L'agrafe

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Finalement, c'était trop galère pour Noé de la voir ce vendredi 23 heures passées. Le brun a ajouté dans un message vocal que c'était à propos de son père et que, si Louna pouvait l'écouter, ça l'aiderait énormément.

Alors, Lou' s'est contentée de lui dire qu'ils pouvaient se voir au conservatoire le lendemain, même si leurs rencontres devront toujours se limiter.

Par message, elle en a parlé à Ségolène, qui trouve Louna vachement calme pour leur rencontre... alors que celle-ci coupera les deux mois et demi d'éloignement volontaire. Lou' en est consciente. Elle a eu un pic de frayeur en rentrant chez elle, avant de réaliser que ce n'était qu'une réaction temporaire. Rapidement, elle a retrouvé son calme, sa respiration, et a découvert avec surprise qu'elle n'avait pas peur de le croiser honnêtement.

— Salut ! lance-t-elle.

Noé est adossé contre le mur du conservatoire, écouteurs dans les oreilles. Il n'a pas pris sa guitare, comme pour passer un message implicite. Certaines choses ne changent pas. Le brun sourit à Louna quand il la voit. Elle lui enlève un de ses écouteurs, puis l'observe ranger le second dans sa poche arrière.

Ils se sourient avant de rire nerveusement.

— Ça fait longtemps Lou'.

— Ouais, c'est clair.

Puis, Noé grimace, avoue qu'il a beaucoup de choses à confier. Il demande si ça ne l'a pas trop heurtée de l'avoir appelée la veille. En réponse, elle lui a fait une petite pichenette au front, sur la pointe des pieds.

— Je t'ai pris ça, déclare Louna en sortant un paquet de Kinder Bueno.

Ils font la paix, pour de bon, cette fois-ci. Quand leurs mains se touchent, elle ne le remarque qu'après. Quand leurs regards s'illuminent, elle ressent juste la vague de douceur de leur complicité. Quand tous deux réalisent qu'ils ne sont plus que Louna et Noé, ils soupirent de soulagement. Toujours aussi naturel, mais en plus simple maintenant.

— On sèche ?

Noé rit, tout en acquiesçant. Louna a sincèrement hâte de retrouver le banc.