Journal d'Arthémis, prostituée.

L'égérie

*photo de Lison*

« Comme vous le savez toutes, la maison ouvre ses portes pour un événement spécial à l'occasion d'Halloween, le bal d'Automne. Ce soir là, pas de rendez-vous privés, toutes les filles sont rassemblées ensemble et les invités aussi pour un bal costumé. Chaque année vous avez un numéro spéciale, la saison dernière vous avez incarné à la perfection des professions de l'art du cirque. Cette fois, c'est un peu plus spéciale, s'exclama-t-elle les yeux brillants, vous allez chacune interpréter une chanson de n'importe quel style mais qui rappelle quand même votre caractéristique divine. Nous allons vous dire ce soir quel titre vous a été attribué :
Eos, « Let the sun shine in » avec un style plus hippie.
Tychée, déesse de la chance, tu interpréteras « Get Lucky » dans un style disco.
Hygie, « Toxic de Britney Spears » avec le costume adapté, elle fit un clin d'oeil.
Elle énuméra ainsi les huit autres noms.
Aphrodite, « Why don't you do right » , tu seras l'irrésistible Jessica Rabbit.
Arthémis, « La vie en rose » d'Edith Piaf, tu as été choisie pour représenter la France ce soir mon enfant. »

Les regards des filles se tournent tous vers moi. La plupart sont envieux, ceux de mes amies sont remplis d'excitation. Nous reprenons toutes nos activités. J'ai une semaine pour trouver ce que je vais mettre au bal. La maison sera exceptionnellement remplie des hommes d'affaire les plus côtés de la capitale mais aussi de pays étrangers, c'est le moment de faire bonne impression. Si je me fais suffisamment remarquée, j'aurais une chance d'accéder au deuxième étage et de voir ma compagnie être demandée plus que jamais. La motivation principale restant l'augmentation qui accompagne les autres privilèges. Étant donné que suis l'égérie de la France, ma chanson ne correspond pas à la déesse que l'on m'a attribuée. Il faudra donc que je me trouve une tenue qui rappelle mon personnage plus que jamais. L'honneur dont on me fait part me rempli de joie mais aussi d'appréhension. La maison organise quatre bals au cours de l'année. Le bal d'automne qui a lieu le soir d'Halloween. Celui de Noël organisé quelques jours avant le 25 décembre. Le bal de printemps qui se tient généralement courant Avril. Et le bal d'été qui a lieu avant les grandes vacances. L'entrée retrouve son calme et chacun s'affaire de nouveau. Je file au vestiaire pour enfiler ma perruque, mon corset noir et ma toge argentée. Lorsque j'épingle cette dernière avec ma broche j'ai un pensée pour la rencontre de tout à l'heure. Le fait que Karl essaie de me contacter ne présage rien de bon. Cependant, je me décide à ne pas en parler avec Athéna ou encore pire, avec Quentin. Vu la réaction de ce dernier quand je lui avais parlé de notre baiser, il est préférable que je me taise. Et j'espère secrètement que le fait que je me sois expliqué avec Karl tout à l'heure le dissuadera de me recontacter. J'enfile ma paire d'escarpins noirs et vais chercher mon carnet de commande de la soirée. Le planning annonce que je termine à 2h30, ce qui me soulage d'un poids. D'autant plus que je ne reçois aucun client dans ma chambre ce soir. En vérité je dîne trois fois d'affilée avec des hommes de nationalités différentes. Un italien, un anglais et un français. Lorsque j'ai enfin été congédiée par mon dernier client, je me rend de nouveau dans le vestiaire. Je récupère mon paquet de cigarettes au fond de mon sac et sors prendre l'air dans le patio privé qui est désert. J'envoie un texto à Quentin en lui demandant s'il peut m'y rejoindre. Je n'ai pas envie de m'attarder dehors avec lui alors je tourne la situation en mon avantage. Se voir ici signifie ne pouvoir avoir aucun rapprochement physique et cela me convient parfaitement. Il me répond presque immédiatement en me disant qu'il arrive. Je ne sais même pas encore de quoi je veux lui parler. Je sais que je ne veux pas d'une relation stable parce que j'ai définitivement abandonné la perspective que ça marcherait. Mais ce n'est pas pour autant que je veux m'éloigner de lui au contraire. Il a de nouveau remplit un vide qui ne s'était refermé depuis le jour ou il avait quitté mon appart. Le grincement de la poignée de la porte me sort de mes pensées. Il vient me rejoindre.