SULUKU, L'ASCENDANT MYSTIQUE DE KORO-MACK

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Koro Mack s'était juré de tuer Almamy Suluku. Suluku était un dirigeant très puissant et a maintenu son indépendance aussi possible. Son royaume était connu sous le nom de Biriwa. Il devint capitaine de guerre et fit de son royaume l'un des royaumes les plus vastes de la Sierra Léone. Il a enrichi son royaume en favorisant le commerce des denrées alimentaires, de l'ivoire et de l'or. Il est entré dans l'histoire en tant que puissant dirigeant africain. Il fut exilé de la colonie de la couronne portugaise pour atterrir au royaume du Saloum, là où il mènera de multiples batailles contre l'armée française. Sa force et son art de combat étaient connus de tous. Il signa son arrêt de mort le jour où il se mesura à un combat royal contre Koro Mack, le puissant féticheur. Koro Mack lui tendit une embuscade avec l'aide de taupes qu'il avait engagé autour du brave Suluku. Suluku était atteint mystiquement par le grand maître spirituel et sera surpris lorsqu'il fut capturé par Koro Mack. Ce dernier lui coupa la langue avant de l'égorger au milieu de ses troupes. Il mangea la langue du vaillant guerrier. Il ordonna à ses combattants accompagnés de deux notables : « A chaque village où vous passerez, je voudrais que mon nom soit prescrit sur toutes les bouches. Montrez leur la tête de Suluku et dites leur que je ferai pareil avec n'importe qui se dressera sur mon chemin. Et enfin, ramenez moi sa tête.»

Pendant ce temps, Fatou est en route pour rallier le garage. Fuir, rien que fuir, était sa destination.
Peu importe les obstacles à surmonter, je vais les braver. Il n'est plus question de retourner en arrière, ça n'a plus aucun sens. Je vais poursuivre mon idéal et me sauver des griffes de ces monstres.
Toute sa pensée reposait sur ce qui va l'attendre au bout du tunnel. Peu importe la vitesse que le cheval prenait, elle voudrait que ces galops se multiplient.

Toumani: On est presque arrivé, vous voyez les lampadaires du garage non loin.

Fatou : Faisons vite, je ne veux pas rater le bus.

Arrivée sur place, le bus était à peine plein, il n'en reste que deux places. Toumani l'aide à faire monter le sac dans le bus sous le regard de Balla. Balla était triste de voir cette séparation, du moins ces adieux. Ces adieux étaient indépendants de leur volonté. Ce serrement de coeur se ressentait au visage des êtres chers à qui leurs lendemains restent sombres.

" Adieu, mon frère "

Toumani: On se reverra à un quantième proche. Gardons l'espoir que cette séparation n'est que temporaire.

Fatou: Vivez votre vie. Que je sois que de vieux souvenirs dans votre vie; un voyageur à qui sa route s'est croisée à une famille si merveilleuse.

Toumani: Le sang ne ment pas. Ton absence sera un vide que nul ne pourra combler. On te portera dans notre cœur n'importe où tu seras.

Fatou: Je t'aime. Je laisserai des indices pour que vous puissiez me retrouver un jour. Prends soin de la famille, c'est à toi d'assumer aujourd'hui le rôle de mon défunt père. Et merci Balla, je vous en suit reconnaissant. Veillez sur mon frère.
Au-revoir à vous.

En choeur: Portez vous bien aussi. Au revoir !!

A cet instant, Fatou apaisait son coeur en serrant son enfant contre lui. Ne changeons pas ce qui est. Mon existence est amplement lié à l'avenir de ce petit.
Vous voyez: cette vie est pleine d'énigmes. N'ayez pas peur d'emprunter un chemin indécis et parsemé d'embûches. Ces obstacles devront créer chez vous un esprit de rébellion.
Il faut vous battre comme un soldat pour comment vous voudrez que votre monde soit.
Libre est un choix mais en fin de compte nul n'est libre. On est appelé à se conformer aux exigences de la société sinon elles deviennent nos contraintes.

Elle emprunta un bus "Horaires" pour rallier Dakar malgré les douleurs dues à l'accouchement.
Sa vision des choses a changé à la seconde où son enfant est né.
Elle était plus attentive et prête à se sacrifier au nom de l'amour qu'elle ressentait.
On dit souvent même si tout le monde te bannissait, une seule personne t'acceptera dans sa vie. Cet être n'est autre que ta mère. Sauver son enfant l'importait plus que sa vie: c'est sûrement l'instinct maternel. Elle prenait tous ces risques sans savoir ce qui l'exhorte à le faire.
Être mère, c'est tout donner, se sacrifier.

Un grand silence régnait dans le bus où tout s'est endormi. Néanmoins quelques passagers accordaient une grande importance à cette belle verdure qui défile sous leurs yeux.
Fatou jeta un coup vers la fenêtre. C'est un paysage bordé des deux côtés par des baobabs. C'est l'espoir, se dit-elle. Cet arbre est signe de force, de résistance et de courage. Il symbolise tout ce qu'elle aura besoin pour sortir de cette nuit sans étoile, presque impossible de voir le bout du tunnel.

Des épreuves, tout le monde en a.
L'essentiel c'est de les dominer. Elles doivent être en dessous de votre puissance sinon elles pourraient vous achever. On est fait par nos épreuves, c'est ce qui détermine notre personnalité. N'ayez pas peur du coup du sort, il peut être source de motivation et nous hisser vers le bien-être.
Elle regardait inlassablement son fils. Mademba dormait. Il était si beau. Elle regardait la marque sur le dos de Mademba.
Elle hésitait à se lancer dans l'aventure. Elle était confrontée à ses peurs et devait commencer à les affronter.
Elle voulait à tout prix sauver son enfant.
Elle ne pouvait pas vivre dans le dégoût de ne pas avoir agi.

UNE VIE EN CAVALE ( PARTIE I )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant