Silver of Darkness - Tome 3: Le voyage de l'anneau [Terminée]

{𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 21} - 𝐿𝑎 𝑚𝑜𝑛𝑡𝑎𝑔𝑛𝑒 𝑡𝑟𝑖𝑜𝑚𝑝ℎ𝑒

- ALCAAAAAAR! Hurlai je de toutes mes forces pour couvrir les cris de mes compagnons et le bruit du vent. ALCAAAAR!

Penchée au bord du précipice, les yeux rivés sur l'endroit où le Gondorien avait disparu, je ne vis pas le rocher suivant se détacher et tomber droit sur moi. Deux bras m'attrapa les épaules pour me tirer en arrière, m'évitant l'es pire. Surprise, je me retournai vers mes sauveurs.

- Merci, soufflai je à Aragorn et Legolas, qui avaient de toute évidence de bons réflexes.

Au même moment, Alcar surgit dans la tempête, Boromir serré contre lui. Je soupirai de soulagement et j'entendis les exclamations surprises de mes camarades. Le dragon déposa l'homme près de nous, avant de tenter de faire du surplace. Il était très puissant, mais le vent et la brûlure du froid rendaient son vol difficile.

- Alcar, tu ne peux pas rester! Lui criai je. Repars dans les airs!

Il obéit sans un mot. Boromir, trempé et tremblant, rejoignit Merry et Pippin. Puis j'entendis de nouveau Saroumane. Gandalf nous rejoignit sur la seconde épaisseur de neige et commença à réciter des incantations pour contrer celles de son ennemi.

Je me serrai encore plus contre la paroi, entre Aragorn et Legolas. Le rôdeur avait à nouveau attiré les hobbits sous sa cape, et Ilmana se tenait aux côtés de Gimli et de Bill.

Un éclair frappa le haut du sommet, déclenchant une avalanche. Une énorme quantité de neige s'abattit sur nous, séparant tout le monde et nous ensevelissant. Ma première réaction fut de paniquer, suffoquant sous la poudreuse. Mais je me redressai aussitôt en tâtonnant de mes mains pour atteindre la surface.

Je parvins à me hisser au dessus de la neige, où je tombai nez à nez avec Merry qui peinait à faire de même. Je l'empoignai par les épaules pour l'aider, tandis que Legolas et Ilmana prêtaient main forte aux autres.

- Il faut quitter la montagne! Cria Boromir. Prenons par la trouée du Rohan, faisons un détour par ma cité!

- Cela nous rapprocherait trop d'Isengard! Répliqua ma soeur, disant visiblement ce qu'Aragorn s'apprêtait à souligner.

- On ne peut pas passer par dessus la montagne, alors passons par dessous! S'écria Gimli. Passons par les mines de la Moria.

Je vis au regard de Gandalf qu'il était réticent à cette idée, voir même effrayé. Je ne voyais pas pourquoi: j'y étais passée il y a un temps, et j'y avais séjourné en compagnie de Balin. Néanmoins, j'avais un mauvais pressentiment.

- Laissons le porteur de l'anneau décider, déclara le magicien.

- On ne peut pas rester ici! Cria Boromir. Ou ça serait la mort des hobbits!

- Frodon, fit Gandalf d'un air sombre.

- Nous passerons par les mines, trancha le semi-homme.

- Qu'il en soit ainsi, murmura le magicien.

Avec difficulté, nous parvînmes à faire demi tour. Nous nous étions organisés pour faire en sorte d'avancer plus vite: j'avais finalement décidé d'utiliser mes pouvoirs de feu pour faire fondre la neige. Ilmana faisait apparaître de la glace pour créer un chemin plat et stable, et Legolas soutenait certains membres qui peinaient à avancer sans glisser.

Nous atteignîmes finalement le bas de la montagne, et nous nous retrouvâmes devant une colline de rochers à gravir pour atteindre les grands murs de la mine. Je connaissais bien le chemin, mais l'endroit me semblait bien plus sombre que dans mes souvenirs.

- C'est en haut, l'entrée? Questionna Ilmana.

Un rugissement m'empêcha de lui répondre. Puis Alcar atterrit brusquement devant nous.

- Alcar! Criai je en me jetant sur lui.

J'entourai son cou de mes mains, et il posa la tête sur mon épaule. C'était notre façon de nous faire un câlin.

- Tout le monde va bien? Demanda il en scrutant tous les membres de la communauté, qui s'étaient approchés.

- Oui, grâce à toi, fis je en jetant un coup d'œil à Boromir.

Ce dernier baissa la tête et murmura ce qui ressemblait à des remerciements.

- Vous allez entrer? Demanda soudain le dragon. Dans la Moria?

- Oui, confirma Gandalf. Nous n'avons pas d'autre choix.

- Pourquoi, qu'y a t'il? S'inquiéta Aragorn.

- Je ne sais pas, fit Alcar. C'est une sorte d'instinct. Et il me dit de ne pas m'approcher, encore moins d'entrer.

Je lui fis comprendre d'un regard que je partageais son avis.