Partie VI : L'enlèvement (BONUS 1)

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(Bonjour ! Je viens de remarquer que la première partie du BONUS n'avait pas été publiée il y a deux jours, sûrement à cause d'un problème de connexion, donc je vais mettre les deux parties aujourd'hui, bonne lecture !)


Partie VI : L'enlèvement (BONUS : Elias)


J'avais déjà été embrassé. De nombreuses fois, des prétendantes amenées par ma mère m'avaient sauté dessus, me surprenant en essayant de m'arracher un baiser. Pourtant, je n'avais jamais répondu à un seul d'entre eux.

Cette fois était différente.

J'étais celui qui avait posé mes lèvres sur celles d'Odiana, celui qui l'avait sentie se figer contre moi avant de répondre à mon étreinte et celui qui aurait voulu en avoir plus. Heureusement, un bruit attira mon attention et je réalisais la portée de mes propres pensées. Reculant, j'identifiais des pas se dirigeant dans notre direction.

- Quelqu'un arrive, dis-je en baissant les yeux vers Odiana.

Son visage était rouge mais je n'y vis pas de regrets. Au contraire, elle m'attrapa le bras et me tira en dessous de l'escalier.

Il y a moins de cinq minutes de cela, nous nous disputions. Après être revenu de la ville, j'avais croisé Monie dans le hall de la maison, portant les vêtements d'Odiana. J'avais immédiatement compris que celle-ci avait manigancé quelque chose pour s'entretenir seule avec Périgrove. Affolé, mon cerveau avait imaginé de lui-même des dizaines de scénarios, tous finissant avec le docteur qui réussissait à la tuer avant que j'atteigne les cachots. Heureusement, je l'avais retrouvée plus vivante que jamais, accompagnée de Périgrove comme si de rien n'était.

Cela m'avait enragé. Comment pouvait-elle agir avec tant d'insouciance ? Ne comprenait-elle pas que la vie ne tenait qu'à un fil et qu'à tout moment, le sien pouvait être coupé ? De plus, n'avait-elle pas conscience qu'elle ne serait pas la seule impactée si quelque chose lui arrivait ? Cette peur fut celle qui me poussa à l'embrasser. Tout ce dont j'avais envie était de la prendre dans mes bras et ne plus jamais la lâcher.

- « Tu ne te marierais pas même si tu avais ton âme sœur sous les yeux », m'avait dit Cameron le soir du bal.

Il n'avait pas tort. Le mariage était le dernier rempart qui retenait les plans de ma mère et ses sbires. Pourtant, lorsque je regardais le vert électrique des yeux d'Odiana, je ne pouvais m'empêcher de me demander si c'était vraiment le cas. Peut-être que si j'acceptais d'épouser quelqu'un, je trouverais d'autres moyens de retenir ma mère. Il y avait toujours d'autres solutions. Avec elle, je pourrais les trouver et...

Non, voilà pourquoi je ne devais surtout pas m'approcher d'Odiana. Elle était la seule personne qui éveillait en moi ce genre de pensées dangereuses. Je ne pouvais pas la laisser m'atteindre aussi facilement. Malgré tout ce qu'elle représentait pour moi, jamais je devais y renoncer.

- C'était une erreur, dis-je.

Un éclair passa sur son visage. Je la vis déglutir doucement, comme si elle encaissait un coup de poing. Ce n'était pas la réaction à laquelle je m'attendais. J'aurais imaginé qu'elle serait plutôt d'accord avec moi. Pourtant, ce fut tout le contraire :

- M'embrasser était-il si répugnant que cela ? Souffla-t-elle en s'éloignant de moi.

Immédiatement, mon corps se mit en marche tout seul pour combler le vide. Je lui fis relever le menton et mon regard se posa sur ses lèvres. Pendant une seconde, j'envisageais d'y reposer les miennes.

- Non, bien sûr que non, répondis-je avec trop d'honnêteté à mon goût. Vous embrasser a été...

Je n'étais pas capable de décrire ce que j'avais ressenti parce que mettre des mots dessus le rendrait trop réel et définitif. Néanmoins, je n'étais pas non plus capable d'être cruel avec elle. Cela aurait été pourtant beaucoup plus simple. Si seulement je pouvais la faire fuir, qu'elle comprenne qu'il n'y avait rien de bon qui l'attendait si nous continuions dans cette voie. À mon tour, je m'éloignais d'elle.

La Nouvelle Vie d'OdianaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant