L'entrevue

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*ce chapitre contient une scène sexuelle explicite*

La soirée est longue, le ministre me parle de politique, sujet auquel je ne m'intéresse absolument pas. Je suis plus concentrée sur les assiettes de petits fours qui défilent sur la table, mais je joue mon rôle et je pense qu'il apprécie ma compagnie puisqu'il me promet de revenir me voir a la maison. L'homme d'affaire anglais que je reçois dans ma chambre ne parle absolument pas français et je n'ai pas la prétention d'être bilingue alors le dialogue est plutôt limité. Il fait son affaire sans être un coup extraordinaire. Il préfère me faire l'amour lentement ce qui ne me déplaît pas puisque je suis fatiguée de ma journée d'hier. Après avoir finit mon dernier rendez-vous au bar je me rends dans le vestiaire. J'ai rendez-vous avec Noah et je tiens absolument à ce qu'il ne découvre pas ma réelle identité. J'ai pris la décision de ne presque pas lui parler pour qu'il ne reconnaisse pas ma voix. Je me rajoute une couche de blush hallucinante et des grains de beauté au crayon pour déformer le plus possible les traits de mon visage. J'emprunte à Morphée sa poudre bronzante pour me creuser les joues plus que d'habitude. J'ajuste ma perruque blonde et jette un dernier coup d'oeil dans le miroir du vestiaire. Je suis satisfaite, je camoufle mes yeux verts derrière une dernière couche de crayon noir et une bonne dose de mascara. Je prends mon temps et sors dans le couloir du fond du haul à 3h35. Je ne fais jamais attendre mes clients mais celui-ci est particulier. Un de mes collègues serveur me dit qu'il m'attend dans un fauteuil à gauche de l'entrée. Je l'aperçois très bien habillé et m'approche de lui. Je lui prends la mais sans ouvrir la bouche et le conduis devant les portes de l'ascenseur. Il me suit et me dis que ce n'est pas la première fois qu'il vient ici. Je m'étonne car je n'imaginais vraiment pas Noah fréquenter des endroits de la sorte. Bien sûr je n'en montre rien. Il n'a pas l'air de m'avoir reconnu puisqu'il ne me pose aucune question suspecte. Lorsque nous arrivons dans la chambre, je règle l'éclairage pour qu'il soit le plus tamisé possible en espérant que mon visage se dissimulera mieux dans les ombres de la pièce. Je lui fais une fellation en silence et il pose sa main sur ma tête en poussant des petits cris. Je dois avouer que c'est légèrement étrange de faire cela à mon voisin de palier. Je n'ai jamais vu qu'en Noah un ami. Pendant qu'il se déshabille entièrement et moi aussi, je fais le choix de me mettre à quatre pattes sur le lit. S'il me prend en levrette, il ne verra que mon corps et pas ma tête. Il ne s'y oppose pas et commence à me pénétrer. Il est plutôt bien monté pour un homme plus vieux que moi. Quand nous parlions dans son appartement, il m'avait confié avoir 36 ans. Il n'a pas d'abdos déssinés mais il a des pecs et des bras costauds. Il me pénètre de plus en plus vite et me fais signe de m'allonger sur le lit. Je m'exécute sans prononcer un mot. Il se positionne au dessus de moi et appuie ma tête dans la couette pendant qu'il accélère ses vas et viens. Il jouit en moi cinq minutes avant la fin de notre entrevue. Je reste étendue sur le ventre dans mon lit pendant qu'il commence à remettre ses habits.

« Tu sais Arthémis, tu n'es pas trop causante pour une prostituée, dit-il, j'apprécie vraiment. La plupart se force à tenir une conversation et cela m'ennuie profondément.

- Hum hum , murmurais-je en hochant la tête. »

Il me dévisage du coin de l'oeil en souriant. Il embrasse une dernière fois mon épaule avant de me laisser deux billets de cents en me remerciant. Dès qu'il claque la porte je me redresse en expirant. Je suis soulagée qu'il ne m'aie pas reconnue. Par contre j'espère qu'il ne prendra pas goût à nos entrevues. Je trouve mon paquet de cigarette au coin du bahut. J'en allume une, prends les billets et les glisse dans mon soutien-gorge et je m'affale sur le lit. Quelle journée ! Une dernière chose me tracasse, j'ai finit mon service mais Noah ne sera sûrement pas endormi quand je vais rentrer chez moi. S'il m'entend rentrer à cette heure ça pourrait peut être lui mettre la puce à l'oreille. Je réfléchis à une solution tout en expirant. La fumée s'élève doucement et stagne sous le miroir du lit. Je me découvre de gros cernes lorsque je prête attention à mon reflet. Dure journée. Je redescend dans le vestiaire et me change sans avoir trouvé la moindre solution à mon problème. J'entends mon téléphone vibrer puis s'arrêter. Je regarde, sept appels manqués de Quentin et un message : Il faut qu'on parle.

Journal d'Arthémis, prostituée.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant