Quelques jours plus tard, Alida referma la porte de son appartement et gagna le salon au confort spartiate. Elle abandonna son sac à main sur le sofa et se dirigea vers les hautes portes-fenêtres. Celles-ci ouvraient sur une petite terrasse au balcon ouvragé et offraient une vue imprenable sur le parc Montsouris.
La veille elle avait dîné avec Florian. Elle l'avait invité dans un des restaurants branchés du moment. Et avantage non négligeable de l'établissement, il était bien loin des quartiers que fréquentait Baptiste Maurel.
Florian Bartoli avait avalé la dernière bouchée de son steak et avait levé sur Alida ses yeux presque noirs. Après un sourire, il lui avait servi du vin avant de remplir son propre verre. Puis, il s'était adossé à son siège et les yeux fixés sur elle, avait bu une gorgée.
Sans être beau, Florian possédait un charme décontracté qui le rendait plutôt attirant. Son corps était sec et mince. Il avait d'épais cheveux châtains et un sourire communicatif. Son regard était franc et chaleureux. Ceux qui ne faisaient pas partie de son cercle d'amis pouvaient le trouver un peu réservé. En fait, il était un vrai geek. Brillant étudiant en ingénierie informatique, il avait entamé la dernière année de son cursus et effectuait actuellement un stage dans une importante entreprise qui allait très certainement l'embaucher.
— Quand est-ce que tu m'invites dans ton nouvel appart ? Qui n'est pas si nouveau que ça d'ailleurs, avait-il dit après un instant.
Son ton avait été légèrement ironique. Aussi, Alida avait-elle pris un faux air d'ingénuité.
— Quoi ? Tu n'aimes pas ce resto ?
Il avait esquissé un petit sourire en coin.
— Je l'ai pourtant choisi amoureusement, avait-elle poursuivi sur le ton de l'humour. Figure-toi que j'ai passé un temps fou à comparer les cartes et à lire des centaines de commentaires sur internet.
— Mouais... Message reçu cinq sur cinq, avait jeté Florian vraiment sarcastique cette fois.
Mais Alida ne s'en était pas formalisée. Leurs « chamailleries » avaient toujours été une des composantes de leur relation.
— Mon vrai chez moi, tu le connais déjà. C'est ça l'essentiel, non ? avait-elle fait remarquer d'un ton dégagé.
— Si tu le dis.
Ils étaient restés silencieux un instant.
— Tu ne m'as pas répondu tout à l'heure, avait-elle repris avant de poser ses couverts. Tu penses que c'est possible ou pas ?
Florian avait marqué un temps avant de répondre. Alida avait contrôlé son impatience en avalant une gorgée d'eau.
— En fait, Alida, je ne me sens pas de t'encourager sur ce coup-là, avait-il fini par répondre.
Elle avait lentement reposé son verre.
— Bon. Eh bien, si tu ne veux pas, ce n'est pas grave, avait-elle dit d'un ton léger. Je trouverai bien quelqu'un d'autre pour me filer un coup de main.
— Sincèrement, Alida, je ne crois pas que tu devrais te lancer dans un truc pareil. Ce n'est franchement pas une bonne idée.
— Je te remercie pour ton avis, Florian, avait-elle répliqué un peu sèchement. Mais je te ferais remarquer que je ne l'ai pas demandé.
— T'es vraiment pas à prendre avec des pincettes, ce soir !
— Peux-tu oui ou non me fournir ce que je t'ai demandé ? avait-elle insisté.
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Faux-semblant : Destins croisés 4
RomanceDe retour à Paris depuis quelques mois seulement, Alida Dunoyer reste un mystère pour ceux qui la côtoient. Quelques-uns aiment à penser que sous une attitude froide et distante, Alida cache une certaine vulnérabilité. Les autres sont convaincus que...