En ces moments, les coups de cravache retentissaient sur tout son corps comme un tambour que le batteur battait pour qu'il obéisse à la tonalité qu'il souhaite offrir à ses spectateurs. Le bâton du griot dictait ainsi ses lois. Elle était dans cette même optique. On la battait pour quelle se repentît des mots offensants quelle eut à soulever à l'encontre de leur chef mystique.
Derrière la case, une femme surgit en larmes et se couche sur le dos de cette femme battue au milieu de la foule. La foule scandait ces mots : « Cest la mère à Fatou » ; « C'est vrai, c'est elle ».Celle-ci lança : On ne peut pas distinguer la trace du pied d'un esclave de celle d'un homme libre. Je prône le droit à l'égalité pour tous. Vous ne considérez nulle à part votre cher être. Vous pensez que c'est illégal ce qu'elle vous a dit alors que vous vivez dans l'inéquitable en voyant la manière dont vous traitez les gens. Elle n'est pas une esclave, vous ne devriez pas la battre. Elle vous a dit tout ce qu'elle savait. La femme ne demeure pas un objet comme vous le pensez, autant que vous, elle doit être autonome commençant par la liberté d'expression.
Nabou: Coumba, je tai demandé de ne pas venir même si ça tournait au fiasco.
Koro Mack : Tiens, tiens ! La force d'une femme réside dans un flot de paroles. C'est de votre fille qu'elle essaie de protéger au péril de sa vie. De l'enfant du voisin, on exagère ; de son propre enfant, on ne dit rien. On est toujours plus indulgent avec ses propres enfants. Je me demande pourquoi tu prends de si grands risques pour un enfant qui n'est pas le tien alors que sa mère reste cachée derrière ces cases pour sauver sa peau.
Nabou : Il ne fait jamais nuit là où on s'aime. Où il y règne l'amour, les sacrifices viennent naturellement. Si les mêmes tortures se présentaient à nous une fois de plus, je n'hésiterai pas à me les mettre sur le dos. Notre amitié est fusionnelle. Devant le miroir, je me vois en elle et c'est réciproque pour elle. Elle remuerait terres et cieux pour me voir épanouie. Vous voyez si elle ne tenait pas à moi, elle ne viendrait pas à mon rescousse. L'amitié n'a pas besoin de triche, elle a juste besoin d'être vraie. On vient de vous en donner la preuve.
Koro Mack : Je vous laisse la vie saine et sauve. Mais n'empêche, j'attaquerai la progéniture de votre fille même jusqu'aux bas des océans, des terres les plus lointaines. Je mettrai tous mes esprits en oeuvre pour le retrouver ( Mademba). Même s'il se cache dans une montagne de foin, je vais trier un par un puis brandir mon épée pour l'égorger et le donner en sacrifice à nos vaillants ancêtres. Il ne pourra
jamais me filer entre mes doigts quitte à déployer tout mon arsenal mystique. Je ne suis pas du genre à plaisanter pour les intérêts du peuple. Pour enrayer un mal, il faut s'attaquer à la racine.
Ma réputation est antérieure à votre vécue. Je me suis fait le serment de sacrifier quiconque ose transcender mes restrictions. Mon âme appartient au diable, seul celui-ci doit décider de qui doit vivre ou non. En sortant de ma demeure, j'ai donné ma vie en gage aux ancêtres à défaut que vous me rendez l'enfant.
Le choix est aussitôt fait, c'est sa vie contre la mienne. C'est à vous de décider dans quel camp, vous voudriez jouer.Sur ces mots, le féticheur se retourna, accompagné de ses notables et de son peloton de soldat. Il est ainsi vêtu d'un manteau rouge qui symbolisait le sang qu'il a eu à verser sur son chemin avec son troupe sanguinaire. Il tenait une canne dont le tronc est embobiné dans du tissu rouge et ce tronc tenait une crane taillée. La légende disait que cette crane appartenait au vaillant guerrier de l'Empire du Sine-Saloum dont le nom terrorisait tous les empires riveaux. C'est le guerrier typique que toute armée voudrait à sa tête. Sa gestion des troupes, son intelligence et son art de combat font de lui un dirigeant spécial.
Ce vaillant guerrier effaçait tous ceux qui se tenaient sur son chemin jusqu'au jour qu'il s'attaqua à Koro Mack.
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UNE VIE EN CAVALE ( PARTIE I )
AventuraCette chronique retrace la vie d'un jeune homme, parsemée d'embûches. Mademba rebaptisé Aladji est laissé à lui même, orphelin malgré que ces parents vivent toujours. Son père a fuit sa responsabilité de parents pour aller épouser la meilleure amie...