Chapitre 14: Aide.

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PDV Mia :

Je n'écoutais même plus les cérémonies. Cela faisait plusieurs jours que je ne sentais plus rien. Que je ne rêvais plus de rien. Je n'arrivais plus à ressentir une seule émotion. J'avais eu mal, j'avais été en colère, j'avais atteint le désespoir. J'étais tout simplement à bout.

Combien de temps vais-je rester ainsi, comme une espèce de poupée ? Poupée... Si j'étais dans mon état normal, je sens que je sourirais ou pleurerais au souvenir de ce surnom. Il me manque... Les autres me manquent. Vivre me manque.

???- Eh bien, eh bien, j'ai vu des pierres plus expressives.

J'ouvre les yeux et rencontre deux prunelles jaune vif auréolées d'un vert de jade. J'ancre mon regard ces yeux, faute de pouvoir prononcer un mot. Puis je réalise. Quelqu'un me parle. Et il y a du bruit autour de moi. L'inconnue encadre mon visage de ses mains manucurées d'un rouge criard, m'adressant un rictus.

???- Tu n'as pas l'air trop abîmée...

Quelques secondes plus tard, je relève ma tête et la regarde s'acharner sur mes chaines. Et je réalise alors que pour atteindre les bracelets qui enserrent mes poignets elle vient tout bonnement de déployer des ailes. Mais elles n'ont rien en commun avec l'image que je me fais des miennes. Les siennes semblaient acérées, faites d'une membrane rouge légèrement écaillée. Sans parler du fait qu'elle porte un soutien-gorge et un pagne usagé en guise de vêtement. Ses longs cheveux violacés lui tombant jusqu'aux mollets, couvrant partiellement sa quasi-nudité, est la seule trace de décence chez elle. Et encore, ça lui rajoute un côté sexy. Alors que je la contemplais tirer comme une forcenée sur mes chaînes, j'ouvris enfin la bouche pour murmurer :

M- Clés...

???- Navrée chérie, mais je n'ai certainement pas le temps ni la patience d'aller trucider puis fouiller le cadavre de l'enfoiré qui t'a pendue ici. Et putain !

Elle tira d'un coup sec sur l'attache, qui resta intacte.

???- Bon, on passe au plan B.

Et c'est alors qu'elle s'éloignais que je remarquais enfin la scène devant moi. Un véritable champ de bataille. Je ne distinguais même pas les corps qui se battaient, qui se faisaient projeter, qui jonchaient le sol.

Qu'est-ce que c'est que ce bordel. Et alors que les questions se multipliaient dans ma tête comme des mauvaises herbes, je le vis.

Un loup aux reflets roux.

Aaron. Et je sentis naître en moi un sentiment que je ne pensais plus effleurer un jour. L'espoir. Je sentis mon corps s'électriser, un regain d'énergie me foudroyer. Je voulais sortir. Je devais sortir !

Je sentis mes ailes frémir. Je pris conscience de leur puissance, de ses excroissances qui semblaient m'appartenir. Je sentais qu'elles raclaient le mur, mais je continuais, voulant les étirer à leur maximum pour faire céder mes chaînes. J'avais l'impression de courir un marathon tant je dépensais d'énergie, je me sentais faible, mais je voulais continuer. Ma respiration se fit plus hachée, je me sentais écartelée, mais au tintement métallique, je sus que je ne m'acharnais pas en vain. Fille-chelou-mais-sexy revint alors.

???- Oooh, j'avais prévu de défoncer ce foutu mur mais pourquoi pas !

Elle s'envola et alors que je m'étirais un peu plus, sentant le métal lacérer ma peau. Et sentis la chaîne qui retenait mon pied droit céder. Légèrement déstabilisée, je tins tout de même. Je n'étais désormais retenue que par mes bras. Mes jambes se balançaient dans le vide. Je transpirais, j'avais chaud, j'inspirais d'immenses goulées d'air, irrégulièrement. Et je fus projetée en avant. J'eus tout juste le temps de réaliser que la fille avait défoncé mes deux chaînes en même temps que je heurtais un torse. Je n'avais plus aucune force mais entendis tout de même.

Tu m'appartiens.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant