Hermione avait essayé au possible, de retarder l'échéance qui la rapprochait de sa tortionnaire. C'était vain, elle en avait pleinement conscience, il faudrait se soumettre aux ordre du ministère, et pourtant elle voulait disparaitre. C'est le cœur lourd qu'elle avait transplané avec ses deux meilleurs amis en suppliant Molly de rester au Terrier. Après tout, il y aurait assez de deux Weasley là bas. Il était évident qu'Arthur serait présent lui aussi et la lionne savait la matriarche beaucoup trop fragile pour faire face à Bellatrix Lestrange. C'était trop tôt. Même pour elle. Comment ne pas foudroyer le meurtrier de son enfant alors qu'elle est à votre merci, inerte sous vos yeux? Hermione n'était pas sûre de pouvoir le supporter. Il lui fallait plus de temps. Mais pourquoi exactement? Faire face à la créature qui l'avait marquée d'une humiliation pour ce qui lui restait à vivre? Elle n'était pas sure que cela fût possible.
Elle aurait aimé mettre ses hauts le cœur sur le compte du transplanage. C'était se fourvoyer... La jeune femme n'avait jamais appréhendé de rentre à Poudlard plus que ce matin là. Elle ne sentait plus la chaleur estivale de l'été, seulement les battements trop forts qui soulevaient sa poitrine. Elle était incapable de penser et serrait sous sa paume, la cicatrice qui la brulait plus qu'elle ne l'avait jamais fait. Elle mordait la chair tiède de sa joue afin de contenir son angoisse au plus profond de son corps. La Gryffondor essayait d'anticiper au mieux l'instant où son regard terrifié se poserait sur la sorcière dont elle pouvait retracer chaque courbe de son visage tant elle l'avait hantée et la hantait encore. Malgré tout, elle savait que le sol tremblerait, s'ouvrirait sous ses pieds. Tout s'écroulerait. Elle l'aurait préférée morte, c'était un fait, tout aurait été plus facile. Alors que le monde commençait à se reconstruire dans un élan profondément lent et laborieux, elle refaisait surface... C'était terrifiant. Mais elle était là. Elle avait survécu. Qui aurait pu la blâmer? C'est bien là l'effet de la guerre, c'était ce pourquoi il y avait un vainqueur. Certains avait su survivre.
Hermione ne se sentit pas marcher jusqu'au château, elle frôlait les cloisons minérales pour s'ancrer dans un présent flou sans réellement y parvenir. Seules les vibrations que faisaient les pas nerveux de ses amis sur le sol froid lui rappelait que cette réalité là existait bel et bien. La Gryffondor ne reconnut pas vraiment les visage et salua silencieusement les silhouettes entassées devant l'infirmerie. Son professeur favori les accueillit et quand toutes les personnes conviées furent présentes, elle fit entrer le petit groupe dont l'humeur basculait entre l'incompréhension, la rage et l'anxiété. Hermione constituait toute l'ampleur de cette dernière. Les autres étaient bien trop préoccupés par la fureur qui électrisait la pièce.
Les discussion se turent un instant lorsque les présences identifièrent clairement la femme allongée sur la couchette de fortune. Un liquide opaque et poisseux avait tâche les vêtements déchiquetés, la robe noire était sale, en lambeaux, les cheveux déjà indomptables étaient plus abimés qu'ils ne l'avaient jamais étés, les cernes qui creusaient ses orbites s'étaient étirées et Hermione se surprit à ressentir au fond, une certaine pitié. Sa lèvre inférieure était scindée, la femme était exagérément maigre, elle n'osait même pas imaginer l'état du corps sous les habits ruinés. Elle n'avait jamais vu la Mangemort si misérable... C'était presque terrifiant, elle ne parvenait pas à se satisfaire de cet état de vulnérabilité totale contrairement à ses comparses. Malgré tout ses méfaits, comment pouvait elle jubiler de la souffrance? Elle aurait dû, cette femme était un monstre, un meurtrier, de la pire espèce.
La lionne avait vu trop de gens mourir, trop de souffrances, de larmes. Elle ne pouvait se réjouir de la silhouette misérable qui gisait à proximité. Bellatrix avait l'air exagérément paisible, c'était étrange. Elle l'avait toujours vue animée par une rage terrifiante, une vivacité cruelle, une lueur sadique logée dans son regard obscurcit par le plaisir in quantifiable qu'elle prenait à la torture. Si sa poitrine ne se mouvait pas très légèrement à intervalles réguliers, elle l'aurait crue morte. Son teint livide participait largement à cet état cadavérique. Elle sentait les énergies s'exciter tout autour, les conversations 'envenimer graduellement. Elle ne pouvait y prêter attention, trop absorbée par la douleur muette qu'elle lisait sur la femme endormie.
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La lumière du Phare a fait naufrage à Marée basse
Fiksi Penggemar[!] Quelques scènes de description de plaies, pas de violence sexuelle[!] Après la guerre, Hermione majeure La marée engloutit les traces que le sable humide à piégé. L'écume mousseuse dévore les coquillages et lisse ce qu'elle n'emporte pas sur son...