullition. Je remarque un va et viens de déménageurs. J'avais oublié. L'appartement à côté du mien va de nouveau être occupé. Le concierge m'avait prévenu. Je me faufile parmi les meubles en descendant l'escalier pour aller chercher mon courrier. Un homme un peu trop pressé me donne un coup de coude. Je recule et porte la main à mon nez endolori par réflexe. Du sang.

« Merde ! J'avais vraiment pas besoin de ça, m'exlamais-je.

- Je suis vraiment désolé de vous avoir fait mal. Je suis votre nouveau voisin Noah. »

Journal d'Arthémis, prostituée.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant