La sortie

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Je sors par la porte de service et je suis obligée de contourner l'immeuble pour sortir par l'unique portail. J'allume une cigarette et prend une grande inspiration pour calmer mon anxiété. Je baisse ma gavroche pour qu'elle couvre presque mes yeux, je n'ai aucune envie de parler à Quentin. Je peux encore sentir la présence de l'autre sur mon corps. En rentrant je prends une douche.

« Tu termines drôlement tôt ce soir, dis donc, m'interpelle-t-il. »

Je ne veux pas lui parler alors je me contente de tirer sur ma cigarette avant d'expulser la fumée par mes deux narines.

« Tu m'en veux encore pour hier soir ? T'abuses Thimy, reprend-t-il.

- Oh mais arrête un peu de croire que mon monde tourne autour de toi Quentin, m'énervais-je, tu n'es rien pour moi et j'en ai marre de tes réflexions à la con.

- Arthémis, qu'est-ce qu'il y a enfin ? Tu peux me le dire tu sais.

- Je ne m'appelle pas Arthémis ! M'époumonais-je en ayant un dernier regard pour lui, mes yeux verts remplis de larmes. »

Il ne trouva rien à répondre et me laissa traverser les grandes avenues seule. J'essayais tant bien que mal de rassembler mes pensées, mais je n'y arrivais pas. J'avais peur de lui, peur de cet homme, peur de le revoir à la maison, peur qu'Athéna me redemande de la charmer.

Lorsque j'arrive enfin sur le perron de mon immeuble, je ressens un soulagement fou. Mais pour la première je me rends compte d'un réflexe que je viens d'avoir et que je n'avais jamais fait auparavant. J'ai regardé des deux côtés de la rue pour voir si personne ne m'avais suivi. Bien évidemment la rue était déserte. Mais ce réflexe ne m'apprends rien de bon, je sens que l'événement de ce soir va mettre du temps à s'ôter de ma mémoire. Alors que je gravis les escaliers, j'entends une porte s'ouvrir. Quand j'arrive à mon palier je vois Noah en tee-shirt blanc et caleçon noir. Il se frotte les yeux comme si on venait de le réveiller. Je ressens le besoin de m'excuser, mes bottes à talon font du bruit dans le vieil immeuble et je l'ai sûrement réveillé.

« Je suis vraiment désolée si je t'ai réveillé, bredouillais-je alors que j'atteignais ma porte.

- Ne t'inquiète pas, mais ce n'est pas toi qui me disait que tu n'aimais pas sortir, aller au restaurant et tout ?

- Si pourquoi ? J'étais tellement fatiguée que je n'ai pas fait gaffe à la tournure que prennait sa question.

- Pourquoi rentres-tu aussi tard dans ce cas ? Il plissa les yeux pour mieux m'apercevoir dans l'ombre des escaliers.

- Je travaille, dis-je en ne laissant pas de place pour une réponse. Bonne nuit Noah. »

Je sentis que ma réponse avait laissé plein de questions dans son esprit mais actuellement je n'avais aucune envie d'y répondre. Je n'avais aucune envie de me coucher non plus. J'avais envie de voir ma meilleure amie. J'appelle Marina qui doit sûrement travailler à cette heure. Il est Minuit trente-cinq.

« Allô Lison ? Oh ça fait longtemps !exclama-t-elle à travers le combiné du téléphone.

- Oui je sais, ce début d'année j'ai pas gérer l'organisation ! Je te la fais courte, lui dis-je, j'ai trop envie de te voir. Si je ramène au Diamond dans 20 minutes c'est bon ?

- Heu... oui c'est bon ! Alex pourra me remplacer tandis que je m'amuse avec toi. Mets toi en bombe, ce soir y'a beaucoup de gars dans la boîte, me conseilla-t-elle »

Je souris et je lui raccroche. Si je veux y être dans vingts minutes, il va falloir que je m'active sérieusement. J'ai soudain un idée. J'enfile une robe noire moulante qui m'arrive mi-cuisse, je mets une paire d'escarpins rouges et je prends une petite sacoche. Je mets mon manteau et me voilà sur le palier devant la porte de Noah. Je toque doucement. Il m'ouvre rapidement, je pense qu'il n'a pas réussi à se rendormir depuis notre rencontre.

« Hey, je sais que c'est bizarre mais je sors en boîte et je me demandais si tu voudrais bien m'accompagner, je lui demande, gênée.

- Effectivement c'est un peu bizarre mais ça me plaît ! Donne moi cinq minutes et je suis prêt.

- Fais vite la boîte est pas à côté et on y va à pied.

- Non, s'exclame-t-il d'un air malice, on prend ma voiture. »

Journal d'Arthémis, prostituée.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant