Chapitre 9

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Il avait délaissé le plan de travail et s'était rapproché d'elle, le paquet désormais terminé dans les mains. Il le lui donna, toujours en souriant. Leurs mains se frôlèrent. Celle de Weasley était chaude et fit prendre conscience à Pansy d'à quel point les siennes étaient gelées. Elle frissonna. Il ne l'avait toujours pas lâchée. D'un signe de tête, il lui fit signe de lever les yeux.

Du gui. Il y avait du gui suspendu au-dessus d'eux, accroché au lustre qui éclairait le laboratoire. Elle se dégagea précipitamment de sa prise et recula de plusieurs pas.

— Hé, attends ! Qu'est-ce qui t'arrive ?

Elle était en colère, soudainement, et elle ne savait même pas pourquoi. Elle tendit son bras droit devant elle pour l'empêcher d'avancer.

— Si tu comptes m'embrasser, Weasley, tu le fais pour de bon, et pas à cause d'une branche de gui stupide !

Les pupilles de Weasley se dilatèrent légèrement, et Pansy sentit le rouge lui monter aux joues.

— Tu... tu comptais m'embrasser, ou pas ?

L'atmosphère était si chargée de tension que l'air dans la pièce semblait crépiter. Électrique.

— Tu le sauras si tu arrêtes de reculer et que tu me laisses t'approcher...

Pansy ne s'était même pas rendu compte qu'elle était toujours en train de progresser à reculons vers le mur. Elle s'arrêta faute d'autre possibilité lorsqu'elle se retrouva acculée contre la paroi. Weasley, lui, continua à avancer. Pansy n'arrivait plus vraiment à respirer, encore moins à penser. Il s'arrêta à une dizaine de centimètres d'elle, si proche qu'elle sentait la chaleur de son souffle sur son visage et son haleine légèrement mentholée. Il la fixait droit dans les yeux mais elle détourna le regard, incapable de faire face à tant d'intensité. Malgré elle, ses prunelles parurent soudain comme aimantée par les lèvres entrouvertes du jeune homme, qui se trouvaient beaucoup trop près d'elle. Elle baissa la tête, fixant le sol, les poings crispés sur le coffret de bougies, sans trop savoir ce qu'elle voulait.

— Pansy, appela-t-il doucement.

Elle releva la tête sans réfléchir, vaguement outrée de l'entendre utiliser son prénom. Ses lèvres furent sur les siennes avant qu'elle ait eu le temps d'analyser pleinement la situation. Son cerveau devait plus ou moins fonctionner au ralenti, car en toute honnêteté, elle devait bien reconnaître que cela semblait être la suite logique des évènements. Ils restèrent ainsi l'espace d'une ou deux secondes. Sa bouche, immobile sur la sienne, était à la fois ferme et douce. Sa langue qui vint effleurer sa lèvre inférieure fut comme un choc électrique pour Pansy, et elle le repoussa vivement, d'une main pressée avec force contre sa poitrine.

— Bordel, Weasley, à quoi tu joues !

— Chut... souffla-t-il dans un murmure qui se voulait probablement apaisant.

Il leva une main à la hauteur de son visage et remit délicatement en place une mèche qui lui tombait devant les yeux en la coinçant derrière son oreille.

— Chut, calme-toi, tout va bien...

Peut-être que sa façon de murmurer avait réellement des vertus apaisantes, car Pansy parvint à faire progressivement redescendre le rythme de sa respiration, et à finalement trouver le courage de le regarder dans les yeux.

— Qu'est-ce que tu es en train de faire exactement ?

— Ça me semblait évident.

La colère n'était toujours pas loin sous la surface, et Pansy pouvait la sentir s'agiter à la limite de sa conscience.

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