Silver of Darkness - Tome 3: Le voyage de l'anneau [Terminée]

{𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 43} - 𝑇𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒 𝑔𝑟𝑜𝑢𝑝𝑒

L'ennui se faisait sentir en bas, chez nos compagnons. Ils ramaient en silence. Mais soudainement, Alcar grogna et inspira brusquement. Je tendis l'oreille et activai mon pouvoir.

- Nous sommes bel et bien suivis, chuchotai je. Je sens des esprits en grand nombre.

En bas, Aragorn se raidit, et Legolas tourna vivement la tête vers la forêt. Il avait dû voir ce qui nous suivait...

Quelques heures plus tard, nous nous arrêtâmes pour la nuit. Les barques étaient restées sur la rive, et le groupe s'était rapproché de la forêt pour être au sec et à l'abri. Je déposai mon arc et mon carquois près de nos affaires que nous avions installées, mais je gardais les dagues à portée de main.

Les hobbits, Gimli, ma soeur et Alcar s'endormirent rapidement. Arc en main, Legolas s'en alla faire un tour plus loin pour surveiller les environs, et je le regardai s'éloigner d'un air inquiet. Nous n'étions pas encore fixés sur la nature et le nombre de nos poursuivants.

- Ne t'inquiète pas pour lui, assura Aragorn derrière moi. Tu le connais bien, non?

Je hochai la tête, toutefois peu convaincue. Mon frère s'éloigna vers Boromir, et je le suivis. Le Gondorien observait le fleuve, derrière un rocher. Une branche flottait sur l'eau, mais quelque chose d'autre bougeait.

- Gollum, fit Aragorn. Il nous suit depuis la Moria. J'avais espéré que nous l'aurions semé sur le fleuve, mais il est bien trop malin.

- S'il alerte l'ennemi de notre position, notre traversée n'en sera que plus dangereuse, murmura Boromir.

Je tournai la tête vers le campement, et je vis que Frodon et Sam discutaient au coin du feu. Le porteur de l'anneau ne dormait pas beaucoup, ces temps ci...

- Minas Tirith est la route la plus sûre, vous le savez, reprit le Gondorien. De là nous pourrons nous regrouper pour nous préparer à combattre le Mordor en force!

- Il n'y a plus de forces au Gondor qui puisse nous être utile, rétorqua  mon frère en se retournant.

- Vous avez été prompt à faire confiance aux elfes...

- Parce qu'ils sont dignes de confiance, coupai je. Vous ne pouvez pas dire qu'ils ne nous ont pas aidés. Ou en serions nous sans eux?

- Isilya a raison, affirma Aragorn.

- Mais avez vous si peu foi en votre peuple? Continua Boromir. Oui il y a de la faiblesse. Oui il y a de la fragilité. Mais il y a aussi le courage et le sens de l'honneur chez les hommes! Mais vous ne le voyez pas!

Aragorn souffla et se détourna, mais Boromir l'attrapa violemment par le bras. Je l'attrapai aussitôt par le col, et je sentis mes iris changer sous l'effet de la colère. Il écarquilla les yeux et lâcha mon frère.

- Vous avez peur, reprit soudainement le Gondorien. Toute votre vie vous vous êtes caché dans l'ombre, effrayé par ce que vous êtes! Et cela vaut pour vous aussi, Isilya.

- Et cela vaut pour Ilmana? Demandai je. La traiteriez vous de lâche elle aussi?

Il se tut brusquement, et je souris en voyant que j'avais visé juste.

- Je ne conduirais pas l'anneau à moins de cent lieues de votre cité, lui souffla Aragorn avant de s'éloigner.