Tu m'appartiens.

Chapitre 5: Pulsions.

PDV Mia :

Sous la clarté de la lune, au manoir...

Je me retournais pour la dixième fois, au moins, dans mes draps. Les mots d'Ethan tournaient en boucle dans ma tête et se mélangeaient aux souvenirs de sa dernière morsure... J'avais l'impression qu'Ethan avait vu juste : je devenais une masochiste. Et cet espèce de rendez-vous... en refermant ma porte, je m'étais même sentie émoustillée, comme si je n'avais attendu que cela de ma semaine. Et maintenant que l'euphorie retombait, je réalisais que je ne savais absolument pas quoi faire.

Si ça se trouve, il n'était pas sérieux... Mais s'il l'était, devais-je me préparer ou attendre en jogging ? Ou mieux, ne pas l'attendre du tout ? Je ne peux pas rester là à me faire des nœuds au cerveaux, je vais prendre un verre d'eau ! Je sortais donc de ma chambre, habillée d'un simple t-shirt large qui me tombait jusqu'aux genoux. Je descendis à la cuisine et ouvrais tous les placards. Ce faisant, je réalisais avec stupeur que je ne m'étais pas nourrie depuis au moins deux semaines ! Cette situation de calice était tout de même étrange : je n'étais pas une vampiresse mais pas vraiment humaine non plus... Tais-toi donc, bécasse ! Bien sûr que je suis humaine ! Cherchons plutôt s'ils ont, à minima, des pâtes ou du riz... Je réalisais bien vite que la cuisine ne comportait que des araignées et de la vaisselle poussiéreuse. Je lavais un verre avant de me servir un peu d'eau, songeuse. Il faudrait que j'aille en ville, de jour, mais Ethan me laisserait-il faire ?

M- Mais t'es pas croyable cerveaux, qu'est ce que j'en ai à faire sérieux !

???- Premier signe de folie, se parler toute seule à quatre heures du matin...

Je sursautais, lâchant presque mon verre, et me tournait naturellement vers l'entrée de la cuisine... mais je bifurquais rapidement en sentant un courant d'air provenir de la baie vitrée, qu'Aaron tenait ouverte.

M- Bon sang Aaron ! Vous... tu m'as fait peur !

A- On repasse au vouvoiement ? Et... pourquoi tu te balades en petite tenue à cette heure-ci ? Les fillettes sont censées dormir avant l'arrivée du grand méchant loup.

M- Haha, très drôle papi. Et je peux te retourner la question.

A- Moi je ne suis pas en petite tenue.

M- On s'en moque de ma tenue ! Tu... chassais ?

A- Ça ne te regarde pas, petite curieuse. Mais non, pas ce soir, je me promenais dans la forêt, ça m'apaise.

M- Moi je trouve ça plutôt inquiétant, une forêt, de nuit. Mais je peux comprendre, de jour, j'apprécie m'y balader moi aussi.

A- Oh... un point commun.

Je lui souris. Et réalisais soudain que ce vampire était une source idéale pour répondre à mes questions.

M- Aarooon, je peux te poser une question ?

A- Oui, même si je ne suis pas sûr de te répondre.

M- Est-ce que quand vous mordez, vous « droguez » les humains ?

A- Droguer ? Soit plus précise.

Je me mordais la lèvre inférieure. L'idée de me confier à lui ne me dérangeait pas... mais il faudrait admettre que je m'étais sentie bien lors d'une morsure, ce qui encrerait mes craintes dans la réalité.

M- Dans le sens ou, je... ne pense pas ça possible que vous restiez discrets si vous infligez de la douleur à chaque humain que vous mordez.

A- Eh bien, nous pouvons manipuler les humains pour que la douleur passe inaperçue... Pourquoi ça ?