Loups Possessifs [EN PAUSE]

Chapitre 31

Kate partit sans un bruit et je regardais, les yeux dans le vague, la porte de ma chambre.

Elle avait raison. Ma relation avec Chris était bien trop superficielle et sans saveur pour des âmes-sœurs destinés à vivre ensemble jusqu'à leur mort. A part quelques marques de tendresse nous n'avions pas chercher à nous rapprocher plus que ça. Peut-être étais-ce aussi la situation exceptionnelle qui nous l'empêchait.

Cette information aurait dû me convaincre à approfondir notre relation.
Cependant, je ressentis qu'intérieurement, je n'avais pas envie de résoudre ce problème à ce moment-là. Un profond mal-être m'étreignit.
Tout me paraissait si étrange et factice, plus les mois défilaient et plus je me sentais troublée par ma présence ici.

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La lumière du jour me réveilla doucement. J'eus un tic énervé alors que je mettais le dos de ma main devant mes yeux fatigués. Je savais déjà d'avance que cette journée allait être désagréable. Pour cause, mon sommeil n'avait pas du tout été réparateur, mes angoisses m'engloutissant complètement, et je sentais l'agacement m'éteindre violemment alors que je n'étais même pas encore sortie de mon lit.

Me forçant à me relever, je passais une main dans mes cheveux complètement emmêlés par la nuit. Je soufflai alors que je sortais finalement de la pièce après m'être arrangée rapidement.

- Mauvaise nuit, on dirait.

J'adressai un regard rapide à Luka qui s'approchait de moi. Je le dépassai et m'effondrai sur le canapé. Un mal de tête et un vertige, vite suivis de nausées, me prirent, dès que ma tête se posa sur la surface matelassée.
Ces sensations ne m'étaient pas inconnues. Depuis des années, dès chaque réveil, je savais la plupart du temps si ces symptômes apparaîtraient ou pas. Encore une fois, j'avais vu juste. Ça allait être une bonne journée de merde.

- Tu ne manges rien ?

- Pas envie.

Mon ton peu sympathique eût comme effet de faire soupirer Luka, ne m'aidant pas à me calmer.

- Je vois bien que tu n'es pas vraiment disposée à parler, mais j'aimerais qu'on puisse discuter de tes parents malgré tout.

Je le savais. Malgré mes sautes d'humeur agaçantes, je me devais de me concentrer sur les recherches.

- Que veux-tu savoir ?

- Ta vraie mère habite en Espagne, n'est-ce pas ? Me demanda-t-il en prenant place à côté de moi.

Je me figeai, réfléchissant à la pertinence de sa question.

- Je ne vois pas le rapport avec l'enlèvement, Luka.

Je n'eus même pas besoin de voir son visage pour savoir que je commençais déjà à l'agacer.

- Fais-moi confiance, Alicia. Je sais ce que je fais. Quand as-tu pu lui parler ?

Je me redressai difficilement, me souvenant que je ne l'avais toujours pas recontacté.

- Le mois dernier.

Luka sembla réfléchir alors que je cherchai sur mon téléphone le contact de ma génitrice. Je le verrouillai ensuite.

- Elle est toujours en contact avec ton père ?

- Pas vraiment, elle a préféré éviter.

- Je suppose que tu sais où elle habite en Espagne ?