*photo du bureau d'Athéna*
Je pris une grande inspiration et poussa la porte. Athéna était assise sur la chaise derrière son bureau et fumait lentement un cigare. Les vapeurs enrobaient déjà toute la pièce et l'odeur forte qui s'en dégageait me frappa les narines.
« Assieds-toi, me dit-elle.
- Il faut que je vous explique tout ce qui s'est passé, dis-je en m'asseyant en face d'elle.
- Laisse moi te parler d'abord. Le client est venu me voir à 2h05 du matin et il m'a tout raconté. Elle prononce ces derniers mots en expirant de la fumée.
- Tu sais donc que je suis partie au bout d'une heure parce qu'il m'a embrassé, affirmais-je en baissant les yeux.
- Oui, se contente-t-elle de répondre.
- Je suis vraiment désolée, j'aurais pu le garder encore une heure et le faire dépenser davantage. Mais, dans cette chambre, j'ai ressenti le besoin urgent de fuir. Je ne pouvais pas rester à côté de lui. Je sais que j'ai sûrement mis en cause la réputation de votre maison et j'en assumerai les conséquences, m'exclamais-je en prenant soin de choisir chacun des mots que j'utilisais.
- Tu n'écoutes donc rien de ce que je dis, elle continua sous mon regard interloqué, ton client est sorti de ta chambre à deux heures du matin, les seules personnes au courant de cette affaire sont moi et Eris à qui je fais entièrement confiance. Ton client a gardé une parfaite discrétion et s'en voulait beaucoup. Il m'a répété plusieurs fois que tout était de sa faute et qu'il ne t'en voulait pas. »
Je souffle enfin la bouffée d'air frais que j'avais conservée dans mes poumons dans cet atmosphère chargé de tabac. Il m'avait donc couvert. Mais pourquoi aurait-il fait cela ? Il ne me doit rien.
« Il m'a aussi affirmé qu'il ne ferait plus appel à tes services, continua-t-elle. Je ne t'en veux pas Arthémis tu comprend ?
- Oui, merci beaucoup. Je ne comprend juste pas pourquoi il a agit comme ça.
- Il doit beaucoup t'apprécier, dit-elle son regard perdu dans la pièce, y-a-t-il autre chose qu'il a fait d'indécent ? Cette fois elle planta ses yeux dans les miens.
- Non, mentis-je en ne parlant pas de la lettre reçue sur mon lieu de travail. »
Il avait déjà fait beaucoup pour moi, je n'allais lui causer davantage d'ennuis. Athéna prenait très à cœur le fait que nos identités soient secrètes. Elle me congédia et me demanda d'aller récupérer mon carnet de rendez-vous pour ce soir. J'allais fermer la porte quand sa voix m'appela.
« Arthémis, ça te va bien le brun, tu devrais songer à changer, me conseilla-t-elle accompagné d'un clin d'oeil, maintenant file te changer ! »
Je ferme la porte et me dirige alors dans le vestiaire. Au passage je récupère mon carnet de rendez-vous. De 23h15 à minuit, ministre des affaires étrangères dans le restaurant. Cela tombe bien je commence à avoir faim. De minuit et demi à deux heures et demi, homme d'affaire anglais dans ma chambre. Ensuite retour au bar avec un allemand cette fois, jusqu'à 3h30. Je regarde le dernier nom qui est gribouillé sur mon agenda de 3h30 à 4h, pff ça fait vraiment une soirée chargée. Je force sur mes yeux pour déchiffrer les quatre lettres inscrites au crayon de papier : Noah.
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Journal d'Arthémis, prostituée.
RomanceLison est une jeune fille qui se bouscule entre deux vies. Dans l'une elle est une serveuse tout à fait banale. Dans l'autre, Arthémis, une prostituée d'une maison de luxe parisienne. Entre son travail et ses relations amoureuses, Lison partagée ent...