Faux-semblant : Destins croisés 4

Prologue

Droits d'auteur © 2016 Jackie Lynn Neely

ISBN-13 : 978-1533339522

ISBN-10 : 153333952X

Tous droits réservés.

Cela faisait un moment que la femme se trouvait dans cette salle d'attente. Elle s'était enfin décidée à voir son médecin. De toute façon, avait-elle le choix ? Fébrilement, elle jeta un coup d'œil à sa montre. En fait, constata-t-elle, dépitée, cela ne faisait pas un quart d'heure qu'elle était là. Pourtant, elle aurait pu jurer que cela faisait des siècles !

Sa main trembla légèrement lorsque, machinalement, elle attrapa un des nombreux magazines people disposés sur la table basse devant elle. Il lui fallait trouver un dérivatif à toutes ses idées qui, menaçant de la rendre folle, tournaient en boucle dans sa tête. Peut-être trouverait-elle un article intéressant sur une de ces pages en papier glacé ? C'était une entreprise bien vaine, se rendit-elle cependant rapidement compte. Les pages tournaient devant ses yeux sans qu'elle n'y porte vraiment attention. Les articles concernant les célébrités n'éveillaient pas le moins du monde sa curiosité.

Au bout de deux minutes, agacée, elle reposa le magazine. Cinq minutes plus tard, croisant et décroisant les jambes, elle commença à s'agiter. Après un nouveau coup d'œil à sa montre, elle attrapa finalement une autre revue. Et avec des gestes empreints d'impatience, elle se mit à nouveau à tourner les pages. Brusquement, elle se figea. Son sang bourdonna furieusement à ses oreilles tandis que son cœur s'accélérait.

Son regard venait de tomber sur une photo récente présentant une célèbre chanteuse noire américaine en visite en France. D'après la légende du cliché, qui avait été pris sur le tarmac d'un aérodrome, la chanteuse était apparemment en partance pour un prestigieux palace parisien dont elle était une habituée. Entourée d'une véritable escorte, la star se dirigeait vers un hélicoptère posé quelques dizaines de mètres plus loin.

Mais ce qui captivait le regard de la femme. C'était cette silhouette... Une silhouette qui lui était familière. Certes, la carrure avait quelque peu changé, et on ne discernait pratiquement pas ses traits sur la photo. Mais quelles que soient les circonstances, elle aurait reconnu l'homme en uniforme blanc de pilote qui, debout près de l'appareil, attendait sa passagère et ses acolytes. Et si elle avait encore nourri quelques doutes, le fait qu'il se tienne à côté d'un hélicoptère les lui aurait immédiatement ôtés.

Elle jeta un bref coup d'œil vers les deux autres personnes qui, comme elle, patientaient pour une consultation. Ils étaient plongés dans leur revue et ne lui portaient aucune attention. Ne pouvant s'en empêcher, elle glissa discrètement le magazine dans son fourre-tout, puis gagna le bureau de la secrétaire. S'excusant d'être obligée d'annuler ainsi son rendez-vous, elle quitta précipitamment le cabinet médical.

À peine engouffrée dans sa voiture, c'est avec une curiosité fébrile qu'elle tapa le mot « hélicoptère » suivi du nom de l'homme sur le moteur de recherche de son smartphone. Lorsqu'elle découvrit qu'il avait monté sa propre société de transport en hélicoptère, un maelstrom de sentiments fit soudain rage en elle.

Elle haïssait les types de son genre ! C'était à croire que seuls les salauds gagnaient leur place au soleil. Ils pouvaient tout détruire. Tout saccager. Tout pulvériser autour d'eux avec leur égoïsme et leur besoin de toute puissance sans jamais en payer les conséquences !

Fourrageant hargneusement dans son sac, elle en sortit le magazine et retrouva rapidement la photo. Longuement, elle la scruta.

Sa rage redoubla.

Lui, décida-t-elle, il ne s'en tirerait pas comme ça. Pour cette fois au moins, justice serait faite. Elle trouverait le moyen de le faire payer tout le mal qu'il avait fait... D'une façon ou d'une autre. Quels que soient les moyens et les méthodes qu'elle devrait employer pour y parvenir. Même si elle devait engager quelqu'un pour se faire !

Oui. Quelle que soit la somme à débourser, quoi que ça lui coûte...

S'il le fallait, elle y mettrait toute sa fortune !

Mais elle parviendrait à détruire Baptiste Maurel.