Epilogue

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11 ans plus tard


J'avais enfilé une de ces robes légères qui me donnaient l'impression d'être une princesse. Dans mon dos, j'avais laissé mes longs cheveux noirs cascader avec pour seul apparat une couronne de fleurs posée sur la tête. Malgré par la pâleur de ma peau et le vert glacé de mes yeux, le miroir qui me faisait face me renvoyait un visage marqué par une joie intense. Ce n'était pas tous les jours qu'on avait dix-huit ans.

- Tu es magnifique Inaya, murmura une voix derrière moi.

Je me retournais en laissant échapper un sourire gêné.

- Arrête Monie, ris-je en me précipitant vers elle.

Elle me prit dans ses bras avec affection. Elle était comme une grande sœur pour moi mais depuis qu'elle s'était mise en quête de voyager dans les quatre coins du Royaume et au-delà, je ne la voyais presque plus. Elle avait néanmoins tout fait pour être présente aujourd'hui.

- Tu m'as manqué petite tête, dit-elle en me tirant une mèche de cheveux. Charles sera ravi de te revoir. Il pense encore être amoureux de toi.

Mon sourire s'agrandit avec tendresse tandis que je passais mon bras sous celui de Monie. Elle avait croisé le chemin d'Armand, celui qui allait être son époux, il y a quelques années alors qu'elle traversait Vésuve et qu'il y faisait des affaires. Elle m'avait alors décrit leur rencontre comme un coup de foudre tandis que lui tendait plutôt à raconter qu'elle lui était tombée dessus et ne lui avait pas laissé le choix de discuter avec elle. Cela étant, ils se sont tout de même mariés très vite et ont continué de voyager ensemble. Dans l'année qui a suivi, ils ont eu un fils, Charles, qui les accompagne depuis bientôt six ans dans leurs aventures.

- Attendons qu'il voit toutes les dames qu'il y a à la cour, la taquinais-je tandis que nous quittions la pièce. Il risque d'avoir plus d'une conquête.

Monie poussa un cri faussement effaré.

- Espérons que non, je ne veux pas être grand-mère avant l'heure.

- Tu as encore quelques années devant toi pour te faire à l'idée, fis-je mine de la consoler.

Elle rit et je l'imitais de bon cœur. Elle m'avait terriblement manqué et j'étais déjà triste de savoir que nous nous séparerons bientôt de nouveau, cette fois par ma faute.

- En attendant dépêchons-nous, reprit-elle en me poussant hors de la chambre. Tout le monde nous attend en bas.

Nous dévalâmes donc l'escalier et arrivâmes dans le jardin.

Dehors, c'était le chaos.

Trois enfants de six ans et sept ans avaient décidé que l'espace extérieur de la maison servirait de terrain de jeu durant toute l'après-midi. Ainsi, ils chahutaient en criant telles des furies depuis une bonne heure maintenant. Même si je les adorais, je frémis d'horreur en voyant toutes les fleurs qu'ils avaient piétinées pendant leurs enfantillages. S'il ne s'agissait pas de Charles et des jumeaux cadets de ma sœur, Calian et Asliane, je les aurais sûrement punis pour avoir saccagé ce jardin que j'aimais tant.

Ma sœur Odiana, son mari Elias et moi avions emménagé ici il y a bientôt dix ans. Avant, nous habitions dans une petite maison en plein milieu de la Capitale d'Ariadore. Puis, lorsqu'ils sont devenus les conseillers du roi Cameron, les citoyens voisins ont pensé qu'il serait bon de venir toquer chez nous nuit et jour afin de faire des réclamations. La situation étant devenue vite invivable, Elias a fait construire cette maison et l'a offerte à ma sœur en guise de cadeau de mariage.

La Nouvelle Vie d'OdianaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant