La lumière du Phare a fait naufrage à Marée basse

Morphée ne régit que les songes

L'hiver avait fini par s'essouffler, avec lui sa neige moite bue par la terre réchauffée. Le quotidien s'était réinstallé sans trop de difficultés. Les vies suivaient un cours que l'on aurait pu qualifier de normal, si tant était qu'un Mangemort dans l'école pouvait s'y conformer. Hermione avait, de toute façon, adapté ses standards depuis son enfance et après ces années rares étaient les choses qui pouvaient la surprendre. Bellatrix avait définitivement intégré tous les cours de la septième année, la Préfète excellait, comme toujours et les examens se rapprochaient dangereusement.

La jeune Gryffondor n'avait pas encore trouvé la force d'annoncer ses actions à la directrice de sa maison. Elle n'avait simplement pas trouvé d'autres solutions. Peecky apprenait vite, et la jeune elfe commençait à enseigner elle même aux autres elfes de maison.

Ce soir d'Avril, alors que les jours s'étiraient peu à peu en laissant la lumière s'ecarteler à la surface de l'eau et sur les cimes noires, Hermione s'était laissée happer par les rayons encombrés qui compostaient la bibliothèque. Les cours s'étaient achevés plusieurs heures auparavant et Bellatrix patientait dans la chambre, Crookshanks étendu sur ses jambes lâches. L'animal ronronait à profusion  et la sorcière laissait les minutes s'écouler tranquillement. Elle relisait pour la sixième fois la lettre sage et ordonnée que Narcissa lui avait envoyé. Saiph s'était chargée du parchemin et son vol précis n'avait pas tardé à transporter la réponse que sa sorcière attendait patiemment.

Beltane marquerait bientôt la fin d'un cycle et il lui tardait de célébrer cette période comme il se devait. Depuis que le Seigneur des Ténèbres l'avait enrôlée dans ses rangs, elle n'avait plus eu cette occasion. Son familier s'était perché sur la tête de lit et mendiait les caresses en étirant ses ailes pour chatouiller le visage amusé.  Bellatrix finit par abandonner sa lecture pour satisfaire les animaux qui s'étiraient joyeusement.

Le gros chat roux bondit souplement sur le sol et trottina joyeusement dans la chambre. La manière dont il esquiva l'armoire fit tiquer la sorcière qui observa plus attentivement ses mouvements. Saiph évita soigneusement le meuble est son tour pour se poser sur le bureau.

Bellatrix s'approcha lentement de l'armoire et glissa commz un félin jusqu'au portes closes. Elle réprima un frisson. L'objet était charmé. Rien de bien agressif. Mais assez puissants pour repousser quiconque n'y était pas invité. Avec du recul, elle ne s'en était jamais approchée. Non que cela lui ait manqué, simplement, elle n'en avait jamais éprouvé l'envie. C'était presque comme si le meuble n'avait jamais existé à ses yeux. Fille intelligente...

Elle soupçonna l'armoire d'avoir accueilli sa baguette, c'était enfait assez évident et particulièrement bien joué. Si le contre sort n'avait pas été jeté, c'est que la fille cachait autre chose.
La sorcière dressa rapidement une liste mentale de ce qui pouvait s'y trouver. Ses pensées glissèrent rapidement sur ces médicaments moldus. Elle grimaça au vif souvenir des cachets infectes qu'elle avait mâché dans la clinique.

Quelque chose ne s'imbriquait pas comme il aurait dû l'être. La fille n'avait pas particulièrement les symptômes de l'angoisse. La fièvre, la confusion, la détresse, les spasmes...

Bellatrix s'octroya une gifle mentale suffisamment puissante pour bousculer ses pensées. Son cœur manqua un battement. Elle se sentir faiblir.

Les indices se mettaient timidement en place

Hermione était toujours active. Si elle n'étudiait pas, elle enseignait, à elle même ou Peecky, cherchait éventuellement des ingrédients.
La fille dormait peu. Très peu. Trop peu.
Avec du recul, Bellatrix n'était même pas certaine de l'avoir vu s'assoupir une seule fois. Au fond, la Gryffondor était toujours éveillée quand elle finissait par glisser hors de son sommeil. La sorcière noire s'endormait toujours rapidement. Assez pour ne jamais avoir vu la jeunz femme sombrer dans l'endormissement je son tour. Elle n'en avait pas eu besoin, elle n'avait pas eu besoin de craindre qui que ce soit dans cette chambre. Elle avait longtemps été le prédateur à craindre. Pourquoi Hermione aurait osé s'endormir avec une femme qui voulait sa mort à quelques pas ?