CHAPITRE 17

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Avant de lire le chapitre, je voudrais mettre un avertissement. Il n'y a rien de -18 ans (enfin je ne pense pas), mais il vaut mieux prévenir que guérir... Alors bonne lecture pour ceux qui veulent ! 





Le nouveau plan fut mis en route dès le cours de sport suivant dans la semaine. Donghyuck n'allait cette fois-ci pas laisser Jaemin sur le côté à ne rien faire pendant une heure et demie. Il décida alors de se mettre avec le châtain, et non son petit ami, pour les échauffements. Mark se mit donc avec Jeno, ce qui le surprit puisqu'il se mettait ordinairement avec la dernière personne de la classe restée seule.

Au bout des trois quarts d'heure d'échauffement en duo avant les matchs de groupes, Jaemin n'en pouvait plus. Il ne sentait plus ses bras, et en particulier ses poignets. La première séance de sport de l'année avait été particulière en raison du manque de matériel (des filets), et donc la majorité avait voté pour un match de basket. Mais à partir de ce jour et jusqu'à la fin du premier trimestre, le sport en cours serait le volley-ball. Et après la dernière partie des échauffements, qui était la pratique de la manchette, le pauvre châtain s'était retrouvé avec les pouces et les poignets à vif. Sa peau était devenue vraiment très rouge.

-Arrête de chuiner un peu, fit Donghyuck lorsqu'ils partirent s'asseoir pour faire les équipes. Si tu es aussi rouge que ça, ça veut simplement dire que tu le fais mal. Mais ne t'en fais pas, je prends note dans ma tête bien faite qu'il te faudra un peu de renforcement musculaire au niveau des bras et avant-bras.

Jaemin lui lança un regard noir pendant que le basané lui montrait son pouce levé. Il n'y avait pourtant pas de quoi.

Le reste du cours fut donc consacré aux matchs en équipes. Jaemin ne fut pas mis une seule fois sur le banc de touche, à son plus grand regret. Sa professeure avait été convaincue de le laisser jouer sans craindre de catastrophes par Donghyuck. Par contre, pour les autres élèves, il allait falloir plus que la parole du basané pour ne plus se méfier de la maladresse devenue légendaire du châtain.

Ce dernier faillit d'ailleurs à un moment se prendre la balle en pleine tête, celle-ci étant restée attachée à la silhouette de Jeno réalisant un smatch sur le terrain voisin. Mais à sa plus grande surprise, il avait finalement traversé ces deux heures de sport entièrement (pour une fois) et sans y laisser sa peau. Donghyuck le rejoignit pour le féliciter et le prendre dans ses bras, avant de le tirer vers les vestiaires, en lui assurant qu'il était confiant pour améliorer son endurance.

Lorsque tous les élèves furent partis, Jeno reprit sa tâche de ranger le filet de ballons de volley-ball, mais cette fois-ci, il décida de les ranger dans le local du gymnase, histoire d'éviter une nouvelle situation gênante. Cependant, après avoir entr'ouvert la porte du local, il se dit que ses amis avaient eu la même réflexion que lui. Il resta figé devant la scène qui se passait devant ses yeux, sa tête se vidant en une seconde puis sa main se crispa en lâchant le filet de ballons. Son regard resta un instant ancré sur le couple : Donghyuck était encore essoufflé et rouge, l'esprit embrumé, adossé au mur, bien qu'avec la bouche grande ouverte suite à l'intrusion du noiraud, et Mark, lui, était toujours agenouillé devant son compagnon, faisant les gros yeux et resserrant fortement sa bouche dans un reflexe malheureux.

-Je vous préviens, souffla Jeno alors que le petit basané étouffait un cri, si la prochaine fois je vous retrouve en train de baiser, ça va mal se passer.

Jeno se força péniblement à faire bouger ses jambes molles, mais celles-ci ne purent le conduire que jusqu'au vestiaire où il s'écroula littéralement. Son souffle était court. Ses mains étaient moites. Il avait chaud et cherchait de l'air. Il faisait une crise d'angoisse. Comme la dernière fois qu'il les avait surpris. Les souvenirs, les manques, les non-dits et les incompréhensions se mêlaient en lui de manière brutale. Cette sensation horrible qu'est de ne pas savoir ce que l'on ressent, de ne pas comprendre les sentiments qui s'emparent de notre être et qui prennent le contrôle de notre corps le submergeaient.

Ne pas comprendre est une sensation déplaisante. On se rend dépendant des autres. On a besoin que l'on nous explique. Or, tout le monde ne supporte pas de se faire aider, d'accepter que quelqu'un nous dise que l'on ne sait pas. Il est donc encore plus détestable lorsqu'il s'agit de soi, lorsque l'on ne se comprend pas soi-même. Il est en effet plus difficile d'accepter que quelqu'un d'extérieur à soi nous apprenne des choses sur nous-mêmes.

Ainsi, Jeno mit de longues minutes à reprendre une respiration normale et à se redresser. Il ne pouvait pas parler à ses parents ; il ne pouvait plus. Tout ce qui était à dire avait déjà était dit. Maintenant, il ne lui restait plus qu'à laisser faire le temps. Le temps guérissait toutes les blessures, bien qu'il y en ait qui laissent des cicatrices plus profondes.


Le temps, justement, passa car quoi qu'il arrive, rien ne peut arrêter la course du temps. Durant la première période scolaire avant les vacances, Donghyuck s'était attelé à deux tâches : entraîner Jaemin et ne plus rencontrer d'incident concernant son couple et Jeno, ou quelque autre élève que ce soit. Et il y était fièrement arrivé.

Au départ, le jeune padawan qu'était Jaemin avait été un vrai boulet. Mais un boulet avec une détermination surprenante... pour un boulet. Si bien que son objectif était quasiment atteint au début des vacances.

En ce qui concerne sa seconde tâche, lui et Mark avaient décidé de ne plus rien faire au lycée, pour le bien de tous. Donghyuck avait alors joué des pieds et des mains pour obtenir de ses parents qu'il puisse passer son samedi matin ''révision avec le canadien'' chez celui-ci, et non plus chez lui. Il avait dû abandonner dans la bataille son dimanche après-midi de libre, soit disant car ils ne seraient plus surveillés et qu'ils ne seraient donc plus entièrement dédiés à leurs devoirs. Si seulement ses parents savaient !

Parallèlement, le châtain avait continué ses cours particuliers avec l'objet de ses désirs, ce qui lui avait permis d'expérimenter à nouveau de petites avances. Malheureusement pour lui, elles s'étaient toutes soldées par un échec cuisant. Et des crises d'angoisse de plus en plus fréquentes chez le noiraud, quand il se retrouvait seul après leur session de révision.

Ainsi, lorsque Jaemin fut libéré des cours pour deux semaines, il pria tous les dieux qu'il connaissait et qu'il inventait pour qu'il soit parfait à la rentrée et pour que les choses entre lui et Jeno avancent.






Voilà pour ce chapitre, j'espère qu'il a plu.... Dites moi ce que vous en pensez ?

Il est plus long que les autres chapitres, mais je ne voulais pas le couper... J'espère que ça ne dérange pas la lecture...

Bonne journée/soirée !

My Sweet FutureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant