La commande

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Je la salue d'une mini révérence et elle manque de s'étouffer entre deux inhalations de fumée. Je la fais rire. Elle me demande de s'approcher d'elle de plus près pour profiter de plus de discrétion.

«  Ma chérie, ce soir tu as une chance unique. Ce riche homme d'affaire russe n'a d'yeux que pour toi. Il est prêt à dépenser une fortune dans notre maison ! Je le vois dans ses yeux, s'écria-t-elle. Il t'a commandé deux heures de 23h à 01h du matin dans ta chambre. Est-ce que tu comprends ce que je suis en train de te dire ?

- Oui, lui répondis-je en la regardant dans ses yeux complices. J'ai compris, je le garde les deux heures, je le pousse à consommer notre meilleur champagne, notre meilleur caviar et je me donne entièrement à lui. »

Façon de parler bien évidemment. C'est Arthémis qui s'abandonne, Lison elle est restée à l'entrée de la propriété. Athéna me regarde en souriant.

« Ôte ta toge, épingle ton arc d'argent sur la bretelle de ton corset et va le chercher parmi ses invités. Elle sourit. Fais un entrée spectaculaire Arthémis, cela pourrait t'ouvrir des portes. »

Je comprends tout de suite l'allusion qu'elle fait. Si je réussi ce coup là je pourrais peut-être avoir l'accès à une chambre au deuxième étage. Athéna me suggère ensuite d'aller me changer dans les vestiaires puis de revenir. J'ai une bien meilleure idée, je vais faire exactement ce qu'elle ma demander de faire, marquer les esprits. Que le spectace commence.

Je quitte le fauteuil d'Athéna pour me diriger vers le Russe. Il ne me voit pas encore, il est assiégé avec ses collègues sur les fauteuils rouges à gauche de la porte. J'avance d'un pas assuré, la toge toujours sur les épaules. Je me regarde dans un des nombreux miroirs du haul. Parfaite. Ma perruque carré à frange blonde est bien ajustée, mes joues sont roses à ravir, mes yeux verts pétillent de pouvoir. Je me déhanche plus que d'habitude et lorsque j'arrive dans son champ de vision je jette un coup d'oeil à la grande horloge qui surplombe l'entrée. 23H pétante. Lorsque je le regarde de nouveau il est en train de me dévisager de haut en bas. Je me stoppe au milieu du tapis rouge de l'allée centrale, les talons de mes escarpins bien encrés dans le moelleux du tapis.

D'un geste gracieux, sans jamais cesser de le fixer, je saisis la fine broche qui retient ma toge et la décroche subtilement. Ses yeux ne me quittent plus, et ceux de ses associés non plus par ailleurs. J'empoigne ma broche dans ma main droite et de la gauche je retiens ma toge qui laisse apparaître ma silhouette en corset et porte jarretelles plus lentement. La toge argentée qui me recouvre les hanches paraît semblable à un miroir au milieu des projecteurs qui délimitent l'allée. Je pose alors ma main droite sur ma tête en prenant une pose aguicheuse tandis que le tissu argenté descend le long de mes hanches puis de mes jambes. Il finit sa chute sous mes escarpins que j'ai dégagé. Le russe que je m'attendais à voir sourire de toutes ses dents ne transmet aucune émotion, mis à part dans ses yeux où je crois voir une lueur de satisfaction. Je m'avance doucement en appuyant bien mon poids sur chaque cuisse pour que mes courbes se démarquent davantage. Je prends sa main et tends son bras devant moi. Je lève les yeux, il semble impatient de ce que je lui réserve. Il jette un coup d'oeil à ses coéquipiers qui s'écartent et détournent le regard de moi. Je pose dans sa main à plat ma broche argentée et lui lance le regard le plus explicite possible. Je tourne ensuite les talons pour me diriger vers l'ascenseur. Je n'ai pas besoin de me retourner. Je sais qu'il me suit.

Journal d'Arthémis, prostituée.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant