Chapitre 23 : Diego

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Je me réveillai dans un lit doux et accueillant, enveloppée par la chaleur du jour qui inondait la chambre.

 Le soleil baignait la pièce de sa lumière apaisante, et un délicat parfum floral – celui des fleurs fraîches que ma mère disposait toujours un peu partout – flottait dans l'air, ajoutant une note de douceur à cet instant matinal. Cela faisait une semaine que j'étais rentrée chez mes parents, et Brandon, bien qu'ayant passé toute cette période à mes côtés, devait s'absenter pour quelques jours pour des affaires à Manhattan.

Pendant cette semaine de convalescence, je m'étais astreinte avec sérieux aux exercices que ma kinésithérapeute m'avait prescrits. Je progressais, parvenant à me tenir debout de plus en plus longtemps sans l'aide de mes béquilles. Néanmoins, la marche restait un défi insurmontable pour l'instant. La kiné m'avait avertie que cela prendrait du temps, beaucoup de temps peut-être. Chaque geste demandait une concentration et une énergie immenses.

Je m'étirai comme chaque matin, savourant ce court moment d'étourdissement qui me faisait oublier, ne serait-ce qu'une seconde, mes limitations physiques. Puis, je me redressai, mes pieds touchant le sol, et attrapai ma béquille, appuyée contre une chaise à côté de moi. Avec peine, je me mis debout. L'habitude d'utiliser des béquilles ne s'était pas encore bien installée, malgré mes efforts. Une semaine que je tentais de les apprivoiser, et pourtant, chaque mouvement semblait aussi complexe qu'au premier jour. Je me sentais maladroite, impuissante face à cet outil qui devait m'aider à avancer, mais qui, parfois, me paraissait être une contrainte de plus.

Enfin, debout, je quittai ma chambre et traversai le couloir. Un silence inhabituel régnait dans la maison. Depuis aussi loin que remontaient mes souvenirs, il y avait toujours du bruit ici. Les disputes de mes parents, la télévision en fond sonore, les cris de mon frère ou encore les miaulements de Tigrou, mon chat. Ah, je ne vous ai pas parlé de lui ! Tigrou, c'est mon fidèle compagnon à quatre pattes. Son pelage, blanc tacheté de brun clair presque orangé, lui avait valu ce nom. Ses yeux jaunes, brillants, semblaient toujours être à l'affût de la moindre proie. Chasser était son passe-temps favori, et il ne manquait jamais une occasion de me ramener de petits trophées, souvent des souris mortes, déposées avec fierté à mes pieds. Ce genre de surprise m'avait marqué, notamment à l'âge de 14 ans, quand il m'avait offert sa première prise. Charmant, vraiment.

En plus de Tigrou, il y avait aussi Pinpin, le lapin nain que j'avais reçu pour mes 18 ans. Gris avec des touches blanches comme s'il avait été partiellement oublié sous un pinceau, il était aussi mignon que capricieux. Quand il était contrarié, il frappait du pied toute la nuit pour exprimer son mécontentement. Il vivait en liberté dans la maison, et ce petit démon grignotait tout : couettes, fils électriques, tapisserie. Rien ne lui échappait.

Puis, il y avait Ivy et Scarley, les poissons rouges. Mes parents les avaient achetés pendant que j'étais encore dans le coma. À mon retour, leur présence m'avait surprise.

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