Partie VII - La Capitale (section 3)

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Je me réveillais le lendemain sous les couvertures d'un lit, dans une chambre qui m'était inconnue. Prise de panique, je tentais de me relever.

Malheureusement, mon corps était encore tellement faible que je trébuchais dans les draps et m'étalais de tout mon long sur le sol. Il fallait que je réussisse à m'enfuir avant que mes ravisseurs reviennent ou avant qu'ils réalisent qu'ils avaient oublié de m'attacher.

Malgré les supplications de mes muscles fatigués, je rampais vers la porte. Soudain, cette dernière s'ouvrit.

Je m'attendais à me retrouver face au mercenaire ou à l'autre homme mais celui qui me faisait face n'était ni l'un ni l'autre.

- Odiana, que faites-vous ? Me demanda Elias en se précipitant vers moi.

Immédiatement, tout me revint. Il m'avait retrouvé, j'étais saine et sauve... nous étions fiancés.

Néanmoins, c'était trop tard. La peur d'avoir été enlevée s'était ancrée sous ma peau et je sentis ma respiration s'accélérer au point que je ne la contrôlais plus. Mon cœur suivit son mouvement, battant si fort dans mes oreilles que je crus qu'il allait exploser.

- Que vous arrive-t-il ? S'inquiéta Elias.

Je tendis le bras vers lui, essayant de l'empêcher de trembler en vain.

J'étais en pleine crise d'hystérie.

Elias attrapa ma main et me tira pour tenter de me relever. Mes jambes n'étant ni assez stables ni assez fortes pour me maintenir debout. Je m'effondrais. Heureusement, Elias eut le réflexe de me supporter et passa ses bras sous mes genoux. Il me souleva et me posa sur le lit. Je me recroquevillais sur les draps.

Mon souffle devenait de plus en plus bruyant, comme si ma trachée entière s'était comprimée au point que l'air me soit interdit. Je sentis des larmes couler le long de mes joues, elles aussi hors de mon emprise.

- Que puis-je faire ? Entendis-je Elias demander.

Sa voix me paraissait si loin que je crus avoir rêvé.

- Tenez-moi, essayais-je de dire. Ne me lâchez pas.

Le lit tangua et je compris que c'était parce qu'il venait de s'asseoir dessus. Je sentis qu'il glissait ses mains sous mes épaules afin de me hisser et l'instant suivant, je me retrouvais à moitié allongée sur lui. Ses bras passèrent autour de mes épaules et me serrèrent fort.

D'habitude, j'aurais détesté que quelqu'un me tienne ainsi, surtout lorsque je faisais une crise d'hystérie. J'avais besoin d'air, pas que l'on m'étouffe. Pourtant, en cet instant, je m'accrochais à Elias comme s'il était ma dernière goulée d'air.

- Je suis là, murmurait-il contre mes cheveux. Je ne vous lâcherai pas.

Serrant les poings dans sa chemise, je me plaquais contre lui. Je voulais m'accrocher à lui et me fondre dans sa poitrine. Je voulais m'éloigner de mon corps incontrôlable au profit du sien, si inébranlable et calme.

Je voulais être de nouveau entière.

Une respiration après l'autre, je sentis mon cœur s'apaiser. Je comptais ses battements dans ma tête, jusqu'à ce qu'ils concordent avec ceux d'Elias. Finissant par me bercer, je fermais les yeux et laissais l'épuisement m'emporter à nouveau, n'emmenant avec moi que sa voix qui me soufflait :

La Nouvelle Vie d'OdianaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant