Partie IV : Inaya (section 3)

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Elle avait toujours été une enfant incroyablement lumineuse. Quoi qu'elle porte et quoi qu'elle fasse, une aura pure ne la quittait jamais. Cependant, cette fois elle était plus puissante que jamais.

En effet, vêtue d'une longue chemise blanche, le tissu volait autour d'elle comme si le vent jouait avec. Sa couleur, aussi laiteuse qu'était sa peau, contrastait avec ses cheveux noirs qu'elle gardait aussi longs que moi.De plus, son visage était à moitié avalé par ses grands yeux verts, semblables aux miens. Seul dépassait le sourire béant qu'elle gardait constamment.

Beaucoup disaient que nous étions des copies conformes, à l'exception de nos onze années d'écart. En réalité, elle était simplement la meilleure partie de moi.


Je me réveillais en sursaut. Autour de moi, la chambre familière était plongée dans une profonde obscurité. Glissant les pieds hors des chaudes couvertures, je tâtonnais le mur afin de trouver le rideau et le tirer. Aussitôt, une faible lumière éclaira la pièce. Le soleil n'avait pas encore commencé son ascension mais si j'en croyais les reflets clairs à l'horizon, il n'allait pas tarder. Je sortis sur le balcon, frissonnant à cause de l'air matinal.

Quatre jours avaient passé depuis que Ma Dame avait tenu le bal et depuis presque autant de temps, je me réveillais avant les aurores pour assister au fabuleux spectacle du levé du soleil et méditer.

Généralement, mes pensées m'amenaient directement vers Inaya.

Depuis ma prestation au bal, beaucoup de choses avaient changé en moi. Tout d'abord, mes cauchemars s'étaient transformés en bride de souvenirs, parfois confus et entrelacés entre eux. Ils incluaient tous ma petite sœur, la remettant à sa place au centre de ma vie.

Elle avait toujours été présente. Quand nous étions devenues orphelines, elle n'était qu'un minuscule bébé au creux de mon bras. Si ce n'avait pas été pour elle, j'aurais sûrement dépéri dans notre miteuse maison.

Puis, lorsque ma tante vint nous secourir, ce fut en voyant son visage d'ange qu'elle osa braver le dégoût et l'horreur que nous lui inspirions. Elle ne pouvait abandonner une enfant si jeune à la pauvreté et à une vie de misère.

- Vous vous réveillez de plus en plus tôt, résonna une voix derrière moi.

J'essuyais hâtivement les larmes qui coulaient le long de mes joues. C'était une nouvelle conséquence du bal. Je pleurais. Cela arrivait souvent, dès que je pensais à ma sœur. Cependant, je ne me morfondais pas. Étonnamment, je souriais plus facilement aussi, comme si l'un n'allait pas sans l'autre.

Je me retournais vers celle qui venait de me rejoindre. Elle plongea son regard dans les nuances orangées qui peignaient le ciel.

- Toi aussi, Monie.

Elle portait toujours son habit de domestique. A vrai dire, je ne l'avais jamais vue sans.

- Vous avez reçu un nouveau paquet, m'annonça-t-elle. Je venais vous l'apporter.

- Encore des bijoux ?

Depuis le bal, j'avais reçu assez colliers et de broches pour que mes tiroirs en débordent. Tous étaient arrivés avec des enveloppes me félicitant de ma prestation, signées de la main d'une personne noble ou de la Haute Société. J'avais du mal à croire qu'il avait suffi d'une berceuse pour me couvrir ainsi de cadeaux.

- Non, il s'agit d'une robe.

Je me tournais vers Monie, surprise.

- Une robe ?

La Nouvelle Vie d'OdianaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant