Tu m'appartiens.

Chapitre 4: Crépuscule

PDV Mia :

Un matin, peu après l'aube...

Allongée sur mon lit, je m'adonnais à une activité des plus passionnantes : fixer le plafond en silence. Depuis la soirée de mon évasion en grand pompe, je n'avais cessé de repasser les évènements en boucle dans ma tête. Ethan m'avait consigné dans ma chambre, ce que je faisais avec plaisir. J'avais encore trop peur et trop honte pour affronter les habitants du manoir. Le vampire ne m'avait aussi pas mordu depuis cinq jours... et je commençais presque à être en manque, ou plutôt en manque de la présence de quelqu'un. Même ses incessants sarcasmes étaient plus agréables que le silence pesant qui stagnait en permanence dans ma chambre, me laissant en proie à mes pensées, toutes plus incohérente les unes que les autres.

Je voulais sortir de ma chambre, y rester pour toujours, m'excuser auprès de Raphaël et Aaron pour leur avoir menti, ne croiser aucun habitant du manoir, insulter Ethan, le remercier... Un véritable capharnaüm de pensées.

Plusieurs fois, j'avais passé ma porte pour me rendre dans ma salle de bain et au lieu de descendre dans le salon une fois habillée, je courais immédiatement dans ma chambre, telle une souris trop craintive. Le reste du temps, je relisais des livres ou terminais de ranger divers vêtements et bibelots, résignée à rester dans ce manoir, puisque je n'avais nulle part où aller. Je décidais finalement de me relever et d'aller emprunter des livres. A priori, de jour, ils dormaient donc je ne risquais pas de les croiser. Après avoir enfilé quelques vêtements, je descendis prudemment au rez-de-chaussée.

Je pénétrais dans la bibliothèque et restais quelques instants bouche bée face à l'ambiance particulière que dégageait l'endroit. A ma droite s'élevaient d'immenses armoires débordantes de livres, en face de moi une cheminée éteinte et à ma gauche de grands vitraux bleutés et violacés. Quelques sièges, plantes et bureaux étaient disposé aléatoirement dans la pièce et le sol était couvert de tapis onéreux. L'odeur de papier et d'encre ainsi que le son étouffé de mes pas contribuait à cette ambiance de calme, presque étouffante. Je finis par me perdre dans les rayonnages, m'arrêtant pour feuilleter ou lire des ouvrages sur les vampires ou sur les créatures fantastiques. Je ne sortis de mes rêveries que quand j'entendis des voix.

En tournant la tête vers le vitrail, je remarquais aussi que la luminosité avait considérablement baissé. Je me figeais en voyant que Vladimir me fixait, et que Raphaël se tenait derrière lui.

M- Je ... bonsoir.

R- Bonsoir Mia. Ça fait longtemps que je ne vous ai pas vue.

V- Bonsoir. Effectivement, tout va bien ?

M- Oui, j'avais juste besoin d'être seule...

V- Ethan vous a encore enfermé ?

M- Non, non... J'avais juste besoin d'un peu de temps.

V- D'accord, je peux comprendre. En revanche, que faisiez-vous dans la bibliothèque ?

Je jouais au golf, bien sûr. Non mais je rêve, je suis tout de même chez moi, je n'ai pas de compte à lui rendre. En même temps... ce n'est peut-être qu'une formule de politesse, même si son ton laisse penser qu'il est vraiment curieux. Raah mais pourquoi j'analyse autant ?

M- Je suis ici depuis ce matin, j'avais besoin de me changer les idées. Et vous, vous ne dormez plus le jour ?

R- En réalité, il fait nuit. Et nous ne dormons pas le jour par choix, le soleil est nocif pour nous.

M- Oh, je vois. Oh bon sang, je n'ai pas vu le temps passer ! Je ne vous dérange pas plus longtemps... je vais me coucher.

V- Pas besoin de vous enfuir ainsi, la bibliothèque est assez grande pour que vous y restiez encore un peu.