Introduction: Nuit agitée

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PDV Ethan :

Le jour d'arrivée de Mia...

Je viens d'ouvrir les yeux. C'est vraiment le bordel ici... Vladimir me tuerait s'il entrait dans ma chambre. Mais il n'en a plus le droit... Depuis pas mal de temps. Je m'étirais et sentis mon estomac qui gargouillais. J'ai vraiment la dalle, heureusement qu'on va au Moondance ce soir, avec Béliath. Voyons qui va battre le record de 5 proies en une soirée.

J'enfilais quelques fringues et sort de ma chambre. Si Béliath ne squattais pas encore dans la salle de bain je pourrais peut-être... Attends. J'entendais des éclats de voix qui provenaient du grand hall, sans doute Vlad' qui emmerdait Béliath. Mais ce n'était pas cela qui attirait mon attention. Il flotte dans l'air un doux parfum, et je peux presque me délecter du goût du sang de l'intrus.

Béliath aurait-il ramené une gonzesse ? Ça expliquerait qu'ils s'engueulent mais ça ne lui ressemble pas... D'habitude, on profitait de nos proies en boîte. Je décidais de descendre les escaliers et...

E- Tiens, tiens, mais qu'avons-nous là ?

Devant moi se tenait (ou tentait de se tenir) une jeune fille à la peau bronzée, luisante de sueur. Elle était vêtue d'une robe des plus basiques. Elle avait l'air d'une petite souris apeurée ou d'une poupée en porcelaine, fragile. Aaron, qui venait de débarquer posa une main sur mon épaule.

A- Ethan, tu devrais la laisser tranquille... J'ai entendu Vlad, Béliath et Raphael sur le coup. Laissons-les faire.

E- Pourquoi ils devraient être les seuls à s'amuser, Aaron ?

Moi aussi j'avais bien envie de jouer au chat et à la souris avec la petite nouvelle. Si elle n'appartenait à personne, j'allais prendre plaisir à la faire passer entre mes griffes avant de la croquer. Béliath et moi nous avons échangé un regard complice quand Vladimir est apparu. Il avait visiblement perdu son calme et je me fis un malin plaisir d'aggraver son cas.

E- Tiens, le seigneur des lieux. On n'arrive pas à attraper une gamine, Monseigneur ?

V- Ethan, arrête !

B- Qu'est-ce que tu espères, Ethan ? T'occuper d'elle ? On a déjà assez de problèmes comme ça.

E- Tiens, t'es devenu le second de Vladimir, Béliath ?

B- Dieu m'en préserve.

A- Ethan, Vladimir a raison et il gère la situation, laissons-le faire.

Mais il va me lâcher le bon petit soldat ?

E- Ouais, comme il avait « géré » lorsqu'...

R- En attendant, la Miss vient de s'échapper par le grand escalier.

B- Et alors ? Elle ne va pas s'envoler tant mieux si elle est montée.

E- C'est parti pour la chasse !

A- Euh les gars ... vu le bruit qu'on fait, Ivan...

Un silence religieux s'abattit brutalement sur nous.

V- Ivan s'est-il réveillé ?!

Pour toute réponse des bruits de coups résonnèrent à l'étage. Putain de merde. Pour une fois, personne ne perdit de temps en bagarres ou bavardage. Tel un seul homme nous nous étions rués au second étage du manoir. Au détour du couloir, je pus apercevoir leurs deux silhouettes, bien trop proches de la fenêtre. Nous arrivions trop tard, inévitablement. Nous n'avons pu qu'écarquiller les yeux quand, dans un grand bruit de bris de verre, la petite souris passa par la fenêtre.

Nous venions d'atteindre Ivan.

Elle semblait comme suspendue entre les éclats de verres et de son sang, en contrejour sous la lumière de la lune et des quelques étoiles, ses cheveux balayant son visage et le vent les ébouriffant. Le tout donnait un spectacle fascinant.

Le temps repris son droit et elle chuta à une vitesse hallucinante avant de s'écraser violement sur le sol. Nous restâmes quelques instants sur le cul avant de reprendre nos esprits et de nous ruer vers le jardin. Nous engueulerions Ivan plus tard.

A l'arrivée dans le jardin, Vladimir la trouva rapidement. On dirait presque qu'elle est en train de poser sur une photo, allongée dans ce tapis de fleur. Enfin, poser pour un truc morbide vu la quantité de sang qui s'écoule hors de son corps.

V- Nous ne pouvons plus rien faire pour elle...

B- Tu ne peux pas la laisser comme ça ! Elle appelait les flics, s'ils arrivent on est bon pour la Transilvanie !

R- Surtout qu'elle est encore vivante ! On ne peut décemment pas la laisser agoniser !

La souris pousse une sorte de râle.

V- Ethan-

Je lui coupais la parole, anticipant sa réplique.

E- Je ne vois pas de solution. Elle est dans l'entre-deux.

A- Si elle meurt ici on va avoir des ennuis, plus gros que la dernière fois.

R- Et puis nous ne sommes pas des bêtes ! Nous sommes responsables de sa vie, à présent.

Elle commence à sombrer dans l'inconscience et ses gémissements de nous aident pas à réfléchir.

V- Bon sang Aaron, regarde ce papier ! Ce sont des documents officiels, elle a une vie, elle vient de quelque part, des gens la connaissent sûrement ! Ils vont s'inquiéter de sa disparition !

E- Si cet abruti d'Ivan n'avait pas choisi de se jeter sur elle, on n'en serait pas là, à la regarder crever comme des cons !

A- Ethan ! Nous savons tous les difficultés qu'à Ivan à se contrôler !

R- Elle n'est pas encore morte, bon Dieu, on ne peut pas se comporter comme des criminels qui se débarrasseraient des preuves !

B- Pas encore mais bientôt ! L'hémorragie va faire le reste dans l'heure.

A- ET ALORS ? Tu vas la regarder agoniser avant de la jeter sur la route pour faire croire à un accident ? Je suis de l'avis de Raphaël, hors de question !

B- Pour l'amour du ciel, bien que vous jouiez les preux chevaliers aux nobles valeurs, en réalité, on va se retrouver avec un cadavre sur nos bras ! Tu m'expliques où est-ce que tu vas trouver un endroit où l'on va vivre et être en sécurité A SIX, hormis ici ?

Pour ma part, j'observais la petite souris qui semblait souffrir le martyr. Peu importait jusqu'à quelle heure nous allions débattre de ce que nous allions faire d'elle, il fallait agir, et vite.

Son souffle s'écourtait et ses spasmes s'intensifiaient. J'avais déjà vu la mort de près, si souvent que cela ne me touchait plus. Malgré tout, je n'arrivais pas à détacher mon regard d'elle. Elle avait une vie en dehors de ce monde hein ? Nous étions foutus. Elle ne supporterait pas une transformation complète et la soigner était impossible. C'est alors que Vladimir émis enfin la supposition qui s'imposait à tous. Faire d'elle... un calice, soit lier sa vie à l'un d'entre nous.

Vladimir lui saisi le menton. Nous n'avions pas le luxe d'hésiter. Il lui demanda qui elle voulait choisir. Nous retenions tous notre souffle ... Sa main se leva lentement, elle semblait y mettre toute sa volonté, ses dernières forces. Ses yeux, désormais vitreux se posaient sur...

Non ... non, non, non. Elle n'est pas en train de ... Arrête petite idiote. Choisi Béliath, Aaron, Raphaël ou même Vlad mais pas...

Pas moi... Je te déteste, je ne ferais jamais un bon ami ou ne serait-ce qu'un bon... maitre.

Elle poussa un dernier soupir puis sa main retomba sur son corps, inerte. Tous les vampires se tournaient lentement vers moi et Vlad m'intima un « dépêche-toi ». Quel con. Je m'avançais vers cette inconnue, et me penchais sur elle. Je humais sa peau. L'odeur de la peur s'évanouissait, elle sentait la terre mouillée et le sang. Un délicieux fumet. J'ouvris ma bouche et pénétrait de mes dents sa chair.




Tu m'appartiens.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant