Silver of Darkness - Tome 3: Le voyage de l'anneau [Terminée]

{𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 34} - 𝐿𝑎 𝑓𝑜𝑟𝑒̂𝑡 𝑑𝑒 𝐿𝑜́𝑟𝑖𝑒𝑛

Au bout d'un moment, nous atteignîmes des prairies que je connaissais bien. Nous étions près de l'entrée des bois de la Lothlórien... Alcar survolait la forêt de haut, et je lui jetais souvent quelques coups d'œil. Tout le monde avançait sans un mot, seules les respirations essoufflées des hobbits et de Gimli troublaient le silence de mort qui planait. Nous courions depuis plusieurs heures, sans nous arrêter.

A notre joie à tous, ma soeur avait réussi à refermer ma plaie, qui cicatrisait; et j'avais bien vite retrouvé mes forces. Ce qui n'empêchait pas Legolas de rester près de moi et de surveiller mon état.

Je courais donc au même rythme que les autres, sous les regards fréquents d'Aragorn, le seul qui ne semblait pas convaincu de mon soudain rétablissement. Ce qui venait de se passer n'était plus un problème, pourtant. Mais je pensais savoir ce qui le rendait soucieux, et ça n'avait aucun rapport avec ma chute et ma blessure.

Nous entrâmes dans la forêt, Aragorn, Legolas et moi en tête. Les arbres perdaient déjà leurs feuilles...

- Ne vous éloignez pas jeunes hobbits! S'exclama soudain Gimli à voix basse à l'intention de Sam et Frodon. On raconte qu'une grande ensorceleuse vit dans ces bois. Une sorcière elfe aux terribles pouvoirs...

Je me stoppai net, abasourdie. C'était ainsi que les nains définissaient la Dame Galadriel? Legolas me lança un regard interrogateur, puis il comprit mon étonnement et haussa les épaules d'un air désolé.

- Tous ceux qui l'ont regardée sont tombés sous son charme et on ne les a jamais revus... continua le nain.

Je repris la route en levant les yeux au ciel. Il pouvait croire ce qu'il voulait! Il allait être surpris par le bon accueil que nous ferait les elfes de cette forêt. Ma soeur semblait tout aussi indignée, mais elle souriait d'un air amusé.

- Et bien! Voici un nain qu'elle n'envoûtera pas si aisément. J'ai l'œil du faucon et les oreilles du renard!

Nous fûmes soudainement encerclés et menacés par des arcs bandés. Legolas riposta aussitôt, mais nos ravisseurs étaient trop nombreux et nous avions tous au moins trois flèches pointées sur chacun de nos visages.

- Le nain respire si fort que nous aurions pu le tuer dans le noir! Se moqua une voix familière. Qui êtes vous et que faites vous sur les territoires de la Lorien?

Je m'avançai aussitôt en soupirant, et me postai devant mes compagnons.

- Je te l'ai déjà dit, Haldir. Je ne pense pas avoir besoin de justification pour venir ici, déclarai je.

- Baissez vos armes! Ordonna t'il à sa garde. Isilya? Cela fait si longtemps, par Lórien le maître des rêves!

Après une accolade amicale, il se tourna vers mes compagnons et les examina un par un, sceptique.

- Ilmana, salua t'il. C'est un plaisir de vous retrouver.

- Haldir de Lórien, s'inclina ma soeur.

- Suivez moi, fit l'elfe à l'intention du groupe.

Il nous mena près de l'une des frontières, à un poste de garde en hauteur dans les arbres. Des bons souvenirs remontèrent: j'adorais venir ici quand j'étais petite. C'était dans cet endroit que ma passion pour l'escalade des arbres m'était venue. Je pris le temps d'admirer à nouveau les lieux, tout comme mes compagnons qui les découvraient avec émerveillement. 

- Bon retour à la maison, Isil, déclara Haldir. Le seigneur et la dame de Lórien vont être heureux de vous revoir, toi et Ilmana.

- Merci de ton accueil, l'ami. Nous arrivons d'un long voyage.

L'elfe acquiesça et se tourna vers les autres. Aragorn, Gimli, Legolas et Boromir se tenaient alignés devant la garde elfique, alors que les hobbits restaient derrière eux, échappant aux regards curieux des elfes.

- Bienvenue, Legolas, fils de Thranduil, déclara Haldir.

- Notre communauté vous est redevable, répondit le blond.

- Aragorn des Dunedains, continua mon ami. Nous vous connaissons.

Le rôdeur s'inclina.

- Voici donc la légendaire courtoisie des elfes! S'exclama Gimli. Ils parlent une langue qui nous est inconnue!

Agacée, je lui lançai un regard noir. Ne pouvait il pas se montrer amical? Ou même se faire discret tout simplement, même s'il n'aimait pas les elfes?

- Nous n'avons pas eu de rapports avec les nains depuis les jours sombres, répondit Haldir.

- Et vous savez ce que le nain répond à cela? Grogna Gimli.

Il prononça une phrase dans la langue des nains. Je pus identifier quelques mots. Haldir se détourna.

- Cela non plus n'est pas très courtois, répliqua Aragorn au moment où j'allais réprimander le nain.

Haldir nous contourna pour observer les hobbits. Son regard s'arrêta sur Frodon.

- Vous apportez un grand danger avec vous. Vous ne pouvez aller plus avant.