I - Une tête mise à prix

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Sur les toits de la ville de Farin, une silhouette s'échappait. Elle courait. Filant dans la nuit, seulement éclairée par la lumière éblouissante de la Lune, la personne courait pour sa vie. Elle avait eu pour mission de tuer un homme qui avait violé la femme et la fille d'un riche marchand. Ce malfrat venait de gagner un aller simple pour les Cavernes de Mandos. La silhouette se mit à accélérer quand elle entendit, grâce à son ouïe sensible d'Elfe, des épées être dégainées. Elle partit vers la petite ferme qu'elle habitait. Grâce à sa cape aussi noire que la nuit, elle passa incongnito et rentra sans faire de bruit. Lorsqu'elle alluma la lumière, elle enleva sa cape et la jeta sans ménagement sur le vieux canapé, recroquevillé dans un coin. Son regard d'émeraude se posa sur le parchemin de mauvaise qualité qui reposait sur la table de la salle à manger. C'était un avis de recherche, sa tête était récompensée par une belle somme. Un portrait d'elle était légendé de sa description.

"Isil Groluemiel, cheveux de jais, yeux de couleur verte, est recherchée. Quiconque aurait des informations à son sujet se voit dans l'obligation de les transmettre au gouverneur de Farin. Cet assassin sera mise hors d'état de nuir. Si vous la voyez, faites attention, Semi-Elfe dangereuse."

Le portrait la représentant n'était pas très ressemblant. Son visage n'était pas assez beau, cette beauté caractéristique à sa race. Sa tâche de naissance, posée sur son front, en forme de croissant de lune, était trop grosse et mal placée. Elle jeta d'un coup rageur l'avis de recherche. Regardant par la fenêtre, elle put voir que le soleil n'allait pas tarder à se lever. Elle soupira puis sortit de sa maison et partit pour le bâtiment d'en face. Dans l'écurie, Azur, son cheval, piaffait, heureux de voir sa maîtresse arriver. Ce splendide hongre noir la regardait de son regard bleu marine, transpersant. Elle lui caressa le chanfrein et posa sa main droite sur son épaule. Son antérieure droite se souleva du sol et le gratta. Isil sourit devant l'impatience de son fidèle compagnon.

- Aujourd'hui, nous devons partir pour un long voyage vers Lacville.

Azur secoua vivement sa tête puis pressa ses naseaux contre sa main gauche. Isil sortit de sa poche une carotte bien croquante et la lui tendit. Le hongre la goba avec entrain puis tourna sa tête vers le loquet qui permettait d'ouvrir son box. La Semi-Elfe le sortit puis le sella. Quelques minutes plus tard, elle ressortait de sa petite chaumière, un sac rempli de provisions sur les épaules. Elle ajusta sa cape sur son visage et vérifia que ses épées jumelles étaient bien accrochées dans son dos. Constatant qu'elles y étaient, elle posa sa main sur son arc et son carquois qui lui barraient le torse. Satisfaite de voire que tout était en place, elle prit les rênes d'Azur et se dirigea vers l'Est. Pour arriver à Lacville, elle devait forcément passer par Imladris, la vallée cachée, ou la Lothlorien. N'ayant aucune envie de se retrouver devant les Elfes qui n'avaient pas réagi lorsque les parents d'Isil étaient morts sur leurs frontières, elle choisit d'aller dans la demeure du seigneur Elrond. Ensuite, elle serait forcée de traverser Vertbois le Grand. Bien que cette forêt est était renommée comme étant devenue la Forêt Noire, elle continuait de l'appeler par son nom d'antan. Elle se rappellait sa grandeur passée et sa splendeur. Elle avait entendu maintes rumeurs sur le roi et les Elfes qui y vivaient. Elle n'en croyait pas une seule. Pour elle, il y avait du bon partout. Elle ne pensait pas que ce roi soit quelqu'un de très froid. Peut être était il blessé, brisé ou juste qu'il ne savait comment s'y prendre pour exprimer ses sentiments sans paraître hostile.

Oubliant un instant ce roi dont elle ne connaissait que la réputation, elle observa le paysage autour d'elle. Au loin, les montagnes se dressaient, leurs sommets enneigés, la forêt à leurs pieds. Celle ci s'étendait sur des milles et des milles, plus verdoyante que jamais. Avec un nouvel entrain, la Semi-Elfe donna trois coups de talon dans les flancs d'Azur. Il s'élanca avec un petit galop régulier vers l'étendu d'arbres. Le hongre hennit à l'approche de la forêt. Elle descendit de son cheval, attrapa ses rênes et le conduisit dans les bois, prenant soin d'éviter toutes pierres ou branches susceptibles de blesser son fidèle ami. Ils marcherent pendant quelques heures avant de s'arrêter dans une petite clairière pour la nuit. Isil prit une belle pomme. Elle en croqua un bout puis donna le reste à Azur. Celui n'en fit qu'une bouchée puis piaffa devant le sac rempli de pommes, accroché au dos de la Semi-Elfe. Elle secoua négativement la tête, lui faisant comprendre que le reste serait pour plus tard. Isil prit le sac et le posa par terre. Elle mit sa tête dessus et s'allongea. Ses yeux de feuille se posèrent sur la Lune. Ils se plisserent quand elle crut discerner du mouvement sur l'astre. La surface parsemée de cratère remua pour se transformer en visage souriant et aimant. Intriguée, Isil cligna des yeux mais quand elle les rouvrit, le visage avait disparu. Se disant que ce n'était qu'une hallucination à cause de la journée de marche éprouvante, elle s'endormit à la manière des Elfes.

L'Enfant de la LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant