L'agrafe

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Louna se réveille avec la lumière du jour. Les rayons du soleil inondent la pièce de chaleur et de clarté. Oh, un peu de vitamine D. Autour d'elle, les filles sont sur leurs portables, en train de regarder les stories de la veille. La brune soupire en voyant l'heure. Il est déjà midi passé... et son mal de crâne vient de lui rappeler pourquoi c'était mieux de rester couchée.

— Oh tiens t'es réveillée, chuchote Rose en arrêtant de surveiller son écran.

Ségolène se tourne vers Lou' et les filles se sourient avec lassitude. Alice, allongée sur un matelas gonflable dort paisiblement. C'est comme si le temps s'était arrêté pour s'allonger indéfiniment. Louna, habillée d'un t-shirt trop grand empruntée à Léon, s'étire vigoureusement. Ségo' l'imite et Rose innove en leur proposant de méditer avec elle.

— Tu médites tous les jours ? demande Louna intriguée.

— Ouaip, depuis quatre mois. J'ai un abonnement sur mon portable.

Lou' est toujours surprise par la capacité qu'a Rose à gérer son train de vie, agrémentant son quotidien de nouvelles habitudes que Louna n'arrive jamais à mettre en œuvre. Elle se souvient qu'une fois, sa mère avait tenté des cours de yoga tous les lundis. Sa fille pouvait l'accompagner. Elles ont tenu tout les deux trois séances, à tout casser.

— J'ai mal à la tête... quelqu'un a du doliprane ? lance alors Lou'.

— Je vais en chercher, t'inquiète, rassure Rose.

La blonde court dehors, contente d'être utile ce dimanche. Ségolène tapote alors l'épaule de Louna. Les deux ont partagé le lit double des parents de Léon, même si techniquement, elles ont sûrement dormi à trois tant il y a de la place. Son amie n'a pas l'air triste du tout... et c'est tout ce qu'il faut pour rassurer le cœur de Lou'.

— Quelle soirée... Une dinguerie Loulou'.

Les deux amies soupirent à l'unisson avant d'éclater de rire. Cela réveille Alice, qui marmonne des mots incompréhensibles, tout en essuyant sa bave. Rose arrive avec du doliprane, un verre d'eau et une boîte de céréales entamée.

Toutes se serrent sur le lit, tout en se goinfrant le plus proprement possible. Toutes parlent de cette nuit animée.

Même si Lou' se sent légèrement coupable de cacher des secrets, elle est contente d'elle, des discussions crevantes et des pensées vagues de cette nuit... Noé et elle se sont quittés après le câlin, sans rien ajouter d'autre qu'un « à plus » maladroit. La brune réalise qu'elle a fait un grand pas, que ça lui a fait du bien de libérer tous ces mots étouffants, les sortir de sa bouche d'une traite, même de manière crue devant son ami. Ce matin, le soleil caresse son visage doucement et la réconforte dans l'idée qu'elle peut aussi chasser ses soucis.

Un court instant de répit.

Les filles rient à une blague de Lou', qui n'arrive pas à avaler son doliprane d'un coup.

Oui, elle se sent bien aujourd'hui.