Journal d'Arthémis, prostituée.

Paris

J'emplis mes poumons d'une bouffée d'air. Je viens de sortir du bar dans lequel je travaille. L'air est tiède pour une journée d'octobre. Il est 22 heures et pourtant les rues de Paris sont encore bien animées pour un mercredi soir. Cela ne m'étonne pas, le Paon Noir se situe dans le quartier du Moulin Rouge. Ce quartier de la capitale est toujours en ébullition. Surtout la nuit. Je m'allume une cigarette.
Je m'appelle Lison, j'ai 22 ans. Je suis brune aux yeux vert. Du haut de mon mètre soixante dix j'affiche une silhouette fine et élancée grâce à ma paire de botte noir à talon. Je sais que je suis jolie. C'est pour cela que je travaille à mis-temps au bar et que j'ai pu exercer ma seconde profession. Je déambule dans les couloirs du métro qui sont pleins et je me rends dans le dix septième arrondissement. Les courants d'airs chauds du métro s'infiltrent sous mon long manteau noir qui m'arrive jusqu'au genoux. Ma gavroche noir est bien assise sur ma tête tandis que je sors Place de Clichy. La nuit commence à assombrir les rues laissant les lampadaires éclairer les quelques piétons qui se promènent. J'ai quitté le quartier festif des cabarets et autre bars de débauche pour de grandes avenues chics et désertes. Quelle ironie. Les apparences sont bien dissimulées lorsqu'on pénètre dans les quartiers huppés de la capitale comme celui ci. J'arrive rue des Dames. Je regarde ma montre, 22h24, je suis en avance. J'arrive enfin devant la maison. Un immeuble haussmannien tout à fait banal si l'on ne remarque pas le vigile posté devant le grande portail orné.

« Salut Quentin, lui dis-je en poussant la lourde porte.

-Salut Arthémis, il me répond en souriant.

Il est blond, grand et plutôt costaud. Il a un certain charme, mais il connaît sa place et moi aussi.

-En avance comme d'habitude.

Je ne répond pas et entre dans la propriété. L'écusson de la pomme est luisant sous la lumière du projecteur. Je pousse la porte d'entrée du bâtiment. Je vous présente donc mon second travail.

L'entrée de la maison est encore vide pour le moment. Son entrée est majestueuse, à droite il y a un bar carré et spacieux où les clients peuvent boire des verres. Quelques tables sont disposées pour pouvoir dîner si l'on a faim. A gauche, des fauteuils confortables en cuir rouges sont installés pour pouvoir discuter. La lumière est tamisée et l'atmosphère est chargée d'une odeur d'encens et de fleur d'oranger. De longs voile rouge en velours tombent du plafonds et donne un cadre intime à l'espace.
Je crois qu'une petite mise à jour s'impose.

La maison, c'est comme cela qu'on l'appelle puisqu'elle n'a comme emblème qu'une pomme, est un immeuble de trois étage répartis en chambre. Ce serait insultant de la décrire comme une vulgaire maison clause alors laissez moi vous expliquer. Nous sommes 12 filles, 12 courtisanes comme on s'appelle. La gérante, Athéna, est une femme d'une quarantaine d'année. Elle a ouvert cet établissement il y a douze ans. Nous, les courtisanes, nous distrayons les clients. Cela peut être en leur faisant la conversation, en dînant au restaurant de la maison avec eux ou encore en couchant avec eux. L'important est que tout se passe dans ce bâtiment. En dehors, nous avons nos véritable prénoms, notre autre vie et rien ne doit déborder. Les 12 filles ont toutes des prénoms de déesses grecques. Je ne connaît pas leur véritable prénom et elle ne connaissent pas le mien. C'est la règle. Nous ne nous voyons que dans l'enceinte de la maison et 'entretenons aucune relation à l'extérieur de celle-ci. Dans la maison, nous sommes toutes vêtues de la même tenue, sauf Athéna bien sûr. Une guêpière noir, des portes jarretelles et des escarpins noir. Pour nous distinguer, nous avons chacune une toge de couleur différente attachée par une broche argentée représentant notre emblème. Je suis Arthémis, déesse de la chasse, de la virginité et de la protection des jeunes filles. Mon emblème est un arc et une flèche qui relie ma toge argentée.